Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/388

Cette page n’a pas encore été corrigée
749
750
CHYPRE — CIEL


CHYPRE. Voir Cvrp.E.

CHYTROPODE. Les Septante, Lev., xi, 35, ont traduit le mot hébreu d>i » d, kîraîm (au duel), qui ne se lit que dans ce passage de la Bible, par -/urpoTroSiç, littéralement « marmite à pieds » ou « pieds de marmite ». La Vulgate a conservé le mot grec : chytropodes. Il est dit dans le Lévitique, xi, 35, que le four ou les kîraîm qui auront touché le corps mort d’un animal seront impurs et devront être brisés. Beaucoup entendent par kîraîm une marmite avec son couvercle, d’autres l’orifice <lu four sur lequel est placée la marmite, d’autres encore les pierres sur lesquelles on place souvent en Orient la

[[File: [Image à insérer] |300px]]
277. — Chytropode figuré sur un vase antique.

D’après W. Smith, Dictionary of Greek and Roman antiquitles,

p. 427.

marmite qu’on veut faire bouillir. Plusieurs commentateurs interprètent dans ce dernier sens le mot grec -/’Jfpon 68e{. Xi ; Tp<S7roLi ; désignait proprement en grec l’appui sur lequel était placé la x’jtp », Hésiode, Op. et Di., 748, comme nous le montre un vase antique (fig. 277), trouvé à Ganino, en Étrurie, et maintenant au British Muséum : on y voit Médée faisant bouillir un vieux bélier afin de le rajeunir et de persuader aux filles de Pélias d’en faire autant à leur père ; la -/ÙTpa a le fond rond et elle est placée sur un trépied sous lequel brûle le feu. Voir Marmite.

CIBSAIM (hébreu : Qibsaïm, « les deux monceaux ; » Septante : omis dans le Codex Vaticanus ; Codex Alexandrinus : rj KaëuctEi|ji), ville de la tribu d’Éphraïm, donnée, » avec ses faubourgs, » aux Lévites fils de Caath. Jos., xxi, 22. Dans la liste parallèle de I Par., vi, 68, on lit Jecmaam au lieu de Cibsaim. Y a-t-il là deux localités distinctes ou deux noms d’une même ville ? Nous ne pouvons le savoir au juste. Quelques-uns supposent une faute de copiste produite par la confusion de certaines lettres qui se ressemblent, comme le a, betli, et le -, mem ; le s, tsadé, et le y, ’aïn : O’ï-p, Qibsahn, —

Dynp>, Yoqme’âm. Condor, Handbook to tlie Bible,

Londres, 1887, p. 417, a proposé de reconnaître Cibsaim dans Tell et Qabbus, « près de Béthel, » mais bien plus

près de Jérusalem, vers le nord-est. L’inconvénient, c’est que cet endroit se trouve en pleine tribu de Benjamin.

Voir Jecmaam.

A. Legendre.

CIDARIS (Septante : xîîapi ; ), mot d’origine perse par lequel la version grecque et la version latine désignent dans plusieurs passages la coiffure du grand prêtre, appelée en hébreu : misnéfet, Exod., xxviii, 4 ; Lev., viii, 9 ; xvi, 4 ; Zach., iii, 5 ; et Ezech., xxi, 26, une coiffure royale. On écrit aussi xtTapiç et citaris. Les auteurs profanes entendent par cidaris quelquefois un simple diadème, d’autres fois une véritable coiffure qui s’appelle plus exactement tiare. Cf. S. Jérôme, Epist. Lxiy ad Fabiolam, m, 13, t. xxii, col. 610, 614. Ni les traducteurs grecs ni saint Jérôme n’ont rendu misnéfet d’une manière uniforme. La Vulgate traduit ce mot par tiara, Exod., xxviii, 37, 39, etc. ; par mitra, Exod., xxxix, 26 (hébreu, 28), 30 (31). Voir Coiffure, Mitre et Tiare.

CIEL. Hébreu : samayîm ; Septante : oùpavô ;  ; Vulgate : cœlum. Le Nouveau Testament emploie très souvent le pluriel oùpavo ! , cœli, sans doute par influence du pluriel hébreu, samayîm.

1. CIEL, espace au-dessus de la terre, qui paraît étendu en forme de voûte.

I. Étymologie et synonymes. — D’après Gesenius, Thésaurus, p. 1443, la racine de ce mot, toujours employé au pluriel, serait sâtnâh, avec le sens de « être élevé », « les hauteurs, » comme le mot oùpavri ; , qui vient du radical op, avec la même idée d’élévation. D’après Hommel, Sùdarabische Chrestomathie, in^i", Munich, 1893, p. 19, ce serait un saphel ou causalif, « ce qui produit les eaux » (cf. tnayim, « les eaux » ). Quoi qu’il en soit de l’étymologie, le même mot existe en araméen, en syriaque, en arabe, en éthiopien, en sabéen, en assyrien. Outre le mot samayîm, employé quatre cent vingt-cinq fois environ dans la Bible hébraïque, on trouve employé plus ou ou moins fréquemment divers synonymes. — 1° Mârôm, de la racine rùm, être élevé, « les hauteurs » en général, s’entend particulièrement du ciel en plusieurs endroits : Ps. vii, 8 ; xviii, 17 ; Is., xxiv, 18, 21 ; XL, 26 ; lvii, 15 ; lviii, 4 ; Jer., xxv, 30. Les Septante rendent cette expression par u’J>o ; , în)/TiXâ, o-jpavôî. ; la Vulgate par altum, summum, excelsa. — 2° Ràqîa’, la voûte céleste, en parallèle avec samayîm, Ps. xviii, 2, ce dernier terme exprimant la hauteur, l’autre l’étendue des cieux. Les Septante ont rendu ce mot par uT£péa)(ia, et la Vulgate par firmamentum. Voir Firmament. — 3° Sehdqîm, mot poétique, usité ordinairement au pluriel (au singulier, salfaq, Ps. lxxxix, 7, 38) pour désigner les espaces étendus, comme samayîm désigne les espaces élevés. Gesenius, Thésaurus, p. 1391. Ps. xix, 12. Il est en parallèle avec sâmai/mi, Deut., xxxiii, 26 ; Job, xxxv, 5 ; Ps.xxxvi, 6 ; lvii, 11 ; cviii, 5 ; .1er., li, 9.

II. Acceptions diverses du mot « ciel ». — 1° Le mot « ciel » désigne proprement les espaces élevés, qui paraissent comme une voûte demi-sphérique au-dessus de la terre. Comme les nuages semblent se mouvoir et les oiseaux voler sur la surface interne de cette voûte, la partie de l’espace qu’ils occupent prit le nom de « ciel » ; ainsi. on dit souvent « les nuées du ciel, les oiseaux du ciel ». En ce sens, le mot « ciel » est synonyme de l’air ou atmosphère dans ses parties élevées. Aussi quand les nuages s’abaissent, on dit que « le ciel s’abaisse sur la terre ». Ps. xviii, 10. Au-dessus de cette voûte, les astres semblent se mouvoir : cette partie supérieure de l’espace prend aussi le nom de ciel, par exemple, « les astres du ciel ». C’est en ce sens qu’on dit, dans l’Ancien Testament, « le Dieu du ciel, » II Par., xxxvi, 23 ; I Esdr., i, 2 ; IIEsdr., 1, 4 ; Jon., i, 9 ; Ps. cxxxvi, 26, etc., équivalent de la formule plus ancienne : s Élohim ou Jéhovah Sabaoth, Dieu des armées célestes, » c’est-à-dire de la multitude bien