Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/418

Cette page n’a pas encore été corrigée

805

CLÉMENT D’ALEXANDRIE — CLÉOPHAS

806

surtout pour l’histoire du Canon et la place faite dans ses œuvres aux livres apocryphes que les données de Clément ont leur importance, et l’on peut voir, principalement par le travail de Lumper, ce qu’il y a à rectifier à cet égard dans la note de M. Courdaveaux sur « les livres qui composaient pour Clément la religion écrite ». Revue de l’histoire des religions, t. xxv, année 1892, p. 299. On peut consulter sur la même question W. Hillen, Clemens Alexandrinus quid de libris sacris Novi Testamenti sibi persuaserit, Goesfeldii, 1867, in-8° ; "VVestcott, op. cit., p. 354-338, 512-520 ; P. Dausch, Der neutestam. Schriftcanon und Clemens von Alexandrien, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1894 ; H. Kutter Clemens Alex, und das N. T., in-8°, Giessen, 1897 Les principes d’herméneutique de Clément d’Alexandrie, qui est, comme on le sait, l’un des principaux tenants de l’école allégorique, ont été nettement exposés par l’abbé Cognât, Clément d’Alexandrie, sa doctrine et sa polémique, Paris, 1859, p. 374-402. C’est aussi dans le même ouvrage qu’on trouvera la dissertation la plus étendue sur l’orthodoxie de Clément d’Alexandrie, p. 451467. Le zèle pour la défense y est peut-être un peu outré, car il est malaisé de défendre toutes les vues de Clément.

J. VAN DEN GHEYN.

    1. CLÉMENT DE BOISSY Athanasevlexandre##

CLÉMENT DE BOISSY Athanasevlexandre, jurisconsulte et littérateur français, né à Créteil le 16 septembre 1716, mort à Sainte-Palaye le 22 août 1793, fut conseiller à la chambre des comptes. Parmi ses écrits nous devons citer : Abrégé et concorde des livres de la Sagesse, in-12, Auxerre, 1767 ; Abrégé de l’Ancien et du Nouveau Testament, 2 in-12, Paris, 1788 ; Manuel des Saintes Écritures, 3 in-12, Paris, 1789. Ces deux derniers ouvrages furent publiés sous le pseudonyme de M. Pontenay. — Voir Quéraid, La France littéraire, t. n (1828), p. 225. B. Heuktebize.

    1. CLEO PATRE##

CLEO PATRE (K), E071àTpx, « [née] d’un père illustre » ), nom grec de femme, qu’on rencontre déjà dans Homère, lliad., ix, 556, et qui a été rendu célèbre par plusieurs reines et princesses égyptiennes qui l’ont porté dans les familles des Séleucides et des Ptolémées. L’Écriture fait allusion à Cléopâtre, fille d’Antiochus III, et nomme une reine d’Egypte de ce nom, ainsi qu’une reine de Syrie.

1. CLÉOPÂTRE, première du nom, reine d’Egypte, fille d’Antiochus III le Grand, épousa, en 193 avant J.-C, Ptolémée V Épiphane. Elle n’est pas nommée par son nom dans l’Écriture ; mais Daniel, xi, 17, fait allusion à son mariage, que son père fit faire par politique, espérant en tirer profit. La nouvelle reine préféra les intérêts de son époux à ceux de son père. Voir t. i, col. 690.

2. CLÉOPÂTRE, reine d’Egypte, nommée avec un Ptolémée, roi d’Egypte, dans la partie grecque du livre d’Esther, xi, 1, pour marquer la date de l’année où Dosithée apporta en Egypte « la lettre des phurim », c’est-à-dire probablement la traduction grecque du livre d’Esther. L’identification de cette Cléopâtre n’est pas sans difficulté, parce que quatre Ptolémées, Ptolémée V Épiphane (204-181), Ptolémée VI Philométor (181-170), Ptolémée VII Physcon (170-117) et Ptolémée VIII Soter II ou Lathyre (117-107 ; 89-81) eurent tous pour femme une Cléopâtre. On admet cependant presque universellement que c’est de Ptolémée VI Philométor qu’il est question dans ce verset. Cf. Josèphe, Cont, Apion., II, v. Sa femme Cléopâtre était la seconde du nom, la fille de Cléopâtre I re et la petite-fille d’Antiochus III, par conséquent sa propre sœur. Justin, xxxviii, 8, 9 ; xxxix, 1, 2 ; Tite-Live, Ep., 59.

