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sente un char d’une forme toute différente des chars ordinaires (fig. 196). Cf. F. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne, t. y, p. 40 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 100, fig. 23.

VI. Chars des Élamites et des Perses. — Isaïe, xxii, 6, mentionne les chars des Élamites. Dans ce passage, les Septante traduisent le mot hébreu rékéh par àviSdcTai avôpwTtoi è ?’îmrotç, « des cavaliers sur des chevaux ; » Aquila : èv ap[i.aTi àvOptônwv Smréuv, « un char sur lequel sont montés des cavaliers, » et la Vulgate : currum hominis equitis, a le char d’un cavalier. » Au ꝟ. 7, le même prophète annonce que la vallée de la Vision sera remplie de chars ; la Vulgate traduit ce mot par qua’drigx. Les Élamites dont il est question ici sont des

equitum, « un homme qui monte un char de cavaliers traîné à deux chevaux. »

VII. Chars des-Séleucides. — Daniel, xi, 40, prophétisant les victoires du roi de l’aquilon, c’est-à-dire d’Antiochus IV Épiphane, parle des ch’ars de son armée. Le premier livre des Machabées, i, 18, signale aussi des chars dans l’armée de ce roi qui envahit l’Egypte, et aussi dans celle d’Antiochus V Eupator. I Mach., viii, G. Le char royal est nommé à part. II Mach., ix, 7. Les chars de l’armée des Séleucides étaient, comme les chars grecs de cette époque, formés d’une caisse dont les côtés étaient pleins et dont l’arrière était ouvert (fig. 198). Le second livre des Machabées, xm, 2, indique dans l’armée du même Antiochus V Eupator la présence de trois cents chars armés de faux, à’puaTi

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198. — Char de combat grec. Bas-relief en terre cuite. Cabinet des médailles.

peuples d’Asie, associés souvent sur les inscriptions cunéiformes aux Babyloniens. Frd. Delitzsch, Wo lag dus Parodies, in-8°, Leipzig, 1881, p. 237. Dans le chapitre précédent, xxi, 7, Isaïe, prophétisant la chute de Babylone, rapporte ainsi ce que voit la sentinelle : « Elle vit un char, un couple de cavaliers, un chariot traîné par des ânes, un chariot traîné par des chameaux. » Ici encore le mot hébreu est rékéb, et les Septante traduisent par « vaêâTaç, Aquila par apy.%, et la Vulgate par : currum duorwm equitum, ascensorem asini et ascensorem camélia La version syriaque et la version chaldéenne traduisent comme la Vulgate. Les peuples qui sont ici désignés et qui doivent détruire Babylone, ce sont les Élamites et les Médes. Is., xxi. 2. Nous savons par Xénophon que les Mèdes avaient des chars dans leur armée, et que Cyrus inventa, comme nous le dirons plus loin, les chars armés de faux. Xénophon, Cyrop., vi, 1, 29. Dans les chars des Mèdes et des Perses, la caisse était assez élevée, les côtés étaient pleins, les roues avaient jusqu’à douze rais, le timon était rattaché au-devant de la caisse par une tige. Voir lig. 197. Cf. Wilkinson, Manners, t. i, p. 241, fig. 73 ; Museo Borbonico, t. viii, pi. xxxvi. Hérodote, i, 188 ; vi, 86, parle de chais traînés par des ânes ; mais il n’est pas question ailleurs qu’ici de chars traînés par des chameaux. Plus loin, Is., xxi, 9, un personnage monté dans un char annonce la chute de Babylone ; le texte hébreu de ce verset porte : rékéb iê sëmér pârâsim, « le char d’un homme, un couple de cavaliers ; » les Septante traduisent : ovaSâTr, ; ^jMwpïSoq, « un homme monté sur un char à deux chevaux, » et la Vulgate : ascensor vir bigx

Sporaavijçdpa. Les successeurs d’Alexandre avaient emprunté ces chars aux Perses. Xénophon en attribue l’invention à Cyrus. « Ce prince, dit l’historien grec, abolit dans son armée l’usage des chars tels qu’étaient ceux des Troyens et des Cyrénéens, les seuls employés jusqu’alors par les Mèdes, les Assyriens, les Arabes et les autres peuples d’Asie. Il en fit construire d’une forme nouvelle. Les roues en étaient plus fortes, par là moins sujettes à se briser ; l’essieu long, car ce qui a de l’étendue est moins sujet à se renverser ; la caisse, d’un bois épais, s’élevait en forme de tour, mais ne couvrait le cocher que jusqu’à la hauteur du coude, afin qu’il eût la facilité de conduire ses chevaux ; chaque cocher, armé de toutes pièces, n’avait que les yeux découverts ; aux deux bouts de l’essieu étaient placées deux faux de fer longues d’environ deux coudées et deux autres par dessous, dont la pointe tournée contre terre devait percer à travers les rangs ennemis. » Xénophon, Cyrop., vi, 1, 29. Crésus adopta ces chars pour combattre Cyrus. Cyrop., VI, 2, 17. Les chars armés de faux figurèrent désormais dans toutes les armées asiatiques et dans celles des Séleucides. Xénophon, Anab., i, 7, 10 ; 8, 10 ; Quinte-Curce, iv, 25, 1 ; Tite Live, xxxvii, 11 ; Diodore de Sicile, xvii, 53.

VIII. Char de l’elxlql’E éthiopien. — Enfin le livre des Actes mentionne le char de l’eunuque de la reine Candace d’Ethiopie. Act., viii, 28-29, 38. Ce char devait être plutôt un chariot de transport ; l’eunuque, d’après les Actes, y était assis et lisait.

IX. Char d’Eue, char des chérubins, char au figuré. — En dehors des chars de guerre, la Bible parle