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CHEVEUX


des signes caractéristiques de la vieillesse, Gen., xlii, 38 ; xuv, 29 ; III Reg., ii, 6 ; Ose., vii, 9 ; Prov., xvi, 31 ; SX, 29. La chevelure blanche sert à représenter l’éternité, divine. Dan., vii, 9 ; Apoc, i, 14. Plusieurs des peuples voisins de la Palestine, comme les Égyptiens et les Perses, faisaient usage de la perruque. Wilkinson, The manners, t. ii, p. 324 ; Xénophon, Cyrop., i, 3, 2. Il ne semble pas qu’elle ait été usitée chez les Juifs. Josèphe, Vita, ii, ne signale qu’une fois l’emploi d’une perruque, mais c’est pour servir à un déguisement. 4° Chevelure des femmes. — La Bible nous fournit

quelques renseignements sur la manière dont les Juives arrangeaient leurs cheveux. Les termes dont se sert la Sainte Écriture sont généralement vagues. Il est dit de Jézabel qu’elle ornait sa tête (hébreu : tètèb ; Septante : Trouve, « elle rendit belle » ; Vulgate : ornavit). IV Reg., ix, 30. Cependant dans le livre de Judith, x, 3, le texte grec porte SiÉTaije, et la Vulgate discreminavit, « elle sépara, » ce qui semble indiquer l’usage d’un peigne. Ces peignes, suivant de nombreux commentateurs, sont désignés par le mot pe’êrim. Is., iii, 20. C’est la traduction que donne la Vulgate : discriminalia. Les Septante traduisent par : « l’arrangement de l’ornement de la gloire, »

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267. — Cylindre chaldéen.

D’après P. Lajard, Culte de Mithra,

pi. xxvii, n° 7.

aussi les Grecques (fig. 255). G. Wilkinson, The manners, t. ii, p. 335. C’est du moins le sens que donnent au mot hébreu sebisim, dans Isaïe, iii, 18, les Septante, qui traduisent par ètMiXôxta ; la Vulgate, qui traduit par reticulas, et le Talmud, Kelim, xxyiii, 10.

La comparaison que l’époux du Cantique fait des cheveux de son épouse à la pourpre du roi, Cant., vii, 5, n’indique en aucune façon que les femmes juives aient teint leurs cheveux. Le mot « pourpre » est employé ici dans le sens de « noir foncé », comme l’est parfois m>p ?ûpso ; en grec. Iliad., v, 83 ; Antholog., xi, 13, etc. — Pour les cheveux des Syriennes, voir la tête d’Astarté, t. i, fig. 333, col. 1185. Pour les Égyptiennes, voir fig. 256, et t. i, fig. 415, col. 1387.

5° La chevelure dans le deuil. — Se raser la tête était pour les Hébreux un signe de deuil. Lev., x, 6 ; Deut., xxi, 12 ; Is., iii, 17, 24 ; xv, 2 ; xxii, 12 ; Jer., vii, 29 ; xlviii, 37 ; Amos, viii, 10 ; Josèphe, Bell, jud., II, xv, 1. Parfois même ils s’arrachaient violemment les cheveux. Ezech., xxvii, 31 ; Mich., i, 16 ; I Esdr., ix, 3. Us suivaient donc l’usage contraire à celui des Égyptiens. Ceuxci, en effet, laissaient pousser leur chevelure en signe de deuil, Hérodote, ii, 36, et la coupaient quand leur deuil était terminé. Les Grecs, à l’époque classique, avaient la même coutume que les Juifs. Homère, Iliad., xxiii, 135, 152 ; Odyss., iv, 198 ; Sophocle, Electr., 449 ; Euripide, Alcest., 434 ; Plutarque, Consolatio ad uxorem, l ; Athénée, Deipnosoph., xv, 16 ; Lucien, De Luctu, 11 ; Monuments de l’instit. arch. de Borne, 1864, pi. iv et v ; Benndorf, Griechische und Sicilische Vasenbilder, pi. 1, 16, 17, 21, etc. À l’époque grécoromaine, au contraire, où l’habitude était de porter les cheveux courts, on les laissait pousser pour marquer la

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258. — Statuette grecque.

D’après Baumelster, Denkmaler des

klasslschen Alterthums, t. i, fig. 682.

259. — Statuette de jeune Grecque. Musée du Louvre. Rotonde d’Apollon.

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260. — Chevelure frisée au fer.

Statuette grecque. D’après Baumelster,

t. i, fig. 684.

ttjv 5Ûv(te<Tiv toO xô(7|jiou Tïjç 8(5 ?ïjç. Ailleurs, dans Ézéchiel, xxiv, 17, saint Jérôme traduit le même mot par « couronnes ». Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 1089. Les cheveux étaient divisés en nattes ou en tresses comme celles que portent des esclaves égyptiennes (fig. 253). Une seule tresse de l’épouse suffit à séduire le cœur de l’époux, d’après la Vulgate, Cant., IV, 9, mais le mot hébreu’ânaq, qu’elle traduit par crinis, signifie non pas « un cheveu », mais « un collier ». (Septante : èv8é[jia, « collier ».) Plus loin, Cant., vii, 5, la chevelure de l’épouse est comparée à la pourpre du roi attachée par des anneaux (hébreu : rehâtim, proprement « galeries, canaux » ) ; les anneaux sont, en effet, ronds comme les conduites d’eau (Septante : jiapaSpojjii’ai ; Vulgate : canales).

Les femmes juives maintenaient probablement les tresses à leur place par un filet ou bandeau, comme le faisaient quelquefois les femmes égyptiennes (fig. 251) et

douleur. Plutarque, Qusest. rom., 14. Les Romains laissaient également pousser leurs cheveux en pareil cas. Suétone, Caligula, x, 24 ; cf. Tite Live, xxvii, 34.

6° Prescriptions relatives à la chevelure dans les maladies de la peau. — Pour l’examen de certaines maladies qui rendaient impur celui qui en était atteint, en particulier de la teigne et de la lèpre, le Lévitique ordonne de considérer avec soin la couleur des cheveux et des poils. Si le poil devient jaune, la maladie est évidente, Lev., xiii, 10, 30, 36, 42 ; au contraire, elle n’existe pas, si le poil conserve sa couleur noire. Lev., xiii, 31, 37. Lorsque le lépreux est guéri, il doit par deux fois, à sept jours d’intervalle, se raser la tête et tout le corps avant d’accomplir les sacrifices de purification. Lev., xiv, 8-9.

II. Chevelure des Babyloniens. — En parlant des trois jeunes gens qui furent jetés dans une fournaise par ordre de Nabuchodonosor, la Bible nous dit qu’aucun cheveu