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CHAH


passage, ont supprimé l’épilhète et fait du mot hébreu un nom propre. Ils ont traduit : ôt ! ’P^/àë BieareftaTo’o’ItoΠ; , « parce que Réchab leur résista. » La Vulgate traduit par currus falcati, « des chars armés de faux. » Plus loin, Jud., iv, 3, 13, il est question des neuf cents chars de Jabin, roi des Chananéens. Cf. Jud., iv, 7, 15, 16 ; v, 11, 28. Les Septante traduisent par âpu.aTa <jt8° ip5, et la Vulgate par currus falcati, Il est fort douteux cepen--dant que cette interprétation soit exacte, car ni chez les Égyptiens ni chez les peuplés d’Asie on ne connaît de chars armés de faux à cette époque. On ne les connut dans l’Asie occidentale que du temps de Cyrus. Xéno t. i, p. 235, fig. 67 ; les Héthéens. IV Reg., vii, 6. Les chars des Héthéens sont représentés sur les monuments égyptiens. Ils sont beaucoup moins ornés que ceux d’Egypte. La caisse est fermée sur les côtés. Voir t. i, fig. 582, col. 1882. D’après le poème de Pentaour, qui décrit les campagnes de Ramsès II contre les Héthéens, les chars formaient une des principales forces de leur armée. Chacun de leurs chars contenait trois personnes, le conducteur, un soldat armé d’une lance et d’un bouclier et un archer. Records of the past, t. ii, p. 69 ; Wilkinson, Manners, p. 258, 259, fig. 84, 5 ; F. Lenormant-Babelon, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. ii, p. 222.

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196. — Char emporté comme butin. D’après Botta, Monument de Ninive, t. 1, pi.

20.

phon, Cyrop., vi, 1, 27, 30. Les chars des Chananéens devaient donc être simplement recouverts d’une plaque de fer.— Les monuments phéniciens et cypriotes repré--sentent des chars (fig. 194), mais ils ne sont pas d’une époque très ancienne.

IV. Chars des Madianites, des Philistins, des Héthéens, etc. — Les Madianites, Jud., v, 28, et les Philistins avaient également des chars de guerre. Dans les combats qu’ils livrent à Saûl, ces derniers mettent en ligne, dit le texte hébreu tel que nous le possédons aujourd’hui, trente mille chars. I Reg., xiii, 5. Ce chiffre paraît excessif pour un si petit peuple, aussi la plupart des commentateurs ont-ils cru à une erreur de copiste ; mais on n’a pu trouver jusqu’ici quel devait être le véritable chiffre. Cette leçon est en tout cas très ancienne, caries Septante et Josèphe, Ant. jud., VI, VI, 1, l’ont adoptée. La Bible mentionne encore parmi les peuples qui avaient des chars : les Syriens, II Reg., viii, 4 ; III Reg., xx, 1, 21, 25 ; IV Reg., v, 9, 21, 26 ; vi, 14, 15, 17 ; les Iduméens, IV Reg., viii, 21 ; les Ammonites, I Par., xix, 6 ; les Éthiopiens, II Par., xiv, 9 ; d’après les peintures égyptiennes, les chars éthiopiens avaient la même forme que les chars d’Egypte. Wilkinson, Manners,

V. Chars des. Assvriens, des Chaldéens et des Babyloniens. — Ils sont mentionnés dans Judith, iv, 13 ; ix, 9 ; Jer., iv, 13 ; l, 37 ; li, 21 ; Ezech., xxiii, 24 ; xxvi, 7, 10. Les monuments assyriens, comme les monuments égyptiens, nous fournissent de nombreuses représentations des chars de guerre. Le roi montait toujours sur un char. Les officiers de haut rang faisaient de même. Les chars de guerre assyriens étaient en bois, ouverts par derrière, mais fermés sur le côté et par devant. La caisse du char était magnifiquement ornée. Les roues étaient au nombre de deux et placées soit tout près de l’arrière, soit à l’arrière même, de sorte que, comme dans les chars égyptiens, le centre de gravité était à l’avant. La jante de la roue était large et composée généralement de deux cercles intérieurs plus étroits et d’un troisième extérieur plus large, fait d’une ou de plusieurs pièces. Le tout était maintenu par un cercle de métal. Les rais étaient au nombre de six ou huit ; ils étaient de grosseur moyenne. Les roues étaient attachées à un essieu fixe sur lequel elles tournaient. La caisse était placée directement sur l’essieu et sur le timon, sans être soutenue par des ressorts. Le timon, attaché à l’essieu, soutenait d’abord la caisse du char en suivant une ligne horizontale ; il se