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CHÉRUBIN


déen de l’enfer, Nergal, est représenté en forme de chien à quatre ailes, dont les deux inférieures peuvent recouvrir son corps. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, Paris, 1895, t. i, p. 691. « Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds était comme la plante du pied d’un veau. » Ezech., i, 7. Ce dernier détail suppose que les quatre animaux, même ceux qui étaient à moitié lions, avaient le pied corné et fendu de l’espèce bovine. Les pieds qui sont droits s’expliquent par la vue même du taureau ailé (fig. 244). L’animal a cinq pattes. Vu de profil, il n’en montre que quatre, qui paraissent en mouvement ; vu de face, il

tête qui se tourne vers le spectateur, ne pourraient faire volte-face sans se heurter l’un l’autre (fig. 246). Ils sont immobiles dans les bas-reliefs, et dans la vision d’Ezéchiel il ne faut rien moins que l’esprit de Dieu pour les mettre en mouvement. « Leur corps, leur dos, leurs mains, leurs ailes, étaient remplis d’yeux tout autour. » Ezech., x, 12. Il est à présumer que le mot’ain ne désigne pas ici des yeux proprement dits, mais des yeux dans le sens métaphorique, c’est-à-dire des parties brillantes, étincelantes. Le mot se présente avec ce dernier sens dans le livre des Proverbes, xxiii, 31, où il est parlé du vin « qui donne son œil »,

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246. — Taureaux allés des portes de Khorsabad, tels qu’Us étalent disposés

semble campé sur deux pattes de devant, qui sont rigides et au repos. « Il y avait des mains d’homme sous leurs ailes sur leurs quatre côtés, » Ezech., i, 8, c’est-à-dire sur le côté des quatre animaux. Ces mains d’hommes, assez rares dans les sculptures assyriennes, se voient cependant quelquefois, entre autres sur deux lions de Nimroud, actuellement au Musée britannique (fig. 247). Layard, Monuments of Nineveli, Londres, 1853, t. i, pi. 42. D’autres lions ont une tête et des bras d’homme sans ailes. Perrot, Histoire de Tart dans l’antiquité, Paris, 1881, t. ii, p. 580-581. « Ils ne revenaient pas sur eux-mêmes dans leur marche, et chacun s’avançait devant soi. » Ezech., i, 12. C’est l’attitude qu’ont les taureaux ailés des monuments. Debout le long des parois des murs dans lesquels sont percées les portes, ils semblent faits pour aller tout droit devant eux. En particulier, ceux qui sont sculptés sur le mur de façade et qui se montrent de profil, sauf la

c’est-à-dire évidemment « son éclat ». Voir Gesenius, Thésaurus, p. 1018 ; Ch. de Linas, Les origines de l’orfèvrerie cloisonnée, 3 in-8°, Paris, 1877, t. i, p. 77. Cet éclat scintillant pouvait ressembler à celui de l’émail, dont Ézéchiel, i, 4, fait mention ; à celui de la peinture ou de la dorure dont étaient parfois revêtus les monuments figurés. J. Menant, Ninive et Babylone, p. 136-140. Du reste, la vision du prophète se produit au milieu d’un « feu étincelant » et d’une « lumière rayonnante », Ezech., I, 4 : les chérubins ressemblent « à des charbons de feu, brûlant comme des flambeaux ». Ezech., i", 13. Il n’est donc pas étonnant qu’ils lancent de toutes parts des « yeux », c’est-à-dire des rayons étincelants. Voir Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. iv, p. 183-243.

VI. Symbolisme des chérubins, — 1° Les chérubins du paradis terrestre ne sont pas des symboles, mais des réalités, des anges, en un mot, bien que revêtus de formes d’emprunt.