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CHASTETÉ — CHAT


il ait un autre sens ; et « yvecoe, I Mach., xiv, 36 ; I Tim., IV, ’12 ; v, 2 ; âY v< 5°H> ll Cor., vi, 6 ; âfvk, II Cor., xi, 2 ; I Tim., v, 22 ; TH., ii, 5 ; I Petr., iii, 2. En deux autres passages, le mot grec répondant à castilas de la Vulgate est ue|j.v<Stï]î, I Tim., ii, 2 ; iii, 4, qui signifie « sainteté, dignité ».

La Sainte Écriture loue la chasteté, soit celle qui préside à la vie des époux dans le mariage, Tob., iii, 16, 18 ; Sap., iii, 13 ; soit celle qui, sous une forme plus absolue ou plus parfaite, s’appelle la virginité. Voir Célibat, Virginité. Elle montre la nécessité de garder la chasteté, au moins d’une manière temporaire, pour l’accomplissement de certaines œuvres saintes, comme manger les pains de proposition, I Reg., XX, 4 ; recevoir des communications divines, Exod., xix, 15 ; ou seulement prier avec plus de liberté. I Cor., vii, 5. La chasteté procède d’un cœur pur, comme la luxure procède d’un cœur corrompu, Marc, vii, 21-23 ; le moyen de la pratiquer fidèlement, c’est d’être modeste dans ses regards, Job, xxxi, 1 ; de se revêtir intérieurement de Jésus-Christ, Rom., xiii, 14 ; de respecter son corps comme le temple du Saint-Esprit. I Cor., vi, 15-19. Le vice opposé est constamment llétri dans l’Écriture, Exod., xx, 14 ; Lev., xviii, 22-23 ; XX, 13-16 ; Deut., xxii, 20-30 ; xxiii, 17 ; Prov., v, 3-6 ; vi, 24 ; vii, 5-27 ; Jer., xxix, 23 ; Ezech., xxii, 11 ; Luc, xviii, 20 ; Act., xv, 20 ; Rom., i, 26-27 ; xiii, 13 ; I Cor., vi, 9, 10 ; Gal., v, 19 ; Ephes., v, 5 ; Coloss., iii, 5 ; Hebr., xiii, 4 ; Jac, ii, 11 ; Apoc, xxi, 8 (voir Luxure, Fornication, Adultère) ; et tandis que ces crimes sont punis par Dieu avec une extrême sévérité, Gen., xix, 24 ; xlix, 4 ; Num., xxv, 1-9 ; Jud., xx, 1-46, etc., les héros de la chasteté sont exaltés, comme Joseph, Gen., xxxix, 7-12 ; Judith, xvi, 26 ; Susanne. Dan., xiii, 63.

P. Renard.

CHAT (Septante : aftoupo ;  ; Vulgate : calta), carnassier de la famille des félins, à l’allure souple et élégante, aux poils assez longs, fins, diversement colorés, au caractère déliant, aux mœurs qui gardent presque toujours

Chat.

quelque chose de sauvage, même dans la domesticité, (lig. 219). Les Hébreux l’avaient certainement connu en Egypte.

1° Le chat en Egypte. — Les Égyptiens l’ont souvent représenté (fig. 220). Ils avaient reçu tout domestiqué le chat originaire d’Abyssinie, felis maniculata, qui vit encore à l’état sauvage en Nubie. Ils l’appelaient miou ou maou. Ce nom, qui est une onomatopée, était d’ailleurs commun au chat, au lion et à la lionne, ainsi qu’aux bêtes sauvages en général. Brugsch, Hieroglyphisch - demolischen Worterbuch, Leipzig, 1868, t. ii, p. 565. On voit le chat sur les tombeaux de Béni-Hassan (xir 3 dynastie). Dès le Moyen Empire, on utilisa l’animal pour la chasse aux oiseaux aquatiques, pour la destruction des rats et celle des serpents. Dans une caricature égyptienne du temps de Ramsès III, on voit un chat conduisant des oies. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., 1896, t. ii, fig. 2, p. 27. Les Égyptiens tenaient beaucoup à leurs chats et les entouraient même d’un respect superstitieux qui dut étonner les fils

de Jacob pendant leur séjour dans la terre de Ges-. sen. Dans le conte de Sinouhit, qui date de la xil" dynastie, le héros se dispose à défendre contre l’agresseur ses chats, ses chèvres et ses vaches. Les chats tiennent la première place dans son énumération comme dans son estime. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, 1895, t. i, p. 472. Le nom de Tamiou, « la chatte, » était assez usité comme nom de femme. À la mort du chat familier, toute la maison prenait le deuil. Hérodote, n, 66. Le chat devint de bonne heure un animal sacré. Il personnifiait Pacht, l’épouse de Ptah, qui, déesselionne sous l’ancien empire, se transforma ensuite en déesse-chatte portant le nom de Bast. Voir t. i, col. 1959. On voit aussi, sur une stèle du musée de Ghizéh, une déesse-chatte représentant Moût, dame du ciel et

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Chatte égyptienne en bronze. Musée du Louvre.

femme d’Ammon, en tête à tête avec Smonou, l’oie d’Ammon qu’on nourrissait dans le temple de Karnak. Maspero, Histoire ancienne, p. 87, 102. Le chat, destructeur des animaux immondes, personnifia aussi Ra, le dieu-soleil, qui remporte la victoire sur les puissances typhoniennes. E. de Rougé, Étude sur le rituel funéraire des anciens Égyptiens, dans la Revue archéologique, 1860, t. i, p. 339. Les chats sacrés étaient soigneusement embaumés. Leurs momies remplissent certaines hypogées et forment un monticule auprès de Bubaste, ou s’élevait un temple célèbre en l’honneur de Bast (t. i, col. 1959).

2° Le chat dans les autres pays. — Le chat est resté inconnu des Assyriens et des Babyloniens. On n’en trouve pas la moindre mention dans leurs monuments. Il n’existe pas de nom hébreu pour le désigner. Baruch, VI, 21, est le seul écrivain sacré qui en parle. Pour se moquer des idoles, il dit que les oiseaux voltigent tout autour et que « les chats courent aussi dessus ». Il s’agit sans nul doute dans ce texte, non du chat domestique d’Egypte, mais du chat sauvage à longue queue. Le chat ne figure pas davantage dans les monuments des Grecs et des Romains, et leur littérature ne le mentionne qu’à l’occasion des Égyptiens. Aristote, Hist. animal., v, 2, 3, ne le connaît qu’à l’état sauvage. Notre chat domestique, felis catus, a été importé par les Romains, quand ils eurent fait la conquête de l’Egypte, comme le prouve son nom de catus, qatô en syrien, qitt en arabe et schau en copte. Fr. Lenormant, Premières civilisations, Paris, 1874, 1. 1, p. 356^360, 365-374. Le chat domestique est aujourd’hui plus commun en Palestine qu’autrefois, bien qu’il n’y soit presque jamais complètement apprivoisé. Les chats sauvages y appartiennent à plusieurs espèces. On rencontre princi-