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CASTORS — CASTRATION


d’Isis et de Sérapis. Pouzzoles étant le point de départ de la ligne directe qui menait à Alexandrie, sa population mêlée d’Orientaux honorait Castor et Poilus à côié d’Isis et de Sérapis comme divinités tutélaires des navigateurs. On plaçait également leurs images à la proue des vaisseaux. C’est ce qu’on voit en particulier sur une curieuse lampe en forme de barque, trouvée près de

1887, t. v, p. 41), s’étendit promptement à tout l’Orient, en Egypte, Gen., xxxix, 1 ; XL, 1 ; en Babylonie, IV Reg., xx, 18 ; Is., xxxix, 7 ; Dan., i, 7 ; en Perse, Esth., i, 10, 15 ; II, 21 ; vi, 2 ; vii, 9, à ce point que non seulement les prisonniers de guerre y étaient soumis, Hérodote, m, 49 ; vi, 32, mais encore un grand nombre de sujets, qui souvent et à raison même de cet état obtenaient la

aoo.

Peinture de Pompéi représentant un paysage sur le bord de la mer, avec divers bateaux portant des sculptures a la proue.

D’après Antidata <M Ercolano, t. i, pi. 245.

Pouzzoles, au fond de la mer. Sur la proue sont représentés Sérapis et Isis, déesse de la navigation, et au-dessous d’eux, Castor, vêtu de la chlamyde, coiffé du pileus, armé de la lance et debout près de son cheval, qu’il tient par la bride. M. Albert, Le culte de Castor et

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107. — Monnaie du Bruttium représentant Castor et Pollux.

Têtes île Castor et de Pollux, à droite, coiffés de bonnets coniques ; une étoile est au-dessus d’eux. — b ; . Castor et Pollux, à cheval, galopant, à droite. En exergue LiPETTIQN.

Pollux en Italie, in-8°, Paris, 1883, dans la Bibliothèque des écoles françaises d’Athènes et de Rome, fasc. 31.

H. Marucchi.

CASTRATION. La mutilation infligée a l’homme par cette opération ne fut jamais en usage chez les Juifs. Au contraire, tandis qu’elle se pratiquait chez tous les peuples voisins, elle demeurait chez le peuple de Dieu sous le coup d’une sorte d’anathème inscrit dans la loi. Cette coutume barbare, introduite, d’après une légende, par Sémiramis ( Ammien Marcellin, Paris, 1636, 1. xiv, 6, p. 13 ; cf. Lenormant-Babelou, Histoire ancienne de l’Orient,

confiance des souverains et jusqu’aux plus hautes charges, Chez les Juifs, l’eunuque était tenu pour abominable ; il ne pouvait faire partie du peuple de Dieu, Deut., xxiii, 1, et tandis que souvent les prêtres païens étaient pris parmi les eunuques, la castration était en Israël un empêchement à l’exercice des fonctions sacerdotales. Lev., xxi, 20 (hébreu). Si Samuel, énumérant devant les Juifs les nombreuses servitudes qui résulteraient de la royauté, parle incidemment des eunuques attachés à la cour des futurs rois d’Israël, on ne peut rien tirer de ses paroles pour démontrer l’usage de la castration parmi les Juifs, car sa pensée pouvait se porter sur des étrangers, cf. Jer., xxxviii, 7, et si dans plusieurs passages, IV Reg., xx, 18 ; Is.. xxxix, 7, le fait de ce traitement imposé à des Juifs est signalé comme une chose extraordinaire, on peut légitimement en induire qu’elle n’était point pratiquée chez eux.

Dans l’Évangile, NotreSeigneur s’élève de la pensée de la castration corporelle à cette sorte de castration spirituelle qui est la continence parfaite. Matth., xix, 12. On sait comment Origène, par un zèle inconsidéré, fut amené à se mutiler lui-même : c’était suivre à la lettre le conseil de perfection que Jésus-Christ avait présenté dans ce passage sous forme métaphorique.

La castration se pratiquait non seulement sur les hommes, mais aussi sur le bétail. Chez les Juifs, d’après Josèphe, Ant.jud., IV, viii, 40, elle était interdite aussi bien que la castration des hommes. Les animaux qui avaient subi cette opération étaient regardés comme impurs, et la loi défendait de les offrir à Dieu en sacrifice. Lev., xxii, 21. P. Reisard.