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CAIPHE


prêtre. Ses paroles étaient-elles, comme le dit Edersheim, The life and limes of Jésus the Messiah, Londres, 1884, t. ii, p. 326, un adage bien connu des Juifs : « Il vaut mieux qu’un homme meure et que la communauté ne périsse point » (Bereschith Rabba, 91, ꝟ. 89 b ; 94, ꝟ. 92, 3) ? Il est difficile de l’affirmer. Des paroles analogues se retrouvent chez les écrivains juifs ou même dans la littérature profane. Voir Weststein, In Joa., xi, 50, Amsterdam, 1751, p. 919. — Pourquoi saint Jean dit-il à deux reprises que Caïphe était le grand prêtre de cette année, lorsqu’il y avait déjà peut-être quinze ans qu’il était pontife ? Diverses réponses ont été faites à cette question. Les

non loin du Cénacle, sur l’emplacement actuel du couvent arménien du mont Sion. Derenbourg, Histoire de la Palestine, ’p. 465, dit que la demeure d’Anne et de Caïphe, son gendre, était située sur le mont des Oliviers. Cette opinion nous paraît peu fondée.

Jésus comparaît devant le sanhédrin, présidé par Caïphe, Matth., xxvi, 57-68 ; Marc, xiv, 53-65 ; des faux témoins sont produits contre lui, mais l’accusation languit au milieu de dépositions mensongères et contradictoires ; le grand prêtre se lève alors, et, se plaçant au milieu de l’assemblée, dit au Sauveur : « Tu ne réponds rien à ce que ceux-ci témoignent contre toi ? » Jésus se

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15. — Mont du Mauvais Conseil. D’aprèa une photographie.

uns ont pensé qu’Anne et Caïphe étaient grands prêtres à tour de rôle, chacun une année ; d’autres croient que l’évangéliste fait allusion à la rapide succession des grands prêtres. Enfin on s’attache surtout au pronom Ixesvo ; , et l’on suppose que saint Jean a voulu dire que Caïphe était grand prêtre en cette année mémorable, qui fut celle de la mort de Jésus.

Il est ensuite fait mention de Caïphe lorsque les grands prêtres et les anciens se réunirent dans son palais, pour délibérer sur la question de s’emparer de Jésus par ruse et de le mettre à mort. Matth., xxvi, 3. C’est à la suite de ce conseil que fut conclu le marché avec le traître Judas. D’après la tradition, ce palais de Caïphe serait une maison de campagne située sur une hauteur voisine de Jérusalem, qui porte encore le nom de « Mauvais Conseil » tig. 15). Après son arrestation au jardin des Oliviers, Jésus fut conduit au palais du grand prêtre. Luc, xxii, 54. Saint Jean, xviii, 13, nous apprend que le Seigneur comparut d’abord devant Anne et, xviii, 21, que celui-ci l’envoya ensuite à Caïphe. D’où il faut conclure que les palais d’Anne et de Caïphe, s’ils étaient séparés, étaient au moins contigus. La tradition les place sur le mont Sion,

tait. Alors Caïphe lui défère le serment solennel qui, selon la Loi, Lev., v, 1, l’obligeait à répondre : « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le fils de Dieu. » Matth., xxvi, 63. Cf. saint Marc, xiv, 01. Sur la réponse affirmative de Jésus, le prince des prêtres, pour montrer qu’il considère les paroles du Seigneur comme un blasphème, fait ce qu’ordonne la loi en pareille circonstance (Sanhédrin, vii, 5, 10, 11 ; Moed katon, ꝟ. 26 a) il déchire ses vêtements en s’écriant : « Il a blasphémé ; qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Vous avez entendu le blasphème ; que vous en semble ? » Tous répondirent que Jésus méritait la mort. Au milieu de cette nuit, Notre -Seigneur fut traduit de nouveau devant le sanhédrin, réuni probablement encore dans la maison de Caïphe, puisque, d’après saint Jean, xviii, 28, c’est de chez Caïphe qu’il fut mené au prétoire de Pilate. Les Évangiles ne nous disent pas si Caïphe joua un rôle particulier dans cette assemblée.

Il est fait une fois encore mention nominative de Caïphe, lors de la comparution devant le sanhédrin de Pierre et de Jean, arrêtés la veille dans le temple. Act., IV, 6. Mais le titre de grand prêtre est donné à Anne eï