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COCHENILLE — CŒLESYRIE


sensu evang., iii, 9, 36, t. xxxiv, col. 1181, que, les deux teintes différant assez peu, saint Marc a pu sans inconvénient appeler pourpre ce qui était en réalité cramoisi. Cf. Knabenbauer, Comment, in Matlh., Paris, 1893, t. ii,

p 508.

H. Lesêtre.
    1. COCHER##

COCHER (hébreu : rakkâb ; Septante : tjviV/o ;  ; Vulgate : auriga), conducteur d’un char. Quoiqu’il soit souvent question de chars dans l’Écriture, il n’est parlé explicitement de cocher que I (III) Reg., xxii, 34, et II Par., xviii, 33. Dans ces deux passages, le roi d’Israël Achab, mortellement blessé, dit à son cocher de l’éloigner du champ de bataille. — La Vulgate nomme deux autres fois le cocher, IV Reg., ii, 12, et xiii, 14. Lorsque Élie est enlevé au ciel sur un char de feu, Elisée lui dit : « Mon père, mon père, vous qui êtes le char d’Israël et son cocher, auriga. » Joas, roi d’Israël, adresse ces mêmes paroles à Elisée mourant. Le texte hébreu, II Reg., ii, 12, et xii, 14, porte aux deux endroits pârâsâv, « ses cavaliers, » îmceù ; ctùxoù ont traduit les Septante ; c’est-à-dire, de même que les chars de guerre et les cavaliers étaient la force et la défense du royaume d’Israël, Élie et Elisée le protégeaient et le défendaient contre ses ennemis. Théodoret, Interrog. nu in IV Reg., t. lxxx, col. 749.

COCHON. Voir Porc.

CODEX. On désigne généralement les manuscrits par le nom de Codex, en faisant suivre ce mot du nom du lieu d’où le manuscrit est originaire. Codex Alexandrinus, Codex Sinai’icus, ou bien du lieu où il est actuellement conservé, Codex Vaticanus, ou bien du nom d’un de ses propriétaires, Codex Bezse, ou enfin de quelque autre circonstance particulière, Codex Ephrsemi rescriptus, etc. Pour tous les manuscrits, voir au mot qui les distingue les uns des autres : Alexandrinus, Sinaiticus, Vaticanus, Bez^e, Ephrsemi, etc.

    1. COOURC Philippe##

COOURC Philippe, théologien français, né à Annonay, mort à Nîmes en 1660. Appartenant à une famille protestante, il fut pasteur à Manosque et à Riez en Provence, puis professeur d’hébreu à Montpellier et à Nîmes. Ses études l’amenèrent à embrasser la foi catholique. Très versé dans la connaissance des langues orientales, il écrivit les ouvrages suivants : Les livres de Job et de Salomon, les Proverbes, VEcclésiaste et le Cantique des cantiques traduits d’hébreu en françois avec une préface sur chaque livre et des observations sur quelques lieux difficiles, in-8°, Paris, 1647 ; De genealogia Jesu Christi a SS. Mattliœo et Luca conscripta dissertatio, in-4°, Paris, 1646 ; La conciliation de saint Matthieu avec saint Luc sur la généalogie de Jésus-Christ, in-4°, Paris, 1650 ; Clavis politicse, id est libri Salomonis qui dicitur Ecclesiastes versio nova ex hebrseo : cuni brevi in illum commentario, in-4°, Paris, 1657 ; Annotationes in Epistolam ad Hebræos (c. ix, ꝟ. 16, 17 et 18), in-4°, Paris, 1646. Ce dernier travail fut attaqué par Henri Guisard, ministre du Vigan, qui publia contre Codurc : Vindictes testamentariae seu dissertationes cujusdam in ix cap. Epistolse ad Hebrseos a Ph. Codurco concinnatse confutatio, in-8°, Genève, 1656.

— Voir Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques

du xvii* siècle, 2e partie, p. 331.

B. Heurtebize.
    1. COËFFETEAU Guillaume##

COËFFETEAU Guillaume, théologien, né à Châteaudu-Loir, dans le Maine, en février 1589, mort à Paris en 1660. Il fil ses études à Paris et devint curé de Bagnolet. Il passa les dernières années de sa vie chez les dominicains réformés de la rue SaintHonoré, à Paris. Son neveu Jacques Hallier, qui appartenait à l’ordre de Saint -Dominique, réunit les divers ouvrages qu’il avait composés et les publia sous ce titre : Guillelmi Coeffeleau, CenomanensU presb’jteri 1 Iheoloqi Florilegiuni,

in-4°, Paris, 1667. On trouve dans ce recueil une exposition littérale et mystique d’un certain nombre de psaumes et de quelques cantiques de l’Ancien et du Nouveau Testament. — Voir B. Hauréau, Histoire littéraire

du Maine (1871), t. iii, p. 103.

