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CAVALIER ROMAIN — CAVERNE

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petites plaques de métal, ou une cotte de mailles. Josèphe, Bell, jud., III, v, 5. Arrien, Tactic, iv, 7, 8 et 9, ajoute qu’ils portaient de petites masses garnies de pointes. D’autres portaient des cuirasses de peau et des boucliers plus légers. Les Barbares conservaient l’armement de leur pays.

D’autres corps étaient formés à la fois d’infanterie et de cavalerie, on les appelait cohortes equitatse. Voir Cohortes. Josèphe, en donnant la composition de l’armée de Vespasien, parle de cohortes comprenant six cent treize fantassins et cent vingt cavaliers. Bell, jud., III, iv, 2. La création des cohortes eqititatx paraît remonter à Auguste. Corpus inscript, latin., t. x, 4862. Elles avaient été probablement organisées pour le service de garnison sur les frontières et dans les provinces, de façon à pouvoir agir comme des corps indépendants. Les cohortes equitatse étaient commandées par des tribuns et des centurions. Dans le passage des Actes, deux centurions commandent deux cents fantassins et soixante-dix cavaliers. Dans Josèphe, Bell, jud., II, xiv, 7, un centurion commande cinquante cavaliers. Voir Mommsen et Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. française, t. xi, p. 175, 193-195. Il est donc de toute évidence que les cavaliers dont il est question dans les Actes appartenaient . à une cohors equitata. E. Beuruer.

CAVE, endroit où l’on met le vin. Voir Cellier.

    1. CAVENSIS##

CAVENSIS (CODEX). On désigne sous ce nom un intéressant manuscrit de la Vulgate hiéronymienne, propriété de l’abbaye de la Cava, près de Salerne. Il est décrit longuement dans la publication qui a pour titre Codex diplomaticus Cavensis, t. i, Naples, 1873, Appendice, p. 1-32, avec deux fac-similés, par dom B. Gætani d’Aragona, comme un manuscrit du vin 8 siècle ( ?), comptant 303 feuillets, hauteur 32 centimètres, largeur 26, écrit sur trois colonnes de 54 et 55 lignes, en caractères de « minuscule romaine » affectée de quelques formes « lombardes », tandis que les titres et les prologues sont d’onciale de diverses tailles ; les initiales sont ornées d’arabesques et de figures animées. La Paléographie universelle de Silvestre, t. iii, Paris, 1841, pi. 106, donne aussi un fac-similé et une description de notre manuscrit, qu’elle attribue au IXe siècle ( ?). Le P. d’Aragona a signalé le premier le nom du copiste du Codex Cavensis, qu’il a relevé immédiatement à la suite du texte de Jérémie : le copiste signe DANILA SCR1PTOR. M. Wordsworth a retrouvé ce nom, dont la forme est parfaitement visigothe, selon M. Berger, parmi les souscriptions du xvi Il concile de Tolède, tenu en 693. Le même M. Berger fait observer que nombre de particularités de la décoration de ce manuscrit rappellent les manuscrits espagnols, que les épîtres paulines y sont accompagnées du proœraium de Peregiinus et des canons de Priscillien, comme dans les bibles espagnoles, et il conclut qu’il faut renoncer à l’opinion qui appelle l’écriture de ce manuscrit « lombarde », et voir dans le Codex Cavensis un pur manuscrit visigoth du IXe siècle, sinon de la fin du vin ». Le texte est celui de la Vulgate hiéronymienne, « tantôt fortement mélangé d’éléments anciens, comme sont le plus grand nombre des textes espagnols, tantôt, dans d’autres livres, remarquablement pur ; il se range très souvent aux côtés du Codex Toletanus. » S. Berger, Histoire de la Vulgale, Paris, 1893, p. 14-15.

P. Batiffol.

1. CAVERNE (Hébreu : me’ârâh, de’ûr, « creuser ; » c’est le terme le plus commun, tandis que les suivants ne sont employés que rarement, ou même une seule fois : hôr ; mehillâh, de liàlal, « creuser, » Is., ii, 19 ; nâqlq, de nâqaq, « creuser, » Jer., xvi, 16 ; se’if, « creux de rocher, » de sâ’af, « diviser, » Jud., xv, 8 ; hagvêhasséla’, « refuge de pierres, » Cant., ii, 14 ; Jer., xlix, 16 ; Abd., 3 ; Septante : (j-v.xiov,-fuiY’T n « reÉmr, v ?, ; zixpzi,

