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CEDRE


nales de l’Agriculture française, 3e série, t. xrx, 1837, p. 373-376 ; J. Beckmann, À History of inventions, discoveries and origins, translatée ! by W. Johnson, 4e édit., IS’iG, in-8°, t. i, p. 456 (fig. 120). — Les vieux cèdres sont maintenant sous la garde des Maronites, qui ont dans ce

— 119. — Fruit du cèdre.

cedriurn, liquide comme l’huile. H. Etienne, Thésaurus linguse grœcss, 1811, t. iv, col. 1402 ; J. Dalechamps, Histoire générale des plantes, in-f°, Lyon, 1615, t. i, p. 32.. Les feuilles suintent aussi une espèce de manne, appelée mastichine. Voir G. Savi, Sid cedro del Libano, in-8°, Florence, 1818 ; Moretti, De cedro Libani, in-8°, Pavie, 1838 ; E. Robinson, Biblkal Researches, 2e édit., 1856, t. iii, p. 588-593 ; E. Boissier, Flora orientalis, ô in-8°, Genève, 1867-1884, t. v, p. 699 : Léo Anderlind, Die Zedem auf dem Libanon, dans la Zeitschrift des Dentschen Palàstina-Vereins, 1887, t. x, p. 89-91. II. Exégèse. — Le mot’éréz, qui désigne le cèdre dans

IIS. — Cèdre du Liban. D’après une photographie.

bois une chapelle. Chaque année, le jour de la Transfiguration, au milieu d’un grand concours de peuple, le patriarche maronite vient célébrer une messe, solennelle au pied des cèdres, sous ce dôme verdoyant. Ma r Misliu, Les Saints Lieux, 3 in-8°, Paris, 1858, t. i, p. 337. — Le cèdre produit une résine que les anciens nommaient xsopîa, cedria ; du fruit on lirait le y.éôpiov, y.e6pÉ>, a : ’ov,

la Sainte Écriture, vient d’une racine exprimant la fermeté. De la même racine se forment les noms du cèdre dans les langues sémitiques, sauf dans l’assyrien, qui l’appelle erinu.

1° Identification. — L’hébreu’éréz désigne certainement le cèdre, au moins d’une façon générale. Ce mot est invariablement traduit xlSoo ; par les Septante, cedrus par la Vulgate. Les habitants actuels du Liban l’appellent toujours du nom arabe, arz. De plus, les caractères de V’éréz biblique ne conviennent à aucun arbre mieux qu’au cèdre. D’après l’Écriture, c’est un arbre très élevé, Is.. ii, 13 ; Ezech., xxxi, 3, 8 ; Amos, ii, 9, dont les branches nombreuses, larges, étendues, donnent une ombre épaisse, Ezech., xvii, 23, dont l’odeur résineuse est un parfum très fort et très agréable, Cant., iv, 11 ; Ose., xiv, 7. Il est l’ornement et la gloire du Liban, Is., xxxv, 2 ; lx, 13, où il abonde, Ps. xcn (xci) ; 13 ; civ (cm), 16 ; Is., xiv, 8 ; le plus important des arbres dont disserta Salomon, qui traita de toutes sortes de plantes, depuis le’éréz du. Liban jusqu’à l’humble hysope. III Reg., IV, 33. Il suffit de lire la belle description du’éréz dans Ézéchiel, xxxi, 3-7, pour y reconnaître aussitôt le cèdre sans hésitation.

Assur était un cèdre sur le Liban, aux branches magnifiques,

Au feuillage touffu, à la tige élevée ;

Sa cime s’élançait au milieu d’épais rameaux…

Ses branches avaient multiplié,

Ses rameaux s’étaient étendus,

Grâce à l’abondance des eaux qui l’avaient fait pousser.

Dans son feuillage nichaient toutes sortes d’oiseaux du ciel,

Sous ses rameaux les bètes des champs faisaient leurs petits,

Et toutes sortes de nations habitaient à son ombre.

It était magnifique par sa grandeur, l’étendue de ses branches,

Car ses racines plongeaient dans des eaux abondantes.

Rien de plus beau, en effet, que ce cèdre du Liban, au port majestueux, aux fortes et longues branches étalées horizontalement. C’est bien le roi des arbres de l’Orient biblique ; cet arbre de Dieu, Ps. lxxx (lxxix), 11, qu’il a planté, qu’il arrose, Ps. civ (cm), 16, qu’il frappe de sa foudre, Ps. xxxix (xxviii), 5, qui doit louer le Seigneur, comme l’une de ses plus belles œuvres, Ps. cxlviii, 9. — O. Celsius, Hierobotanicon, 2 in-8°, Amsterdam, 1748, t. i, p. 106-134, conteste cette identification et voit dans le’éréz une espèce de pin. Mais ses raisons ont été réfutées par Ch. J. Trew, Cedrorum Libani historia, in-4°, Nuremberg, 1757, et Apologia et mantissa observationis de cedro Libani seu Historiie pars altéra, in-4°, 1767. À l’identification du’éréz avec le cèdre, on objecte principalement : 1° Le passage d’Ézéchiel, xxvii, 5, où il dit que les Tyriens employaient pour les mâts de leurs vaisseaux le’éréz du Liban. La Vulgate traduit par « cèdre ». Quelquefois, il est vrai, le cèdre n’a pas une tige assez droite et il a trop de grosses branches qui partent à peu de distance du pied pour être habituellement propre à cet usage. Cependant H. B. Tristram, dans le Dictionary of the Bible, 2e édition, p. 549, dit avoir vu dans les montagnes du Taurus beaucoup de cèdres qui feraient de très beaux mâts. Il en est de même de la forêt de cèdres des environs de Batna, en Algérie, et dans les bois très denses, oii les arbres sont obligés de monter pour trouver la lumière. Du reste, il est très possible que le nom de’éréz ait été donné parfois à certaines autres espèces de conifères apportés du Liban, comme le pin d’Alep ou le pin oriental. Les dénominations n’étaient pas chez les anciens aussi fixes et précises que chez nous : le nom de arz est appliqué par les Arabes à d’autres conifères, Celsius, Hierobotanicon, t. i, p. 108 ; il en était de même du mot y.É8po ; chez les Grecs. D’après Théophraste, Hist. plant., iii, 12, on donnait ce nom au genévrier oxycèdre et au genévrier de Phénicie, Parmi les quatre espèces de cèdre dont parle Pline, H. N., xiii, 11, il n’y en a qu’une qui soit le véri-