B. Heurtebize.

CŒLESYRIE (t| Koftri Eupîa, « la Syrie creuse, » I Mach., x, 69 ; II Mach., iii, 5, 8 ; iv, 4 ; viii, 8 ; x, 11 ; la Vulgate, dans ce dernier passage, porte seulement Syria), nom primitivement donné par les Grecs, après la conquête d’Alexandre, à la grande et remarquable vallée qui s’étend entre les deux chaînes du Liban et de l’Anti-Liban.

I. Nom ; son extension. — Il n’est qu’incidemment cité dans l’Écriture, à propos des gouverneurs de cette province, et dans le seul livre des Machabées. I Mach., x, 69 ; II Mach., iii, 5, 8 ; iv, 4 ; viii, 8 ; x, 11. Il s’est appliqué dans la suite à des contrées avoisinantes, en sorte qu’il n’a pas toujours eu la même extension. Après avoir, dans l’origine et d’une manière très caractéristique, désigné la plaine qui sépare, comme un immense fossé, les deux montagnes parallèles, il comprit peu à peu les pays situés à l’est, principalement le territoire de Damas, V’Aram DamméSéq, la « Syrie de Damas », de l’Ancien Testament. II Reg., viii, 5, 6. Ainsi, à l’époque des Séleucides, la vallée de l’Oronte, depuis Homs (Émèse) jusqu’à la source du fleuve, la vallée de Léontès [Nahr el-Leïtani ) et la Damascène formaient la Cœlésyrie. C’est dans ce sens que les livres des Machabées prennent cette province, toujours distinguée de la Phénicie, bien qu’elles n’eussent toutes les deux qu’un seul et même gouverneur. Lorsque les Ptolémées se furent emparés d’une grande partie de la Syrie ( 192 avant J.-C), le nom en question s’étendit à toute la Syrie méridionale, y compris la Phénicie et la Palestine. « Le nom de Cœlésyrie, dit Strabon, xvi, p. 746, s’applique [en général] à toute la contrée qui s’étend depuis la Séleucide jusque vers l’Egypte et l’Arabie ; mais il désigne en particulier le pays renfermé entre le Liban et l’Anti-Liban : le reste se compose, 1° du littoral de la Phénicie, formant une lisière très étroite, depuis Orthosia jusqu’à Péluse ; 2° du pays qui, de la Phénicie, s’étend à l’intérieur entre Gaza et l’Anti-Liban, jusqu’aux Arabes : on le nomme la Judée. » Diodore de Sicile, i, 31, attribue de même Joppé (Jaffa) à la Cœlésyrie. Les Romains, après la conquête (64 avant J.-C), séparèrent la Phénicie et la Judée de la Cœlésyrie, à laquelle appartinrent cependant l’Iturée et la Trachonitide, Damas et la Décapole. Ptolémée, v, 15. Josèphe, Ant. jud., i, xi, 5, y place les Moabites et les Ammonites, et même la ville de Scythopolis (l’ancienne Bethsan, aujourd’hui Beïsan), quoique située à l’ouest du Jourdain. Ant. jud., X11I, xiii, 2. — Plusieurs auteurs ont pensé, sans raison suffisante, que la Cœlésyrie était désignée, en dehors du livre des Machabées, par « la vallée du Liban » (hébreu : biq’af hal-Lebànôn), dont il est question dans Josué, xi, 17, et par « la plaine de l’idole » (hébreu : biq’a(-’àvén), dont parle Amos, i, 5. Voir Aven, t. i, col. 1286-1288 ; Baalgad, t. i, col. 1336-1337.

II. Description. — Nous n’avons à décrire ici que la Cœlésyrie proprement dite, aujourd’hui en arabe El-Beqâ’a, « la plaine, » mot qui répond à l’hébreu Biq’àh. Pour le reste, voir Syrie de Damas. La grande vallée que bordent, comme deux immenses murailles, le Liban et l’Anti-Liban (fig. 304), s’étend dans la direction du sudouest au nord-est, sur une longueur de cent douze kilo r mètres environ, depuis le niveau d’Hasbeya au sud jusi qu’au lac de Homs au nord. À une époque fort ancienne, on croit qu’elle renfermait de grands lacs analogues à ceux de la Suisse, et dont les eaux se sont écoulées par des failles qui s’ouvrirent à la suite d’une dislocation causée par le contre-coup d’une grande commotion, due peut-être au soulèvement et aux éruptions volcaniques du Hauran et du Djaulan. Dans la partie méridionale, il