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CHAR — GHARACA


encore du char de feu sur lequel le prophète Élie fut enlevé au ciel. IV Reg., Il, 11, 12 ; Eccli., slvih, 9. — L’Ecclésiastique, xlix, 10, nous dit que le prophète Ézéchiel a vu Dieu sur un char conduit par les chérubins. Voir Chérubins. — Les chars sont souvent pris pour symbole de la puissance. Ps. xix (hébreu, xx), 8 ; lxvii (hébreu, lxviii), 18 ; cv (hébreu, civ), 3. Dans ce dernier passage, les Septante traduisent le mot rekûb, « char ou attelage, » par S’jvaareîa ; , et la Vulgate par potentias, « puissances. » Voir Chariot.

X. Bibliographie. — J. G. Wilkinson, The manners and customs of the ancient JEgyptians, in-8°, Londres, 1878, t. i, p, 222-242 ; Textor de Ravisi, Études sur les chars égyptiens, dans le Congrès provincial français des

le but vers lequel tendait Judas, et c’est vers Dathemaii que, d’après le premier livre, marchait le héros asmonéen, puisque là l’appelaient les cris de détresse. Enfin la troisième, et la plus forte, nous montre dans Characa un mot syro - chaldéen, qui signifie « forteresse », munitio. Or, quand l’auteur de I Mach. mentionne Datheman, il dit, d’après la Vulgate : Et fugerunt in Datheman munitionem ; mais il est plus que probable que ces derniers mots étaient rendus en syro-chaldéen par N3-D inni, be-Dateman keraka’. Il faut ajouter à cela la coutume qui aura sans doute prévalu de désigner Datheman, non par le nom propre, mais par l’appellation antonomastique Keraka, « la forteresse ; » ce qui, du reste, ressort du premier livre, où, sur quatre fois qu’elle

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199. — Char romain. Musée du Tatlcan. D’après une photographie.

orientalistes, Égyplologie, bulletin I, t. ii, p. 439-464 ; G. Rawlinson, The five great monarchies of the Eastern world, 4e édit., in-8°, Londres, 1879, t. i, p. 406-420 ; W. Helbig, L’épopée homérique, trad. franc., in-8°, 1895, p. 160-198 ; Scheffer, De re vehiculari veterum, in-8°, Francfort, 1671 ; Ginzrot, Die Wagen und Fuhrwerke der Griechen und Rômer, in-8°, Munich, 1817.

E. Beurlier.

    1. CHARACA##

CHARACA (e’i ? tôv Xâpaxa), localité mentionnée une seule fois dans l’Écriture, II Mach., xii, 17. Elle était située à l’est du Jourdain, dans le pays de Galaad, et était habitée par des Juifs appelés « Tubianéens ». Voir Tob, Tubin. La question, très difficile, qui se pose ici, est de savoir si nous sommes en présence d’un nom commun ou d’un nom propre. — Le texte grec porte l’article, et -/ipaxoc est l’accusatif de yâçiiX, « camp entouré de palissades. » De là on a conclu que Characa est « la forteresse » de Datheman, dont parle le récit parallèle de I Mach., v, 9, et dans laquelle s’étaient réfugiés les Juifs persécutés. Patrizi, De consensu utriusque libri Machabseorum, in-4°, Rome, 1856, p. 276, apporte à l’appui de cette opinion les raisons suivantes. La première, qu’il regarde à bon droit comme légère, c’est que Characa, au second livre des Machabées, est placé dans la région de Tob, comme Datheman, au premier. La seconde, plus grave, c’est que Characa était l’objeetif ou


est citée, elle apparaît trois fois sous la simple dénomination de « forteresse », keraka (cf. I Mach., v, 9, 11, 29, 30), et ceci nous explique pourquoi l’auteur du second livre a employé le nom commun plutôt que le nom propre.

— Ces derniers arguments ne manquent pas d’une certaine valeur ; mais l’hypothèse ne nous paraît pas non plus sans difficultés. On comprend que l’auteur du premier livre des Machabées, après avoir nommé une première fois « la forteresse de Datheman », se contente de l’appeler dans la suite « la forteresse », to ô^ypra^aMais l’auteur du second livre, n’en faisant qu’une seule mention, restait-il intelligible en la désignant seulement sous le nom de-bv -/âpixa, « le camp ou le retranchement ? » Nous ne le croyons pas, à moins que cette expression ne fût devenue, dans la bouche du peuple, un vrai nom propre, l’équivalent de Datheman. Et, dans ce cas, reste encore un point obscur. On lit, I Mach., v, 29, que Judas et ses compagnons partirent de Bosor pour venir à « la forteresse », tandis que, d’après II Mach., xii, 17, ils vinrent de Casphin à Characa, à une distance de sept cent cinquante stades. La concorde, d’ailleurs remarquable, établie entre les deux récits par Patrizi, ouvr. cit., p. 218, 220, fait, il est vrai, disparaître cette apparente contradiction ; mais nous nous demandons si son agencement des textes n’est point trop ingénieux. Il place du reste Casphin à l’ouest du Jourdain, ce qui nous

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