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CËTURA — CHACAL


cendants de Cétura et d’Agar ne songeraient pas à disputer plus tard à ceux d’Isaac la possession de la Terre qui avait été promise en héritage au seul fils d’Abraham et de Sara. E. Palis.

    1. CHABERT Paul##

CHABERT Paul, jésuite français, né à Gardanne (Bouches-du-Rhône) le 18 juin 1812, mort au séminaire de Romans le 80 juin 1880. Il entra chez les Jésuites le 10 septembre 1836, fut d’abord appliqué au saint ministère, puis devint vice-recteur du collège d’Oran, et enseigna ensuite plusieurs années l’hébreu, l’histoire ecclésiastique, la théologie morale et l’Écriture Sainte au grand séminaire de Romans (diocèse de Valence). On a de lui : Jésus-Christ dans les Psaumes offert à l’amour des chrétiens, ou les Psaumes traduits en français, avec des explications allégoriques tirées de saint Augustin et des autres Pères et docteurs insérées dans le texte, Lyon, 1875, in-12. C. Sommervogel.

    1. CHABRI##

CHABRI (Septante : XaSpiç, Judith, viii, 9 ; x, 6 ; ’A6pî ; , vi, 15 ; Codex Alexandrinus : X16p£t ; ), ancien du peuple, auquel Judith se plaignit de ce qu’Ozias avait promis de rendre Béthulie dans cinq jours. Judith, viii, 9 (Septante, viii, 10). Les Septante le nomment dans deux autres endroits, vi, 15, et x, 6. Ils en font le fils de Golhoniel, Judith, vi, 15, et non seulement un des anciens, TipeaSuTÉpoi, mais un des trois chefs, ïpymiz ; , de la ville de Béthulie, vi, 11-15. Son nom manque dans la Vulgate, vi, 11, par suite probablement d’une lacune dans le texte, qui n’a conservé que le nom de son père Gothoniel ( voir Ciiarmi 3), ainsi que x, 6, où il est compris parmi « les anciens », mais sans que son nom soit exprimé.

E. Levesque.

    1. CHABUL##

CHABUL (TERRE DE) (hébreu : ’érés Kâbûl : Septante : "Opiov), nom donné par Hiram, roi de ïyr, aux vingt villes de Galilée qu’il avait reçues de Salomon en échange de ses services pour la construction du temple et des palais royaux. III Reg., ix, 13. Quoi qu’en dise Bochart, Chanaan, lib. ii, cap. iv, Cæn, 1646, p. 794, le contexte semble bien nous montrer ici une appellation ironique. « Et Hiram vint de Tyr pourvoir ces villes que Saloinon lui avait données, mais elles ne lui plurent pas ; et il dit : Sont-ce là, mon frère, les villes que vous m’avez données ? Et il les appela terre de Chabul, [comme, elles s’appellent] encore aujourd’hui. » ꝟ. 12-13. Quelle est maintenant l’exacte signification de ce mot ? On ne l’a pas encore trouvée. Parmi les hypothèses émises jusqu’ici, il y en a de plus ou moins vraisemblables, comme il y en a d’absolument fantaisistes. Si nous consultons les versions anciennes, nous trouvons l’expression hébraïque conservée dans le Targum, la Vulgate et le syriaque, qui écrit Kabûlî ; l’arabe traduit par « terre d’épines ». Le terme des Septante, "Opiov, « limite, » fait voir qu’ils ont lu vdî, gebûl, au lieu de bws, Kâbûl.

Bochart, Chanaan, p. 794, admet cette interprétation, qu’il cherche à justifier par la permutation fréquente du caph et du ghimel dans les langues sémitiques, et par la position du territoire de Chabul, qui formait la limite de la Galilée vers Ptolémaïde. On ne voit pas bien la relation de ce sens avec le contexte. Josèphe, Ant. jud., VIII, v, 8, appelle cette terre XaSotî.ùv, et, Cont. Apion., i, 17, Xccêoivwv, dénomination qui, d’après lui, signifie, dans la langue phénicienne, « ce qui ne plaît pas, » oùx àfêaxov. Nous ne savons si c’est une supposition qu’il a faite d’après le récit sacré, ou si le mot qu’il emploie n’est autre chose que la transcription du phénicien p2u,

habâlôn, « corruption, inutilité. » Cf. J. Fùrst, Hebràisches und chaldâisches Handu’ôrterbuch, Leipzig, 1876, t. i, p. 571. — Saint Jérôme, parlant de ces villes dans son Commentaire sur Amos, t. xxv, col. 999, les place en Basan, ce qui peut étonner de la part d’un docteur aussi familiarisé avec l’histoire et la géographie bibliques ; puis

