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CHARRUE

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primitive, que tirent deux bœufs attelés en flèche. Le laboureur pèse sur les deux bâtons bruts qui servent d’oreilles, tandis que des valets excitent les bêtes. En Egypte, on labourait conjointement avec la houe et avec la charrue (fig. 214). Voir t. i, fig. 46, col. 283. Mais souvent on employait la charrue seule, tirée quelquefois par des chevaux (voir Cheval) et habituellement par deux bœufs (fig. 214). Voir t. i, fig. 45 et 61, col. 278 et 307. Le semeur suivait immédiatement en lançant la semence. Voir la description détaillée de la charrue égyptienne et de la manière dont on s’en servait dans G. Maspero, La culture et les bestiaux dans les tableaux

petite bêche large de dix centimètres. Voir t. i, col. 308 ; Jullien, L’Egypte, Lille, 1891, p. 260 ; cf. Pline, H. N., xviii, 49. Jusqu’à l’époque des rois, les Hébreux furent tributaires de leurs voisins, particulièrement des Philistins, pour tout ce qui dépendait des industries métallurgiques. Sous Saûl, c’est chez eux que tout Israël descendait pour faire aiguiser la mahârêSâh, la charrue {’et), la hache (qardôm) et la rnaliârését. I Reg., xiii, 20. Les deux mots non traduits viennent de hâraS, « labourer, » et désignent peut-être quelques pièces de la charrue elle-même. Les Septante traduisent par ôpsmtvov, « faux, » et ôépcoTpov, « vêtement d’été ; » le chaldéen par’ù'sféyh,

214. — Charrue tirée par des bœufs. Ancien Empire. — An haut, à droite, le propriétaire préside au travail des ouvriers. — La partie intérieure de la gravure est la continuation de la partie supérieure. On voit deux laboureurs qui conduisent la charrue, trois semeurs, des ouvriers qui travaillent h la houe. À l’extrémité, à gauche, un ouvrier altéré boit de l’eau à une outre. — D’après les Mémoires archéologiques du Caire, t. V. Tombeau de Makhti, ꝟ. 2, pi. 476 et pi. IV.

des tombes de l’Ancien Empire, dans ses Études égyptiennes, t. ii, fasc. i, in-8°, 1888, p. 68-71 ; 74-77.

La charrue hébraïque a dû être très simple, si l’on en juge par celles qui sont encore en usage en Syrie (fig. 215 et 216). Elle était munie d’un soc en fer. Pour enlever l’argile et les herbes qui s’attachaient au soc, sans cependant se déranger de sa place, le laboureur se servait de son long aiguillon, semblable à celui qui se voit encore aux mains des paysans de Célésyrie. Voir t. i, fig. 61 et C2, t. î, col. 3Ô7 et 308. Au côté opposé à la pointe dont on aiguillonne les bœufs, cet instrument se termine par un morceau de fer long d’un pied, pesant plus d’une livre et ayant la forme d’une « leur hache, » et perâSêyh, « leur aiguillon ; » la Vulgate par vomer, « soc, » et sarculum, « hoyau. » Gesenius, Thésaurus, p. 530. Les charrues hébraïques n’avaient pas de roues. Elles étaient traînées par deux animaux qui devaient être de même espèce ; on ne pouvait atteler ensemble un bœuf et un âne pour labourer. Deut., xxii, 10. Théophraste, Des causes des plantes, iii, 25, et Pline, H. N., xviii, 47, attestent qu’en Syrie on se servait de petites charrues. Aussi comprend-on qu’Isaïe, ii, 4, et Michée, IV, 3, parlent du changement des glaives en socs de charrue, et qu’au contraire Joël, m (hébreu, iv), 10, conseille de changer ces socs en glaives et en lances. — L’auteur de l’Ecclésiastique, xxxviii, 25, 26, range parmi