Tpuna). ! à t<3v 7uÉTp<ov, <hxo{ àvrpûSr, ; , II Mach., ii, 5 ; Vulgate : antrum, caverna, spelunca, foramina petrse), lieu creux, naturel ou artificiel, dans les rochers, dans les montagnes ou dans la terre. « On trouve un nombre considérable de cavernes, soit naturelles, soit artificielles, dans les montagnes de formation calcaire et crayeuse du sol de la Palestine. Le mont Carmel en renferme à lui seul plus de mille, et on en compte des quantités innombrables près de Jérusalem et sur les rives du lac de Génésareth. » Arnaud, La Palestine ancienne et moderne, Paris, 1868, p. 288. Il a été parlé des cavernes artificielles à l’article Carrière. Quant aux cavernes naturelles, V. Guérin en signale un très grand nombre dans sa Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, 7 in-8°, Paris, 1868-1880. La plupart ne présentent aucun intérêt historique ; quelques-unes seulement méritent d’être signalées ; il est impossible d’ailleurs d’identifier toutes celles dont la Sainte Écriture fait mention.

I. Cavernes servant de sépultures. — « Plusieurs cavernes de la Palestine paraissent avoir servi de lieux de sépulture longtemps avant l’arrivée des Israélites et même des Chananéens dans la Terre Promise. » Arnaud, La Palestine, p. 288. Dans les temps historiques, la première et la plus célèbre caverne affectée à cet usage fut celle de Makpêlâh ou « caverne double », à Hébron, qu’Abraham acheta aux Benè-Heth. Là furent successivement ensevelis Sara, Abraham, Isaac, Rébecca, Lia et Jacob. Gen., xxiii, 11-20 ; xxv, 9 ; xlix, 29-31 ; l, 13. Voir Makpelaii. Beaucoup de tombeaux furent placés plus tard dans de petites grottes naturelles situées sur le flanc des collines, ou dans des excavations pratiquées à cette intention. Le tombeau de Lazare, que saint Jean, xi, 38, appelle une « caverne », était une cavité de cette dernière espèce. Elle a environ trois mètres de long et autant de large. La voûte qu’on y voit actuellement remonte à l’époque des croisades. Liévin, Guide indicateur de la Terre Sainte, Jérusalem, 1887, t. ii, p. 326.

II. Cavernes servant d’haditation. — Beaucoup des plus grandes cavernes de Palestine ont été habitées primitivement par une population de troglodytes que la Bible appelle-fforim. Leur nom vient sans doute de hôr, « caverne. » Les versions rendent ce nom par Xoppaîoi et Çhorrsei ou Horrsei. Voir Chorréexs. Job, xxx, 6, parle des gens de rien qui « habitent dans l’horreur des torrents et dans les cavernes de la terre ». Il s’agit ici des habitants du Hauran, Havrân, le pays des cavernes, à l’est du Jourdain. Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1876, p. 391. Les cavernes n’étaient généralement que l’habitation des plus misérables, ainsi qu’il ressort de la manière dont s’exprime l’auteur de Job. Les Iduméens habitaient aussi dans les cavernes, aux environs de Pétra, dans les montagnes de Sélr. Jer., xlix, 16 ; Abd., 3. Saint Jérôme, In Abdiam, 1, . xxv, col. 1105, constate qu’à son époque, <c dans toute la région des Iduméens, depuis Éleuthéropolis jusqu’à Pétra et /Ela (territoire d’Ésaù), on habite dans de petites cavernes. » Actuellement celles de l’ouadi Dhahariyéh sont encore occupées. E. H. Palmer, The désert of the Exodus, Londres, 1871, t. ii, p. 394-396. Après la ruine de Sodome, Lot habita quelque temps avec ses deux filles dans une caverne voisine de Ségor. Gen., xix, 30. Samson demeura dans la caverne d’Étam, Jud., xv, 8, sous le plateau rocheux de Deir-Dubbân, à l’est de la plaine de Séphéla. Voir Étam. Une autre caverne servit de séjour à Flie au mont Horeb, et le Seigneur s’y montra à lui. III Beg., xix, 9, 13. La localité qui est appelée « Maara des Sidoniens » dans le livre de Josué, xiii, 4, devait son nom à une caverne, me’ârâh, qui fut peut-être habitée autrefois. Voir Maara. Encore aujourd’hui, certaines cavernes, comme celles de l’ouadi Fara, au nord de Jérusalem, servent d’habitation à des fellahs. — Les auteurs sacrés mentionnent aussi les cavernes et les cavités des rochers comme servant d’habi II. — 12