il donne comme motif du refus d’Hiram « qu’elles étaient pleines d’herbe ». Il semble donc décomposer Kâbûl en ke, « comme, » et bûl, « récolte. » Cette opinion, quoique singulière, l’est encore moins que celle des auteurs juifs, Kimchi et d’autres, qui prétendent que la contrée fut ainsi appelée parce que le pied y enfonçait, y était comme lié (nbn :  : ) dans, la boue, ou y pénétrait dans le sable jusqu’au talon’( « ’-as). — Parmi les modernes, un bon nombre voient dans Kâbûl uue contraction de b’zns,

ke-hâbûl, « comme ce qui s’évanouit, comme un rien ; » cf. Gesenius, Thésaurus, p. 656 ; Reland, Palœstina, Utrecht, 1714, t. ir, p. 701 ; Keil, Die Bûcher der Kônige, Leipzig, 1876, p. 112 ; ou l’expliquent par ka-bal, « comme rien ; » cf. Ewald, Geschichte des Volkes Israël, Gœttingue, 1866, t. iii, p. 400. C’est une hypothèse qui a au moins le mérite d’être plus conforme à l’ensemble du récit sacré. Pour d’autres cependant, Kâbûl serait identique à hâbûl, ce qui est « reçu en gage » [d’amitié], ou indiquerait la position d’un pays « enfermé ».

Où se trouvaient ces vingt villes ? « Dans la terre de Gâlil, » nous dit l’Écriture, III Reg., ix, 11 ; dans le voisinage de Tyr, suivant Josèphe, Ant. jud., VIII, v, 3. Gâlil désigne la partie septentrionale de ce qui fut plus tard la Galilée, un district qui comprenait entre autres l’importante ville de Cédés de Nephthali (aujourd’hui Qad’es), au nord-ouest du lac Houléh. Jos., xx, 7 ; xxi, 32 ; IV Reg., xv, 29. Isaïe, rx, 1, l’appelait « Galilée des nations », parce qu’elle était habitée par un grand nombre d’étrangers et de païens. On peut donc placer la « terre de Chabul » dans le nord des tribus de Nephthali et d’Aser. Le village de Cabul, situé sur la frontière de celle dernière tribu, Jos., xix, 27, au sud-est de Ptolémaïde, n’aurait donc pas appartenu au territoire concédé à Hiram et ne lui aurait pas donné son nom ; au moins rien n’indique le contraire. Voir Cabul, t. ii, col. 5, et Aser, tribu et carte, 1. 1, col. 1084. Pourquoi ces villes déplurent-elles au roi de Tyr ? Est-ce à cause de leur mauvais état ou de leur situation dans les montagnes, le monarque phénicien ayant préféré des cités maritimes ? Les différentes suppositions qu’on peut faire ne sauraient trouver d’appui dans la Bible, qui garde le silence sur les motifs du mécontentement royal. Il y a aussi lieu de s’étonner que Salomon ait ainsi sacrifié une portion, quoique minime, du sol sacré, cession peu conforme à l’esprit de la loi. Lev., xxv, 13-34. Mais il eut soin de la prendre dans la contrée où les païens abondaient. Cf. Fillion, La Sainte Bible, Paris, 1890, t. ir, p. 491. Plusieurs commentateurs croient, d’après II Par., viii, 2, qu’Hiram rendit ces villes à Salomon, qui les rebâtit ensuite en partie et les peupla de nouveau d’Israélites. C’est ce qu’avait compris Josèphe

lui-même, Ant. jud., VIII, v, 3.

A. Legendre.

CHACAL. Hébreu : 1° sû’âl, de sa’al, « creuser, » terme qui désigne le chacal au point de vue de son séjour habituel, Jud., xv, 4 ; Ps. lxiii (lxii), 11, mais qui s’applique aussi au renard, soit parce que celui-ci ressemble au chacal, soit parce qu’il habite aussi les cavernes, Cant., ii, 15 ; Lam., v, 18 ; Ezech., xiii, 4 ; II Esdr., iv, 3 (hébreu, iii, 35) ; — 2°’iyyîm, « clameur, » nom qui vise les chacals en qualité de hurleurs, Is., xiii, 22 ; xxxiv, 14 ; Jer., L, 39 ; ce nom ne s’emploie qu’au pluriel et ne s’applique qu’aux seuls chacals ; — 3° tan, de tânan, « s’allonger, s’étendre » pour courir, terme qui désigne en hébreu plusieurs animaux sauvages, et entre autres le chacal. Is., xm, 22 ; xxxiv, 13 ; xliii, 20 ; Jer., ix, 11 (hébreu, 10) ; x, 22 ; xlix, 33 ; li, 34, 37 ; Ps.xliv (hébreu), 20 ; Mal., i, 3. Voir Gesenius, Thésaurus, p. 1511. On ignore quelle différence mettaient les Israélites entre sû’âl, ’iyyîm et (annim. Les versions rendent très diversement les trois substantifs de l’hébreu, sans doute parce que le grec et le latin mar.quent de termes usuels pour désigner le chacal, étranger aux contrées européennes même les plus méridionales. Septante : àXtimjÇ, « renard, » Jud., xv, 4.