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CATARACTES DU CIEL —CAUDA


serve naturellement dans ces passages le mot « cataractes », dont elles s’étaient servies dans la description du déluge.

— Elles l’ont employé aussi une autre fois, et très exactement dans le sens propre, Ps. xli, 8, là où le texte original n’a pas le mot’ârubôf. « L’abîme appelle l’abîme, au bruit de tes cataractes, » lisons-nous dans les Septante et dans la Vulgate. Le Psalmiste, qui vient de parler de la terre du Jourdain et de l’ilermon, ꝟ. 7, fait allusion aux torrents qui se précipitent avec fracas du haut des montagnes et aux cataractes mugissantes du Jourdain : les eaux semblent appeler les eaux, parce qu’elles se suivent sans interruption et en se brisant avec fracas. Le mot hébreu correspondant à « cataractes » est ici sinnôr. Plusieurs le traduisent par « gouttière, canal », parce que c’est la signification qu’il a dans le seul autre endroit de la Bible hébraïque où il est employé, II Sam. (II Reg.), v, 8 (Vulgate : domatum fistulas) ; mais il est plus naturel de le prendre ici dans le sens de violente chute d’eau, cataracte (Gesenius, Thésaurus, p. 1175), par allusion aux cataractes proprement dites qu’on remarque dans les contrées dont parle l’auteur sacré et qui frappent par leur beauté tous ceux qui peuvent jouir de ce spectacle. Voir Cascade. F. Vigouroux.

    1. CATHARIN Ambroise##

CATHARIN Ambroise, théologien italien, de l’ordre de Saint-Dominique, né à Sienne en 1487, mort à Naples le 8 novembre 1553. Son nom de famille était Lancelot Politi. À seize ans, il prit ses grades dans sa ville natale, et se mit en route pour visiter les principales universités de France et d’Italie. De retour à Sienne, il y obtint la chaire de droit et eut pour élève Jean Marie del Monte, qui devint pape sous le nom de Jules III. Léon X le fit venir à Rome et le nomma avocat consistorial. Ce fut en cette qualité qu’il accompagna le souverain pontife à Cologne, lors de son entrevue avec François I er. En 1535, renonçant à ses dignités, il entra chez les Frères -Prêcheurs de SaintMarc, à Florence, et prit le nom d’Ambroise Catharin, par dévotion pour le B. Ambroise Sansedoni et pour sainte Catherine de Sienne. Il habita la France pendant quelques années, et le cardinal-légat Jean Marie del Monte le fit venir au concile de Trente, en 1545. Nommé évêque de Minori, puis archevêque de Conza. il mourut à Naples en se rendant à Rome, où il était appelé, croit-on, pour recevoir la pourpre des mains de Jules III. Doué d’une érudition peu commune, esprit Vif et indépendant, Ambroise Catharin a laissé de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous devons citer : Annotationes in commentaria Cajetani super Sacram Scripturam denuo multo locupletiores et castigatiores redditse, in-8°, Lyon, 1542 ; Claves duss ad aperiendas intelligendasve Sacras Scripturas perquam necessariæ, in-8°, Lyon, 1543 ; Commentaria in omnes D. Pauli apostoli Èpistolas et alias septem canonicas, in-f°, Rome, 1546. Parmi ses Tractatus theologi plures, in-f°, Rome, 1551, nous signalerons : Enarrationes in quinque priora capita Geneseos, et Qusestio an expédiât Scripturas in maternas linguas transferri. L’auteur se prononce pour la négative. — Voir Échard, Scriptores ord. Prœdicatorum, t. ii, p. 1*4, 332, 825 ; Tiraboschi, Storia délia letteratura italiana, t. vii, p. 414, 495 ; Dupin, Histoire des auteurs ecclésiastiques du xvi’siècle (1703),

t. v, p. 8.

B. Heurtebize.
    1. CATHED##

CATHED (écrit ausii Cateth dans diverses éditions de la Vulgate ; hébreu : Qattâp ; Septante : KrravxS ; Codex Alexandrinus : Kct.rzi.ti), ville de la tribu de Zabulon. Jos., xix, 15. L’hébreu nap, Qattâf, est une forme

contracte de nj-’p, Qatténép, « petite, » mot que reproduit le grec KocTaviS. Comme le nom syro - chaldéen de Cana de Galilée est Qatna (voir la version syriaque des Évangiles, Joa., ii, 1, 11), R. J. Schwarz, Dos heiliqe Land, in-8°, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 136, en a

