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COLBERTINUS (CODEX) — COLENSO


ronymien est, avec le Corbeiensis, un bon représentant du type « européen ». Il a été publié par Sabatier, Bibliorum Sacrorum latinas versiones antiques, t. iii, Paris, 1751, et encore, mais mal, par Belsheim, Codex Colberlinus parisiensis, Christiania, "1888.

P. Batiffol.

COLCHIQUE. Hébreu : hâbaçsélét ; Septante : av60ç, Cant., ii, 1 ; xpîvov, Is., , xxxv, 1 ; Vu] gâte : flos, Cant., H, 1 ; lilium, Is., xxxv, 1.

I. Description. — Herbe à souche bulbeuse appartenant aux liliacées, tribu des colchicées (fig. 306). Les

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306. — Colchimm variegalum.

(leurs paraissent souvent dès l’automne, avant les feuilles ; l’ovaire, profondément enfoui dans le sol, ne prend son développement qu’au printemps suivant, en même temps que le pédoncule s’allonge, entouré par le bouquet de feuilles. Le fruit mùr se rompt suivant trois valves qui dédoublent les cloisons des loges. Tous les organes, surtout les bulbes et les graines, renferment un principe irritant nommé colchicine. De nombreuses espèces habitent les côtes de l’Asie Mineure, notamment le colchicum variegatum à belles fleurs violettes panachées de blanc. Le colchicum Steveni, commun en Syrie, produit ses feuilles en automne, presque en même temps que les fleurs. F. Hy.

II. Exégèse. — Le hàbassélét est la fleur de la plaine de Saron, Cant., ii, 1 ; c’est une fleur aux belles couleurs, capable d’embellir le désert. Is., xxxv, 1. D’après son êtymologie, le hàbassélét est une plante à racines bulbeuses bï3, bésél. Gésénius, Thésaurus, p. 440. Les Septante et la’Vulgate ont traduit par fleur en général, et par lis. Le syriaque a rendu l’hébreu par un mot à peu

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près semblable, hamzaloito’, ) fl>-^-. v —, qui serait le

colchicum autumnale. Payne Smith, Thésaurus syriacus, in-f°, Oxford, 1879, t. i, p. 1308. Ce sens est adopté

par un bon nombre d’interprètes. Le hàbassélét serait donc un colchique, non pas le colchicum autumnale, qui ne se trouve pas en Palestine, mais plutôt quelque espèce ou variété voisine, comme le colchicum Steveni, ou le colchicum variegatum. Du reste, les Hébreux devaient comprendre sous un même nom ces diverses espèces. Le Targum rend le mot hâbassélet par otou, narqos, narcisse, et cette traduction est plus suivie actuellement. Voir Narcisse. E. Levesque.

    1. COLENSO John William##

COLENSO John William, évêque anglican rationaliste de Natal, né à Saint -Austell (Cornouailles) le 24 mai 1814, mort à Natal le 20 juin 1883. Il fit ses études à Cambridge, où il devint fellow de St. John’s Collège, en mars 1837, et y professa les mathématiques de 1841 à 1846. Nommé alors recteur de Forncett Saint-Mary, dans le diocèse de Norfolk, il y resta jusqu’à sa promotion à l’évêché de Natal, dans l’Afrique du sud, en 1853. En 1860, il commence à agiter l’opinion par un mémoire à l’archevêque de Cantorbéry : Letter to his Grâce the Archbishop of Canterbury, upon the question of polygamy, as found already existing in couverts from heathenism, in-8°, Londres, 1862. Il y revendique, au nom de l’Évangile et de la tradition, pour les Cafres polygames convertis, le droit de conserver leurs femmes, à la seule condition de devenir monogames par la mort successive de ces épouses. En 1861, son rationalisme se manifeste encore dans St. Paul’s Epistle to the Romans, newly translated with a commentary, in-8°, Londres, 1861, où il se prononce contre l’éternité des peines de l’enfer. Mais il mit le comble au scandale par sa publication de The Pentateuch and book of Joshua critically examined, 5 in-8°, Londres, 1862-1865. Dans cet ouvrage, Colenso nie l’authenticité et la valeur historique des livres de Moïse ; il s’attache à prouver l’impossibilité matérielle des faits racontés par Moïse, et voit des mythes dans ces récits. En 1864, les deux chambres de la convocation de la province de Cantorbéry condamnèrent ce livre, mais à une faible majorité, et le docteur Gray, évêque de Capetown, métropolitain de Colenso, le révoqua de ses fonctions épiscopales. Celui-ci fait appel de cette révocation au conseil privé, qui la déclare nulle et de nul effet, parce que les sièges du Cap et de Natal relevaient de la législation coloniale et non point de la couronne. J_.e comité d’évêques directeur du fonds destiné à salarier les évêques coloniaux supprime alors le traitement de Colenso ; mais, en 1866, un jugement de la cour de la chancellerie contraignit ces administrateurs de lui payer même les arrérages. Colenso, malgré son incrédulité notoire, conserva son siège épiscopal. On a aussi de lui : Lectures on the Pentateuch and the Moabite stone, in-8°, Londres, 1873, résumé de ses travaux antérieurs et des principaux résultats de la critique allemande ; Notes on the Gospel of St. Mathew, in-8°, Cambridge, 1833 ; The New Testament translated into Zulu-Kaffir, in-8°, Ekukanyeni, 1868 ; The books of Genesis and Exodus, translated into Zulu-Kaffir, in-8°, Ekukanyeni, 1868. Il se fit aider dans ses traductions par de jeunes Cafres, et c’est aux objections qu’ils lui firent en collaborant avec lui qu’il attribue l’origine de ses premiers doutes et de son scepticisme définitif. — Voir "W. Cox, The life of John William Colenso, Bishop of Natal, 2 in-8°, Londres, 1888 ; Boase et W. P. Courtnay, Bibliotheca Cornubiensis, 3 in-4°, Londres, 1874, t. i, p. 76 et 77 ; Thomas Land, À key to bishop Colenso’s biblical arithmetic, in-8°, Londres, 1863 ; D r Benish, Bishop Colenso’s objections to the historical character of the Pentateuch and the book of Joshua critically examined, in-8°, Londres, 1863 ; Meignan, L’évêque Colenso et l’Église anglicane, dans le Correspondant du 25 avril 1863, p. 751-780 ; Il Dottor Colenso ed un giornale francese, dans la Civiltà catlolica, mai et juin 1863, p. 285-306 ; 397-413. O. Rey.