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    1. CHISIANUS##

CHISIANUS (CODEX) — CHLOÉ

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on trouve le Daniel des Septante et le Daniel de Théodotion, tels que les contient le Chisianus, plus le texte du commentaire d’Hippolyte : malheureusement cette reproduction de textes manque de la littéralité scrupuleuse qu’on y voudrait trouver. De nos jours on a réédité le Daniel des Septante : Cozza, Daniel secundum LXX interprètes ex unico Codice Chisiano, Rome, 1877.

il suffit de jeter les yeux sur l’édition de M. Swete, qui a imprimé en regard le texte de Daniel, plus Susanne, Bel et le Dragon, à gauche selon les Septante, à droite selon Théodotion, pour se rendre compte des divergences des deux versions, et de l’intérêt qu’il y a à posséder le pur texte des Septante : c’est le service que nous rend le Chisianus, alors que des manuscrits comme le Vaticanus, le Marchalianus, V Alexandrinus, ne donnent que Théodotion, suivant un usage consacré déjà au temps de S. Jérôme. Prol. in Dan. t. xxv, col. 493. De plus, le texte des Septante donné par le Chisianus a des chances d’être un texte de très bon aloi et représentant bien celui que lisait Origène et qu’il a inséré dans ses Hexaples. Il s’accorde, en effet, avec le texte syriaque du Codex SyroHexaplaris Arnbrosianus, lequel est une version littérale des Septante de l’édition hexaplairo, version exécutée, en G16, par Paul Telia. Comme le texte de V Arnbrosianus, le texte du Chisianus porte les obèles et les astérisques, c’est-à-dire les signes critiques, mis par Origène à son texte des Septante. Et entiji le Chisianus, comme Y Arnbrosianus, porte à la dernière ligne de Daniel la souscription suivante, en majuscules grecques : Écrit d’après un exemplaire qui portait cette annotation : Écrit d’après les tétraples et collalionné sur eux. — Voir H. B. Swete, The old Testament in Greek, t. iii, 1894, p. xii. P. Batiffol.

    1. CHISKIA##

CHISKIA, ou plus exactement Hizqiyyàh ben Manôah, rabbin français, qui composa, vers 1240 ou 1260, un commentaire littéral et cabalistique sur le Pentateuque, intitulé Hazzeqûni. De là le nom sous lequel l’auteur lui-même est vulgairement connu. Ce commentaire, souvent cité, n’est en somme qu’une large compilation d’une vingtaine de commentaires antérieurs, surtout de Raschi. In f », Venise, 1524 ; in-4°, Crémone, 1559 ; in-f°, Bâle, 1606, et dans la Bible rabbinique de M. Frankfurter, in-f°, Amsterdam, 1724-1727. Voir Histoire littéraire de la France, t. xxvii, 1877, p. 436. E. Levesque.

    1. CHLAMYDE##

CHLAMYDE (grec : x>. « [i-jç ; Vulgate : chlamys). 1° Le mot « chlamyde » est employé par les Septante et par la Vulgate, I Reg., xxiv, 5, 6, 12, pour désigner le manteau militaire de Saùl ; mais ce manteau n’avait pas la même forme que la chlamyde des Grecs et des Romains. Voir Manteau.

2° Dans l’Évangile de saint Matthieu, xxvii, 28, 31, la chlamyde est le manteau militaire des Romains. Les soldats chargés de garder Notre -Seigneur dans le prétoire de Pilate, après l’avoir dépouillé de ses vêtements, placèrent sur ses épaules une chlamyde de pourpre, comme insigne de sa royauté, qu’ils tournaient en dérision. — . La chlamyde est un manteau d’origine thessalienne ou macédonienne. Pollux, Onomasticon, ii, 46 ; x, 121. D’après Plutarque, Alexandre, 26, c’était une pièce d’étoffe rectangulaire dont l’un des côtés était arrondi. Pline, H. N., v, 101, ajoute que le côté arrondi formait deux pans, qui tombaient à droite et à gauche ; on appelait ces pans des « ailes thessaliennes », Hesychius et Suidas, au mot ŒrraXixa : ’jmpvye ; . Les représentations de la chlamyde qui se trouvent sur les vases peints nous montrent l’exactitude de cette comparaison. Museo etrusco gregor., t. ii, pi. lix ; cf. Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, t. i, fig. 1417, p. 1115. La chlamyde fut adoptée par lous les Grecs, qui en firent leur manteau à la guerre, à la chasse et en voyage. Athénée, Deipnosoph., vi, 37, p. 240 c. Pollux, Onoma sticon, x, 146. Tantôt ils s’en enveloppaient le haut du corps et les bras ; tantôt ils la portaient attachée autour du cou par une agrafe. La facilité avec laquelle la chlamyde glissait sur les épaules la rendait commode pour tous les mouvements. Au besoin les Grecs s’en enveloppaient le bras gauche pour se défendre, tandis qu’ils brandissaient la lance ou l’épieu de la main droite. Mionnet, Description des monnaies grecques, t. i, p. 578, 830, etc. ; Xénophon, Cyneget., VI, 17. — 2. La chlamyde fut adoptée par les Romains (fig. 271), qui imitèrent les mœurs grecques ; mais l’opinion publique blâma

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271. — Chlamyde.

Statue de l’empereur Claude. Musée du Louvre.

ceux qui portaient ce manteau au lieu de la toge dans la vie civile. Cicéron, Pro Rabirio, x, 27 ; Valère Maxime, m, 2. Les auteurs grecs, désignent sous le nom de chlamyde le manteau militaire des Romains appelé en latin sagum ou paludamentum parce que ce manteau avait à peu près la forme de leur chlamyde. Dion Cassius, lix, 17 ; lx, 17 ; i.xv, 5, 16, etc. De là ce mot est passé dans la langue latine avec le même sens. Plaute, Miles rjloriosus, v, 4, 30 ; Lampride, Alexandr. Serer., 40 ; Tacite, Hist., ii, 89 ; Cod. Theodos., xiv, 10. C’est un de ces manteaux militaires que les soldats placèrent sur les épaules de Notre -Seigneur. La couleur de pourpre était celle du manteau impérial ou royal. Il est probable que les soldats fabriquèrent grossièrement cette chlamyde avec un morceau d’étoffe rouge, car ils ne devaient pas avoir de chlamyde de pourpre à leur disposition.

E. Beurlier.

    1. CHLOÉ##

CHLOÉ (XXôyj, « herbe verte » ), nom d’une chrétienne. Ce fut par « ceux de la maison de Chloé », c’est-à-dire par ses esclaves ou ses affranchis (cf. Rom., xvi, 10, 11), que saint Paul fut averti des divisions qui s’étaient introduites dans l’Église de Corinthe, comme nous l’apprend l’Apôtre. I Cor., i, 11. On ne sait absolument rien sur elle. On ignore même si elle demeurait à Corinthe ou à Éphèse. La première Épître aux Corinthiens fut écrite à Ephèse. On peut également supposer, comme l’a fait Théophylacte, que Chloé habitait Corinthe, et que quelques-uns de ses gens étaient allés à Éphèse, ou bien qu’elle demeurait à Éphèse et que ses gens y rapportèrent des nouvelles de Corinthe au retour d’un voyage dans cette dernière ville. Voir Alford, The Greek Testament, édition de 1894, t. ii, p. 476. Certains écrivains, comme saint Ambroise, ont cru à tort que Chloé pouvait être un nom de lieu.