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CÉDÉS


l’environnait. Les maisons du village renferment presque toutes des fragments antiques provenant d’édifices renversés. Dans l’une, entre autres, on montre, sur une colonne, une tête sculptée représentant la figure du soleil avec une couronne de rayons. À quelque distance est l’emplacement d’un ancien temple, qui avait été bâti en pierres de taille et que décoraient des’colonnes monolithes, dont quelques fûts mutilés sont couchés sur le sol. Aux antiques monuments et habitations ont succédé dos figuiers, des plantations de tabac, des herbes épineuses et des tombes musulmanes.

Une dépression de terrain sépare cette colline d’une autre moins haute, qui s’allonge vers le sud et où les

grandes niches rectangulaires, bâties en pierres de taille, la douzième étant remplacée par la porte d’entrée. Sur les différentes plates - formes qui recouvrent ces loculi, il y avait également place pour plusieurs sarcophages. — 2° Un riche ensemble de sarcophages, portés sur de larges piédestaux, les plus beaux peut-être de toute la Syrie. — 3° Un temple, avec une porte grandiose, aux supports monolithes (fig. 113). Bâti en pierres de taille très régulières unies sans ciment, cet élégant édifice était précédé vers l’est d’un portique soutenu sur des colonnes corinthiennes, qui jonchent de ce côté le sol de leurs fûts et de leurs chapiteaux mutilés. Trois portes rectangulaires, ouvertes sur la façade orientale, donnaient entrée dans

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112. — Ruines d’un mausolée à Cédés de îTephthali. D’après une photographie.

habitants du village ont placé leurs aires. Présentant toutes les deux, vers l’est, la forme d’un demi-cercle elliptique, elles servaient autrefois d’assiette à une ville considérable, dont les édifices s’élevaient par étages sur leurs flancs artificiellement disposés en terrasses. Vers leur point de jonction coule une source abondante, recueillie dans un réservoir qu’environnent, en guise d’auges, plusieurs cuves de sarcophages antiques. Plus loin, dans la direction de l’est, on signale surtout trois principaux monuments : 1° Un ancien mausolée, ayant appartenu à une puissante famille, dont aucune inscription ne nous a gardé le nom (fig. 112). Bâti avec de superbes blocs calcaires reposant sans ciment les uns au-dessus des autres, il mesurait environ une dizaine de mètres sur chaque face. La partie supérieure en est détruite, et il devait être intérieurement voûté en plein cintre. On y pénètre par le sud au moyen d’une jolie porte rectangulaire, ornée de moulures à crossettes, qui occupe le centre de la façade méridionale. À l’intérieur, cet édifice renfermait, sous quatre arcades cintrées encore debout, orientées selon les quatre points cardinaux, onze

l’intérieur de la cella, qui mesure dix-neuf mètres de long sur seize de large. Cette façade est encore en partie debout, mais beaucoup de blocs sont déplacés, comme s’ils avaient subi le contre-coup d’un violent tremblement de terre. La porte centrale, ou grande porte, était formée de deux jambages monolithes surmontés d’un linteau également monolithe. L’un de ces jambages est encore debout ; il est orné d’élégantes sculptures ; sa hauteur est à peu près de cinq mètres. L’autre montant manque. Les deux portes latérales, beaucoup plus basses que celle-ci, sont presque intactes. Victor Guérin, Galilée, t. ii, p. 355-358, estime que ce monument n’a été ni une synagogue judaïque, ni une église chrétienne. D’ailleurs les figures sculptées ne peuvent appartenir à l’architecture juive. Tout porte donc à croire que nous avons là un temple païen. Ces ruines de Cédés paraissent à il. Renan, Mission de Phénicie, p. 683, de l’époque grecque ou romaine. — Cf. Survey of Western Palestine, Hemoirs, Londres, 1881, 1. 1, p. 226-230, avec photographies et plans ; Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 36$1-$269.