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CÉDÉS


de Nephthali » avait pour but de distinguer la cité septentrionale de Cadèsbarné, de Cadès de Juda et de Cédés d’Issachar. Il est probable aussi qu’il faut la reconnaître dans KuSiw ; ttj ; ’Nï-çioù.i, Tob., 1, 2, à droite, c’est-à-dire, d’après le système d’orientation des Hébreux, au sud de laquelle se trouvait Thisbé, patrie du prophète Élie. Le texte grec donne seul ce détail ; la Vulgale n’en parle pas ; la version syriaque porte expressément Qédés de Nephthali. Rien, du reste, de plus variable que l’orthographe de ce nom ; il est écrit de quatre manières dans Josèphe : Ktîior, , Ant. jud., V, i, 21 ; Kéôïhx, Ant. jud., XIII, v, 6 ; IviSicra, Ant. jud., IX, xi, 1 ; K-Jô-jo-tra, Bell, jud., IV, ii, 3. Au temps d’Eusèbe et de saint. Jérôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 110, 271, l’ancienne KéStc, Cédés, s’appelait KuSiffffô ; , Cidissus.

désigne un site important de Galilée, au nord-ouest du Baharet el-Houléh (lac Mérom). (L’orthographe Qds nous semble plus conforme à la tradition des écrivains arabes que celle du Survey of Western Palestine, Name lists, Londres, 1881, p. 76, qui écrit Qdis. Cf. Guy Le Strange, Palestine under tlie Moslems, in-8°, Londres, 1890, p. 585.) L’identification ne présente pas la moindre difficulté : le village dont nous allons décrire les ruines répond parfaitement aux données de la Bible et de la tradition. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, p. 110, 271, placent la ville de Cidissus à vingt milles (environ trente kilomètres) de Tyr, près de Panéas (Banias). En réalité, dit M. V. Guérin, Galilée, t. ii, p. 361, cette dislance est trop faible d’au moins cinq milles. Le moine Burchard du Mont-Sion, qui visita, en 1283, Cédés

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111. — Cédés de Nephthali. D’après une photographie.

Les monuments égyptiens en font mention et en donnent une transcription parfaitement exacte : 1 r-m-i ^, Kd’së,

QodschS ; il est probable, en effet, que, sous cette forme, le papyrus Anastasi, i, 19, 1, indique la cité chananéenne, plutôt que la grande ville amorrhéenne de Cadès sur l’Oronte. Cf. Y. Max Mùller, Asien und Europa nach allàgijptischen Deakmâlern, in-8°, Leipzig, 1893, p. 173, 213. Mariette, Les listes géographiques des pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 12, la reconnaissait aussi dans le premier numéro de la Liste de Thotmès III ; mais, d’après d’autres savants, Qodschou représente plus sûrement ici Cadès de l’Oronte. Cf. E. de Rougé, Etude sur divers monuments du règne de Thoutmès III, dans la lievue archéologique, nouv. série, IIe année, t. iv, 1861, p. 355 ; Maspero, Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmos III qu’on peut rapporter à la Galilée, p. 1, extrait du Journal of Transactions of the Victoria Institute, or philosophical Society of Great Brilain, t. xx, 1887, p. 297. Ce nom de - : "p, Qédés, s’est maintenu jusqu’à nos jours sous la forme arabe, exactement semblable, _u.ji’( diversement prononcée Qadas, Qadès ou Qédès, et qui

de Nephthali, la met plus justement à quatre lieues au nord de Séphet (Safed). Voir Nephthali, tribu et carte. IL Description. — Qadès ou Cédés de Nephthali est la plus remarquable des villes de cette région galiléenne où elles ont toutes ce trait de commune ressemblance, qu’elles sont situées sur des rochers élevés au milieu des collines, au-dessus de vertes et paisibles vallées. Les ruines qu’on rencontre en cet endroit forment l’ensemble le plus considérable des vestiges archéologiques de la contrée (fig.lll). La plaine verdoyante qui s’étend aux environs est toute parsemée de térébintbes, assez nombreux pour servir d’illustration à la scène du campement de Jahel. Jud., iv, 11, 17. Cf. Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, 1806, p. 390. Le village actuel, qui compte tout au plus trois cents habitants, occupe à peine le tiers d’une belle colline, jadis couverte tout entière d’habitations, et dont l’aspect est frappant : on dirait des étages de remblais et des coupes artificielles de terrains, offrant des apparences de bastions et de glacis. Aussi Josèphe appelait cette ville x<ôu.ï) xapxspi, et disait qu’elle avait les fortifications nécessaires à une cité frontière. Bell, jud., IV, ii, 3. On voit encore actuellement quelques arasements du mur d’enceinte, construit en pierres de taille, qui