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CHAR


relevait en courbe en avant du char, jusqu’à peu près à la hauteur du sommet du char, puis suivait une ligne droite. Vers l’extrémité était fixé un joug auquel on attachait les chevaux. L’extrémité elle-même était ornée de lèles d’animaux, de bœufs, de chevaux ou même de sujets plus compliqués. Une ou plusieurs barres, probablement de métal, attachaient le timon au haut de la caisse. IL n’y avait qu’un seul timon. Sur un seul monument publié par Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 24, on a cru voir un char à deux timons ; mais le dessin représente la perspective de deux chars.

L’attelage était composé de deux ou trois chevaux (lig. 195), jamais de quatre. Deux des chevaux étaient attachés au timon par le joug, le troisième à une corde. Il était

pas de carquois sur les côtés, mais une case destinée à recevoir les flèches est fixée à l’avant de la caisse. Le tout est couvert d’une ornementation formée de rosaces et d’un entrelacement de lignes dentelées. Les timons sont pleins et sans ornements, sauf la tête qui les termine. A la place de la pièce de tapisserie des chars de la période précédente, ils ont seulement une barre ou même une simple corde. Il n’y a pas de bouclier suspendu à l’arrière, mais parfois une draperie, ce qui supposerait que la partie supérieure est fermée par une barre. Voir t. ii, fig. 73, col. 225. Cf. G. Rawlinson, Thé fine great monarchies, t. i, p. 407, 413, n° n ; p. 414, 416 ; Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 42, 47, etc. ; Botta, Monument de Ninive, t. ii, pL 76 ; Place, Ninive et

Char perse de Persépolis. British Muséum. D’une photographie.

là en supplément et destiné surtout à remplacer un des deux autres, en cas d’accident. Les jougs étaient de formes très variées, tantôt droits, tantôt courbes. Voir Joug. On rencontre dans les monuments assyriens deux types de chars. Ceux de la période fa plus ancienne sont plus bas et plus courts, les roues ont six rais et sont de diamètre plus petit, la caisse est pleine et ornée seulement d’une bordure. Ils sont arrondis sur le devant comme les chars égyptiens et les chars grecs ; enfin de chaque côté sont suspendus des carquois. On y voit aussi, à la partie supérieure de l’arrière, une poche pour recevoir la partie inférieure de la lance. Cette poche a souvent la forme d’une tête humaine. Du haut de l’avant de la caisse à l’extrémité du timon s’étend une ornementation qui semble être une tapisserie tendue sur un cadre de bois. Parfois aussi on voit un bouclier suspendu à l’arrière de la caisse et formant comme une porte. Voir t. i, fig. 47, col. 305 ; fig. 229, col. 905 ; fig. 260, col. 983 ; fig. 367, col. 1263 ; t. ii, fig. 37, col. 99. Cf. G. Rawlinson, The five great monarchies of the ancient Eastern world, 4e édit., 1879, t. i, p. 412, fig. i ; Layard, Monuments of Nineveh, t. i, pi. 14, 22, 27 ; Botta, Monument de Ninive, t. ii, pi. 100. Les chars de la période plus récente sont plus hauts et plus larges, les roues sont d’un plus grand diamètre et ont huit ravons. La caisse est de forme carrée. On ne voit

l’Assyrie, pi. 50, 51 ; F. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. v, p. 54 ; Perrot, Histoire de l’art, t. III, pi. xii, et p. 625, fig. 307.

Le harnachement des chevaux est le même dans les deux périodes. Il consiste essentiellement dans une têtière, un collier et une sangle de poitrine. Le tout était orné de rosettes d’ivoire, de nacre ou de bronze. Layard, Nineveh and Babylon, p. 177 ; Perrot, Histoire de l’art, t. ii, p. 767, fig. 440. Les auteurs profanes parlent dans le même sens des chars assyriens. Ctésias, dans Diodore de Sicile, ii, 5, 4 ; 17, 1 ; 22, 2 ; Xénophon, Cyrop., ii, i, 5. Les chars assyriens portaient généralement trois ou quatre personnes. Place, Ninive, pi. 50, 51, 60 ; Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques et romaines, art. Currus, t. i, p. 1634, fig. 2199. D’après le même Ctésias, ibid., les Assyriens auraient eu des chars armés de faux dès la plus haute antiquité, tandis que Xénophon, Cyrop., vi, i, 30, en attribue l’invention aux Perses. Perrot et Chipiez, op. cit., t. ii, p. 162, fig. 211, pi. x.

Les chars des rois assyriens étaient surmontés d’un parasol ou des insignes de la royauté, quand ils s’en servaient en dehors du champ de bataille. Voir t. i, fig. 263, col. 987. Cf. Layard, Monuments, t. i, pi. 21, 22 ; K. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne, t. iv, p. 373. Un basrelief de Khorsabad, qui est au musée du Louvre, repré-