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CASQUE — CASSE AROMATIQUE


casques de métal, cassis. S. Isidore de Séville, Etymol., xviu, 14, t. lxxxii, col. (549. Les casques romains différaient des casques grecs en ce qu’ils n’avaient point de visière, ou, s’ils avaient une visière, elle était relevée. Ils étaient munis de bandeaux métalliques protégeant les joues, d’un couvrenuque, et partois surmontés d’une crête, d’un bouton ou d’un anneau métallique (fig. 104). III. Comparaisons tirées du casque dans l’Écriture.

— Le casque est employé plusieurs fois, dans les Livres Saints, comme symbole ou image de la protection. C’est ainsi qu’Isaïe, lix, 17, parle du casque du salut, expression qui se trouve également dans l’Épitre de saint Paul aux Éphésiens, vi, 17. Dans sa première Épitre aux Thessaloniciens, v, 8, le même Apôtre compare à un casque l’espérance du salut. Le livre de la Sagesse, v, 19, dit que le roi doit avoir pour cuirasse la justice et pour casque un jugement ferme. E. Beurlier.

CASSE AROMATIQUE. Hébreu : qiddâh, Exod. xxx, 24 ; Ezech., xxvii, 19 ; Septante : ïpi ; , Exod., xxx, 24 -rpo^t’a ; , « roues », pour qiddâh et qânéh, Ezech., xxvii, 19 : "Vulgale : casia, Exod., xxx, 24 ; stade, Ezech., xxvii, 19 et hébreu : qesi’âh, Ps. xliv (hébreu, xlv), 9 ; Septante xam’a ; Vulgate : casia.

I. Description. — La casse aromatique, qu’il ne faut

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105. — Laurus cassia.

A droite, fleur. — À gnuche, fruit.

pas confondre avec ce qu’on nomme maintenant la casse, produit du canéficier (cassia fistula), est l’ancien nom . de la cannelle, ou écorce du cannellier. Le cannellier, de la famille des Lauracées (fig. 104), est un arbre qui atteint en hauteur plus de huit mètres. Voici ses caractères essentiels : ses feuilles sont alternes, entières, de vingt à vingt-cinq centimètres de long sur cinq à six de large, amincies en pointe aux deux extrémités, partagées par trois grosses nervures saillantes en dessous en quatre parties égales, dont chacune se subdivise en un grand nombre de nervures très fines et très régulières ; elles sont persistantes, toujours vertes, glabres et lisses en dessus, velues en dessous, ainsi que les pétioles et les jeunes rameaux. Les Heurs, petites, disposées en panicules, ont

la corolle composée de cinq pétales charnus ; le fruit est arrondi. Le Laurus cassia croît au Malabar, en Cochinchine, en Chine et dans les îles de la Sonde. Il ne vient pas dans l’Asie occidentale, dit Boissier, Flora orientalis, t. iv, p. 1057. Les anciens allaient chercher la casse dans l’extrême Orient, surtout sur la côte de Malabar, où on la recueillait abondamment, jusqu’à l’époque où les Hollandais en détruisirent les plantations pour donner plus de prix à la cannelle de Ceylan. Aujourd’hui la casse ou cannelle du Laurus cassia nous vient surtout de la Chine. Cependant plusieurs naturalistes distinguent la cassia lignea, écorce du Laurus cassia, simple variété du Cinnamomum Zeylanicum, d’avec la cannelle de Chine, produit du Cinnanwmum aromaticum. G. Planchon, Traité pratique de la détermination des drogues simples d’origine végétale, 2 in-8°, Paris, 1875, t. i, p. 49. On recueille l’écorce du Laurus cassia dès que l’arbre a six ou sept ans ; on dépouille les branches deux fois dans l’année, en enlevant l’écorce par lanières, à l’aide d’incisions longitudinales. Ces lanières, réunies par paquet jusqu’à ce que la partie verte supérieure de l’écorce se détache facilement, sont ensuite roulées en cylindres qu’on emboîte les uns dans les autres et qu’on fait sécher à l’ombre, puis au soleil. La saveur de la casse est chaude, piquante ; son essence, d’un jaune doré, a une odeur et une saveur moins suave que la cannelle de Ceylan ou cinnamome. Cf. N. J. Guibourt, Histoire naturelle des drogues simples, 4 in-8°, Paris, 1876, 7e édit., t. ii, p. 409 ; Dexbach, De cassia cinnamomea, in-4°, Marburg, 1700 ; Cartheuser, De cassia aromatica, in-4°, Francfort, 1745. II. Exégèse. — 1° La qiddâh est mentionnée dans l’Exode, xxx, 24, parmi les substances odorantes qui entraient dans la composition de l’huile sainte, destinée aux onctions, et dans Ézéchiel, xxvii, 19, comme un des articles de commerce portés sur le marché de Tyr. D’après le Targum, la Peschito et la Vulgale (Exod., xxx, 24), la qiddâh n’est pas autre chose que la casse ou cannelle. La traduction arabe, en rendant qiddâh par selikha, donne le même sens ; car la seliklia est la casse ou cannelle. Ibn El-Beïthar, Traité des simples, 1205, dans Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque Nationale, t. xxv, part. i, p. 272. La casse ou écorce du Laurus cassia était très connue des anciens. Théophraste, Hist. plant., ix, 5 ; Pline, H. N., xii, 41, 42 (cf. édit. Lemaire, t. v, Excursus ix, p. 120-123 ;  ; Dioscoride, De materia medic, i, 12. Ce dernier auteur cite même une variété de casse, appelée xittw, syriacisme pour qiddâh, dit Gesenius, Thésaurus, p. 1192. Les Égyptiens connaissaient l’écorce odorante du Laurus cassia et l’employaient dans la composition de leur fameux parfum sacré, appelé kyplti. Le nom qu’ils lui donnent rappelle sensiblement le qiddâh : c’était le bois de l’arbre

qad, 1. V. Loret, Le kyphi, dans le Journal asiatique, juillet-août 1887, p. 115, et Flore pharaonique, 2e édit., 1892, p. 51.

2° La qesi’âh, qui avec la myrrhe et l’aloès parfume les vêtements de l’époux royal chanté dans le psaume xliv (hébreu, xlv), 9, est certainement la casse ; ce nom hébreu ou plutôt chaldéen est même passé en grec et en latin sous la forme xaaset, casia. Mais pourquoi deux noms, qiddâh et qesi’âh, pour un même parfum ? Il est possible que l’un, qiddâh, désigne l’arbre, et l’autre, qesi’âh, son écorce en rouleau ou plutôt en poudre. Journal of philology, in-8°, Londres, 1888, t. xvi, p. 78. C’est ce qui a lieu en Egypte, où le Laurus cassia est appelé qad, et son écorce djat, ou bois de qad. Mais peut-être faut-il chercher ailleurs la raison de cette double appellation. Il est à remarquer que dans le Ps. xlv, 9, la phrase est construite très irrégulièrement : Môr va’âhdlôt qesi’ôt, mot à mot « la myrrhe, et l’aloès, la casse » ; il faudrait un vav, « et, » avant le dernier mot, et il ne devrait pas y en avoir avant le second. Cette