F. Vigouroux.

3. CLÉOPÂTRE, fille de Ptolémée VI Philométor et

de sa sœur Cléopâtre IV. Elle épousa d’abord Alexandre I er

Balas (fig. 293). Jonathas assista à son mariage. I Mach.,

x, 57-58 ; Josèphe, Ant.jud., XIII, iv, 1, 5. Voir Alexandre

Balas. Ptolémée VI Philométor, qui s’était brouillé avec son gendre, dont il craignait les complots, promit à Démétrius II Nicator, roi de Syrie, dont il recherchait l’alliance, de lui donner la main de Cléopâtre, et la lui donna en effet. I Mach., xi, 9-12 ; Josèphe, Ant. jud., XIII, iv, 7. Ce prince, fait prisonnier par les Parlhes, fut bien traité par eux, et épousa Rodogune, fille de Mithridate Arsacès VI. Cléopâtre ne put lui pardonner cet outrage. Elle épousa Antiochus VII Sidétès. Démétrius remonta sur le trône après avoir battu et tué Antiochus,

293. — Monnaie d’Alexandre I" Balas et de Cléopâtre. son épouse.

Bustes accolés de Cléopâtre Théa, voiléje et diadémée, et d’Alexandre Balas diadème, a droite. — ï$. BASIAEQS AAESANAPOY. Corne d’abondance remplie de fleurs et de fruits et ceinte du diadème royal.

puis il fut lui-même défait de nouveau par Ptolémée Physcon et Alexandre Zebina. Cléopâtre refusa de lui ouvrir la ville de Ptolémaïde. Suivant Justin, xxxix, 1, et Josèphe, Ant. jud., XIII, IX, 3, Démétrius se dirigea vers Tyr et fut tué au moment où il cherchait à s’embarquer. D’après Appien, Syriac., 68, et Tite-Live, Epit. lx, ce fut Cléopâtre elle-même qui le fit assassiner. Elle fit également mettre à mort Séleucus, l’un de leurs deux fils, qui essaya de prendre possession du trône sans son aveu. Appien, Syriac., 69 ; Justin, xxxix, 1. Elle établit sur le trône leur autre fils, Antiochus VIII Grypus

[[File: [Image à insérer] |300px]]
294. — Monnaie de Cléopâtre et de son flls Antiochus VIII Srygas.

Têtes accolées de Cléopâtre et d’Antiochus YIII, fi droite. — iij. BASIAEQS ANT10XOT [BASIAISSJHS KAEO11ATPAS. Aigle debost, à gauche. Dans le champ, MK. 2IIT.

(fig. 294). Mais comme ce prince ne lui laissait pas un pouvoir suffisant à son gré, elle tenta de l’empoisonner à son tour. Grypus en eut le soupçon et obligea sa mère à boire la première à la coupe qu’elle lui offrait. C’est ainsi qu’elle mourut. Justin, xxxix, 2. E. Beurlier.

    1. CLEOPHAS##

CLEOPHAS, nom, dans la Vulgate, d’un ou de deux personnages du Nouveau Testament, dont le nom est différemment écrit dans le texte grec.

1. CLÉOPHAS (K).EÔ7ta ?), un des deux disciples à qui apparut Notre-Seigneur lorsqu’ils se rendaient à Emmaùs, le jour de Pâques. Luc, xxiv, 18. Son nom, d’après un assez grand nombre dexégètes, est une contraction de IO.eôica-rpo ; , « [né] d’un père illustre, » comme Antipas de’AvTÎiraTpoç, et par conséquent grec. Certains interprètes ont pensé qu’il était le même que le Cléophas de Joa., xix, 25 ; mais comme ce dernier est appelé KXonrâç, nom qui paraît dérivé d’une racine araméenne, cette iden-