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CALASIO — CALEB


à Rome en 1620. Il s’appliqua de bonne heure à l’étude de l’hébreu, et en acquit une connaissance si extraordinaire, que Paul V le fit venir à Rome pour l’enseigner, lui donna le titre de maître général d’hébreu et les privilèges ordinairement concédés aux docteurs ; la confiance de ce pape s’étant ensuite accrue par la vue des vertus de ce digne religieux, il le choisit pour confesseur, et l’admit fréquemment dans sa familiarité. Le P. Calasio enseigna l’hébreu au couvent de Saint-Pierre in Montorio et à celui de l’Aracœli. Arrivé à sa dernière heure, il se fit lire la passion du Sauveur, puis se mit à chanter des psaumes en hébreu, et rendit son àme à Dieu le 1 er février’1620. -On a de lui : 1° Canones générales linguse sanctse, in-4°, Rome, 1616 ; 2° Dictionnarium hebraicum, in -.4°, Rome, 1617 ; 3° Concordantise sacrorum Bibliorum hebraicorum, 4 in-f°, Rome, 1622 ; Londres, 1747. Dans cet ouvrage, qui a rendu son auteur célèbre, Calasio donne aussi les concordances chaldaïques des livres d’Ësdras et de Daniel, puis les racines chaldaîques, syriaques, arabes et rabbiniques, avec leurs dérivés et le rapport qu’elles ont avec l’hébreu, leur traduction latine de la Vulgale et la traduction grecque des Septante, etc. Cette Concordance a pour base celle de Rabbi Nathan, imprimée à Venise, en 1523, et à Bâle, en 1581. Calasio y travailla pendant quarante ans, avec l’aide d’autres savants ; il mourut en 1620, avant que son œuvre fût publiée. Elle parut l’année suivante, sous les auspices et aux frais du pape. L’édition de Londres, publiée par V. Romaine, est inférieure à l’édition italienne, quoique Brunet, dans le Manuel du libraire, 1860, t. i, col. 1469, - dise le contraire.

P. Apollinaire.

    1. CALCÉDOINE##

CALCÉDOINE (Septante : -/aXxïjowv, Apoc, xxi, 19 ; Vulgate : chalcedonius).

I. Description. — Cette pierre précieuse est une variété de l’agate. Elle comprend tous les silex d’une couleur laiteuse, parfois même si incertaine qu’ils restent diaphanes. Cette nébulosité est nuancée des teintes les

22.

Calcédoine zonée.

plus variées, quelquefois disposéesen lignes concentriques, d’où le nom de calcédoine zonée (fig. 22). Son nom lui vient probablement de Chalcédoine, en Bithynie, d’où on la tirait dans l’antiquité. Sous le mot aklidonia, qalqadenion qui la désigne en arabe, on reconnaît également le -/aXxrjSwv antique. — Cette pierre se trouve en masses globuleuses dans les cavités de certaines roches ; on doit faire remarquer que les formes qu’elle revêt dans cette occasion ne lui sont pas particulières. C’est un produit neptunien, car on en a trouvé des formations dans les anciens conduits romains des bains de Plombières. Sa pesanteur spécifique est 2, 6. Elle comprend les variétés suivantes : saphirine, bleuâtre ; plasma, verdâtre ; enhydre, dans laquelle remuent des gouttes d’eau retenues dans la masse ; stigmite ou gemme de Saint -Etienne, piquetée de taches rouges. Le girasol est une sorte de calcédoine ; la calcédoine hydrophane