conclu que Cana et Qattât étaient une seule et même ville, qu’il place à Qânâ el-Djelil ou Khirbet Qânâ, au bord septentrional de la plaine de Zabulon. Voir Cana 3. Le village indiqué est bien dans la tribu de Zabulon ; mais la conjecture demanderait à être mieux appuyée. Le Talmud, Mischna, Sotah, IX ; Tosiftha, Sotah, xv, mentionne une localité du nom de Qetônît, que A. Neubauer, La géographie du Talmud, in-8°, Paris, -1868, p. 189, assimile à la cité biblique dont nous parlons, et qu’il identifie « avec le village de Keteînéh (exactement Khirbet Qotéinéh), à l’ouest de la plaine de Merdj-lbn-Amir (ou d’Esdrelon) ». Nous pensons, avec les auteurs du Survey of Western Palestine, Londres, 1882, t. ii, p. 48, que ce site peut convenir à la ville talmudique, mais qu’il ne peut appartenir à la tribu de Zabulon, ni, en conséquence, représenter Cathed. L’emplacement reste donc inconnu. — Certains auteurs supposent que Cathed est identique à Cétron (hébreu : Qitrôn), ville de Zabulon, dont les habitants chananéens ne furent pas détruits. Jud., i, 30. La raison principale est tirée de la mention de Naalol après chacun de ces noms dans les deux passages. Jos., xix, 15 ; Jud., i, 30. Cf. Rosenmùller, Scholia, Josua, Leipzig, 1833, p. 367 ; Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 153. L’argument est insuffisant. Voir Cétron.

A. Legendhe.

    1. CATHEUS Arnold##

CATHEUS Arnold, jésuite hollandais, né à Leeuwarden (Hollande) en 1576, mort à Ruremonde le 14 décembre 1620. Avant d’embrasser la vie religieuse, il avait étudié la médecine à Leyde et se fit recevoir docteur à Padoue. Il se rendit ensuite à Rome et entra au noviciat des Jésuites, en 1602. De retour dans sa patrie, il fut employé dans les missions de Hollande pendant dix ans, puis enseigna l’Écriture Sainte chez les Jésuites de Louvain, la controverse à Anvers, et fut recteur de Ruremonde. On a de lui : Canticum canticorum Salomonis, paraphrasi continua enarratum, addilis notis ad usum concionatorum et lectorum pietatem, in-8°, Anvers, 1625. D’après Paquot, il y aurait une édition antérieure, in-8°, Anvers, 1619. Il a laissé en manuscrit des notes nombreuses sur les Psaumes et un commentaire (inachevé) sur le Magnificat. C. Sommervogel.

    1. CATHOLIQUES##

CATHOLIQUES (ÉPÎTRES). On donne ce nom aux sept Épîtres suivantes : Épître de saint Jacques, première et deuxième Épîtres de saint Pierre, première, deuxième et troisième Épîtres de saint Jean, et enfin Épître de saint Jude, parce que cinq d’entre elles ne sont pas adressées à des Églises ou à des personnes particulières, comme celles de saint Paul, mais aux fidèles en général (xocdoXtxôç, « universel » ). La seconde et la troisième Épîtres de saint Jean sont adressées à des particuliers, mais on ne les a pas moins rangées parmi les Épîtres catholiques, afin de ne pas les séparer du groupe dans lequel elles sont placées dans le Nouveau Testament. La dénomination d’Épîtres catholiques se rencontre pour la première fois dans Eusèbe, H. E., ii, 23 ; vi, 14, t. xx, col. 205, 549, mais m’emploie comme une expression déjà courante et bien connue. Voir W. C. L. Ziegler, De sensu nominis Epistolavum catholicarum earumque numéro in veteri Ecclesia, Rostock, 1807 ; Ed. Reuss, Die Geschichte der heiligen Schriften Neuen Testaments, 6e édit., in-8°, Brunswick, 1887, n » 301, p. 337.

F. Vigouroux.

    1. CAUDA##

CAUDA (grec : K).a050c, Act., xxvii, 16 ; variantes : KauSa, KavBov, KXauSsa), nom d’une île où aborda saint Paul après qu’il eut quitté Bonsports, dans la Crète. Il en est question dans quelques auteurs, comme Ptolémc’e, Geograph., iii, 15 ; Pline, H. N., IV, 30 ; Pomponius Mêla, ii, 18. Strabon, dans les éditions ordinaires, VI, 2 (voir édit. Didot, p. 230), parle bien d’une île de rVjSoç (aujourd’hui Gozzo), près de Malte, à quatre-vingt-huit milles du cap Pachino de Sicile, et de Koc-jôiov, près de Capoue ; mais il ne fait aucune mention d’une île de ce