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CHAINE


1. CHAÎNE, assemblage d’anneaux en métal pouvant servir de support ou de lien. La Sainte Écriture parle de deux sortes de chaînes, celles qu’on employait pour l’ornementation ou la toilette, et celles dont on chargeait les prisonniers.

I. Chaises servant d’orkemext et de parure. — Le

ma’àêêh sarSerôt, « œuvre de chaînes. » III Reg., vii, 17. D’autres chaînes d’or, appelées rattôq, de râtaq, « lier, » servaient à maintenir les lambris de cèdre qui entouraient le Saint des saints. III Reg., vi, 21. Les fabricants

163. — Femme étrusque, ornée de chaînes. Musée du Louvre. — Elle porte autour du cou une chaîne formant collier ; de l’épaule droite descend une chaîne plate, à plusieurs rangs de tresses et bordée de perles, elle est posée en travers sur la poitrine : une autre chaîne serre la taille comme uue ceinture, et est ornée, au milieu de la poitrine, d’une rosace qui sert sans doute de fermoir ; enfin une dernière chaîne, formant comme un x, part de chaque épaule et se relève en bas a droite et à gauche.

pectoral du grand prêtre était retenu par des chaînes d’or appelées sarserâh, Exod., xxviii, ’14 ; xxxix, 15, ou sarsâh, Exod., xxviii, 22, du radical sârar, « contourner ; » Septante : xp-jijo-ôç, xpoaawtôv, « frange ; » Vulgate : catena.

16-i. — Chaînes égyptiennes. ITusée du Louvre. Salle civile.

Dans l’ornementation du Temple, Salomon fit entrer des imitations de chaînes portant le même nom, qui couraient le long des murs. II Par., iii, 5 ; Septante : yuXaazi., « cordages détendus ; » Vulgate : catenuls. Les deux grandes colonnes du Temple, Jachin et Booz, eurent leurs chapiteaux décorés d’un entrelacement de chaînes,

165. — Femme de Jérusalem portant les chaine : tes. D’après une photographie.

d’idoles leur donnaient pour parure des chaînes [retuqôt ; Vulgate : laminx), Is., xl, 19. — Les chaînes étaient très recherchées par les femmes comme bijoux (fig.163 et 164). Dans la toilette des Juives figuraient la sërâh, chaînette qu’on portait aux mains en guise de bracelet, wrnilla, Is., iii, 19 ; la’es’âdâh, autre chaînette qui se mettait au-dessus du coude, Num., xxxi, 50 ; II Reg., i, 10, voir t. i, col. 1907, et la se’âdàh, petite chaîne pour les pieds, de sa’ad, « marcher, » Septante : -/liSiiv ; Vulgate : periscelis. Is., iii, 20. Cette dernière n’était pas un simple anneau entourant la cheville, comme l’ont cru les versions ; mais une chaîne qu’on se mettait aux pieds pour s’obliger à marcher à petits pas, ce qui passait alors pour une marque de distinction. Is., ni, 16. Voir PÉRISCÉLIDE. En arabe, meça’ad désigne tantôt les chaînes qu’on mettait aux pieds des captifs, tantôt celles que portent les femmes pour danser et marcher à pas égaux. Cf. Talmud, Schabbath,

ꝟ. 63 b. — Pour les chaînes de cou, voir Collier. Il y avait une autre espèce de chaîne que les Hébreux appelaient tôrim, Cant. i, 10, 11. C’était une parure attachée à la hauteur des tempes, descendant le long des joues des deux côtés du visage, et passant sous le menton ou tombant sur la poitrine. Elle était formée de petits.

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166. — Prisonnier assyrien

enchaîné. D’après Botta,

Monument de Ninive, 1. 1, pi. 82.