tire son nom de la propriété qu’elle a de devenir plus translucide quand elle est plongée dans l’eau. — Autrefois on tirait la calcédoine seulement de l’Asie, en particulier de la province de Peim, où Marco Polo l’a trouvée, et d’Afrique ; on la rencontrait également en Egypte aux environs de Thèbes, et dans le pays des Nasamons, d’après Pline, H. N., xxxvii, 30. Mais elle existe aussi dans l’Europe centrale, ’en Saxe, en Bohême, en Silésie, en Moravie. — On s’en sert pour graver des camées et des intailles. L’annulus pronubus, conservé d’abord à Chiusi chez les l’ranciscains, puis transporté à Pérouse au xv » siècle, et qu’on disait avoir été donné comme anneau de fiançailles par saint Joseph à la sainte Vierge, avait comme chaton une calcédoine. — Jusqu’à présent on supposait que les anciens n’avaient pas employé le mot yaXy.rfiûrj pour désigner la calcédoine ; on le trouve cependant cité sous la forme xttlyrfiôvio ; , dans Astrampsychus, auteur du n 8 siècle de notre ère, édité par le cardinal Pitra, Spicilegium Solesmense, t. iii, 1855, p. 393. Mais toute l’antiquité a confondu le chalcedonius, avec le charchedonius, espèce de carbunculus ou escarboucle. Cornélius a Lapide, Commentaria in S. Scripturam, édit. Vives, t. xxi, p. 386-388, et bon nombre d’interprètes s’y sont mépris et ont regardé le chalcedonius comme une sorte de rubis ou escarboucle. Pline, H. N., xxxvii, 25 et 30, distingue ces deux pierres, mais leur donne le même nom charchedonius, c’est-à-dire « pierre de Carthage », parce que cette ville en était le principal entrepôt. Le moyen âge a augmenté la confusion en ajoutant à ces deux noms celui de -^eXiSôvtoç, pierre d’hirondelle, qui sous le nom de cassidoine a été souvent pris pour la calcédoine. — Voir Ch. Barbot, Guide pratique du joaillier ou Traité des pierres précieuses, nouv. édit. revue parCh. Baye, in-12, Paris, 1888, p. 59 ; E. Jeannettaz et E. Fontenay, Diamants et pierres précieuses, in-8°, Paris, 1881, p. 303, 306, 307, 367.

F. DE MÉLY.

IL Exégèse. — D’après l’Apocalypse, xxi, 19, la calcédoine occupe la troisième place dans les fondations de la Jérusalem céleste. Les douze pierres fondamentales de cette sainte cité rappellent les douze pierres du rational, marquées au nom des douze tribus d’Israël ; sur les douze pierres fondamentales sont également inscrits les noms des douze Apôtres. Apoc, xxi, 14. Les interprètes ont souvent cherché à déterminer l’apôtre représenté par chacune de ces pierres précieuses. D’après les uns, la calcédoine représenterait l’apôtre saint André ; d’autres y voient saint Jacques le Majeur. Cornélius a Lapide, loc. cit., p. 387. Mais saint Jean ne donne ici aucune indication pouvant servir de base à une détermination. Il est peut-être plus sage de voir d’une manière générale, dans la diversité de ces pierres, « les dons divers que Dieu a mis dans ses élus et les divers degrés de gloire. » Bossuet, Apocalypse, dans ses Œuvres, édit. Vives, t. ii, p. 580.

— Il importe de remarquer que pour un bon nombre d’auteurs, le xaXxr.Stiv de saint Jean ne serait pas la calcédoine, mais plutôt un xap-/7|8râv, charchedonius ou escarboucle. J. Braun, De vestitu Sacerdotum hebrœorum, in-8° ; Leyde, 1680, p. 662. Il est vrai qu’il n’y a qu’un seul manuscrit pour cette variante ; mais on doit prendre garde que des douze pierres fondamentales de la Jérusalem céleste la calcédoine serait la seule qui ne se retrouverait pas parmi les pierres du rational, Exod., xxviii, 17-20 ; à sa place on voit précisément le nôfék, ou escarboucle. Voir Escarboucle. E. Levesque.

CALEB. Hébreu : Kdlêb, « chien, aboyeur ; » Septante : XaXÉë. Nom de deux Israélites. La Vulgate a un troisième Caleb dont le nom ne s’écrit pas de la même manière que les deux précédents en hébreu.

1. CALEB, fils de Jéphoné, de la tribu de Juda. Num., xiii, 7 ; xiv, 6, 24, 30. Il est appelé le Cénézéen,