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CEDRE


table cèdre, celui qu’il appelle aussi cedrelate, c’est-à-dire cèdre-sapin. Il est curieux de constater que les Septante ont traduit ici par îdioù ; èî.xTîvovç, « mâts de sapin. » — 2° On objecte aussi les passages du Lévitique, xiv, 4, 6, 49-52, et des Nombres, xix, 6, où le bois de "érèz est prescrit par Moïse pour la purification des lépreux et de ceux qui ont été souillés par le contact d’un mort. Cette cérémonie de la purification devait s’accomplir pendant les quarante ans de séjour dans les déserts du Sinai, aussi bien qu’après l’arrivée en Palestine. Or le cèdre ne croissait pas dans la péninsule ni en Arabie.

la fibre plus serrée, le grain plus fin ; , il se conserve admirablement. Pline, H.N., xiii, 11 ; xvi, 76, 79, parle du cèdre de Syrie, estimé comme impérissable, et rapporte que le toit du temple de Diane, à Éphèse, détruit par accident après quatre cents ans, était en cèdre. On comparait au cèdre les œuvres dignes d’être immortelles. Horace, Ep. ad Pisones, 332 ; Perse, Satir., i, 42. Une preuve palpable de sa longue durée, c’est qu’après plus de deux mille sept cents ans, dans les fouilles du palais d’Assurnasirhabal, à Nimroud, Layard trouva des poutres do cèdre si bien conservées, qu’on a pu les polir à nouveau.

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120. — Vue d’un groupe de cèdres du Liban. D’après une photographie.

Il s’agit donc plutôt ici d’une espèce de genévrier au bois très parfumé, commun dans ces contrées, le Juniperus oxycedrus, appelé encore petit cèdre. Les anciens brûlaient son bois comme parfum dans les sacrifices, dans les funérailles, etc. Homère, Odyss., v, 60 ; Os’ide, Fast., ii, 558. Pline, H. N-, xiii, 1, 30, qui mentionne aussi cet usage, donne à ce bois le nom de cèdre. Il était employé dans les purifications probablement à cause de ses propriétés antiseptiques.

2° Usages. — Le bois de cèdre est un bois ferme, poli, d’un beau jaune foncé rayé de rouge, très odoriférant et presque incorruptible. Aussi était-il estimé et recherché par les anciens comme bois de construction. II Reg., vu, 7 ; I Par., xvii, 6 ; Is., ix, 10 ; Jer., xxii, 14, Si l’on a plusieurs fois contesté la fermeté et l’incorruptibilité de ce bois, c’est que les expériences objectées ont été faites sur des cèdres de nos pays, qui n’ont pas, en effet, les qualités des cèdres de l’Orient. Le cèdre des montagnes élevées du Liban, quand il est déjà assez vieux, a

On en peut voir des morceaux d’un beau jaune foncé, aux veines bien marquées, au British Muséum (Nimroud Gallery, vitrine A). D’autres morceaux jetés dans le feu ont répandu encore abondamment ce parfum de cèdre si vanté dans l’antiquité classique. Virgile, Enéide, vii, 13 ; Pline, H. N., xiii, 1 ; A. Layard, Nineveh and Babylan, p. 357. On employait le cèdre dans les riches constructions comme solives, ais de portes, lambris, etc. Cant., i, 16 ; viii, 9 ; Jer., xxii, 14 ; Soph., ii, 14. — David avait déjà obtenu du roi de Tyr, Hiram, des bois de cèdres du Liban, I Par., xiv, 1, et s’en était bâti un palais. I Par., xvii, 1 ; II Par., ii, 3. Il en avait aussi amassé des quantités considérables, qu’il tenait en réserve pour la construction du temple. I Par., xxii, 4. Mais c’est surtout Salomon qui en fit venir à profusion, en sorte que le cèdre était aussi commun à Jérusalem que le sycomore. III Reg., x, 27 ; II Par., i, 15. Il s’adressa à Hiram, qui faisait couper les cèdres sur les pentes du Liban et transporter au bord de la mer, et de là, au moyen de radeaux,