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CARMÉLI — CARMES (TRAVAUX DES) SUR LES SAINTES ÉCRITURES 304

l’université de Padoue. Il s’illustra par ses ouvrages sur la philosophie, la théologie et les belles-lettres. La plupart de ses publications ont pour objet les auteurs profanes ; mais on a aussi de lui : Storia di varii costumi sacrie profani degli antichi sino a noi pervenuti, con due disse rtazioni sopra la venuta dcl Messia (la première dissertation a pour objet la prophétie de Jacob : Non auferetur sceptmm de Juda, Gen., xlix, 10, et la seconde : Foderunt manus meas et pedes ineos, Ps. xxi, 17), 2 in-8°, Padoue, 1750, 17(51 ; Spiegamento dell’Ecclesiaste sul testo ebreo, o sia la morale del uinan vivere insecjnata da Salomone, in-8°, Venise, 1765 ; Spiegamento délia Cantica sul testo ebreo, opéra postuma, in-8°, Venise, 1767. — Voir le Journal des savants, 1750, p. 439. A. Régnier.

    1. CARMÉLITE##

CARMÉLITE (hébreu : karmeli), du Carmel. Le texte sacré indique ainsi la patrie d’Abigaïl, femme de David, veuve de Nabal du Carmel de Juda, I Par., iii, 1, et la patrie d’Hesron, un des vaillants de David. I Par., xi, 37. Hesron était aussi probablement originaire du Carmel de Juda. Le texte actuel des Septante le qualifie, par corruption, de Xap[j.a50u. Ils disent d’Abigaïl qu’elle était Kapjj.r./.ia.

    1. CARMES##

CARMES (TRAVAUX DES) SUR LES SAINTES

ÉCRITURES. L’ordre des Carmes, que ses traditions font remonter jusqu’aux collèges des prophètes, qui vivaient sur la montagne du Carmel et sur les rives du Jourdain, sous la conduite d’Élie et d’Elisée, IV Reg., il, 1-17, a, pour ainsi parler, ses racines dans les Livres Saints, où il trouve l’histoire de ses origines. Il n’a cessé dans aucun temps de chercher dans l’étude et la méditation de l’Écriture l’aliment principal de sa vie religieuse. Il n’eut d’abord d’autre règle que l’Écriture elle-même. Au commencement du v siècle, Jean, quarante-quatrième patriarche de Jérusalem, lui donna une première règle monastique. Lorsque, au XIIe siècle, après que les croisés eurent rétabli la sécurité sur la sainte montagne, les Carmes dispersés, qui avaient survécu aux persécutions des Sarrasins, s’y furent de nouveau réunis en communauté, sous l’autorité de saint Berthold de Limoges et de saint Brocard de Jérusalem, le patriarche saint Albert, vers 1205, leur donna, sur leur demande, une règle plus courte et plus précise que celle de Jean, son prédécesseur, mais en leur prescrivant toujours pour obligation ordinaire et principale l’étude et la méditation de l’Écriture. Cette règle de saint Albert est demeurée la règle définitive des Carmes, qui l’ont gardée en Occident comme en Orient, et le grand souci des différents législateurs et réformateurs de l’ordre a toujours consisté à procurer ou à rétablir par de sages règlements l’observation exacte de son article fondamental concernant l’étude et la méditation habituelle des Saintes Lettres. De cette application permanente à l’Écriture ont jailli comme d’une source féconde des flots de commentaires ou travaux bibliques. En voici les principaux auteurs.

Saint Berthold et saint Brocard méritent une mention spéciale, au xiie siècle, et par leur science personnelle et par l’impulsion qu’ils donnèrent à l’étude des Saintes Lettres. Gérard de Nazareth écrivit dès lors plusieurs livres ayant trait à l’interprétation des saints Évangiles.

Au xme siècle, il faut citer saint Ange de Jérusalem, Sacrx Scripturse peritissimus ; saint Simon Stock, le zélé propagateur et défenseur du Carmel en Occident, et son secrétaire et confesseur Pierre Swanington, docteur et professeur d’Oxford ; Thomas de Hildesheim, surnommé Chrxjsolithe, docteur et professeur de Cambridge, et Guillaume Ledlington, docteur d’Oxford et provincial de Terre Sainte, qui ont écrit des commentaires.

Le xive siècle fournit, entre beaucoup d’autres, les docteurs et professeurs d’Oxford David Obugæus, lucerna Hibernix ; Hugues Verleius, Jean Bacon, doctor reso lutus, aussi docteur de Paris, auteur de quarante-huit commentaires, et Richard Lavingham, auteur d’un dictionnaire de l’Écriture ; les docteurs et professeurs de Cambridge Jean Clipston, Guillaume Califord et Thomas de ilaldon, auteur d’une Introduction à l’étude de l’Écriture ; les docteurs de Paris Guy de Perpignan, professeur d’Ecriture Sainte au palais apostolique d’Avignon, auteur d’une Concordance des Évangiles ; saint André Corsini, qui enseigna l’Écriture Sainte à Paris avant sa promotion à l’évêché de Fiésole ; Michel Aiguani de Bologne, auteur d’un commentaire in-folio sur les Psaumes ; le docteur de Vienne Frédéric Wagner, qui tous ont laissé des commentaires ; enfin le docteur de Paris, saint Pierre Thomas, de Condom, patriarche de Constantinople, auqueL l’université de Bologne, comme le témoigne Benoit XIV, doit la création de sa faculté de théologie.

Le xve siècle est fécondé par les travaux du bienheureux réformateur Jean Soreth, né à Cæn et mort à Angers, docteur de Paris, et du bienheureux Baptiste Spagnuoli, dit le Manlouan, l’ardent propagateur de la congrégation de Mantoue, le poète émule de son compatriote Virgile, qui venge avec indignation saint Jérôme de l’accusation d’ignorance de l’hébreu, dont le chargeaient les-Juifs, en même temps qu’il explique les causes des variantes qui existent entre les différentes versions de l’Écriture. C’est alors que paraissent Thomas YA’alden, docteur d’Oxford, député par le roi Henri IV d’Angleterre au concile de Pise, pour travailler à faire cesser le schisme d’Occident ; Jean llayton, aussi docteur d’Oxford, qui savait le grec et l’hébreu ; Jean Barath, docteur et professeur de Paris ; Jean Noblet, d’abord docteur en médecine de Paris, puis carme et docteur en théologie, regardé comme l’homme le plus instruit de son temps ; les docteurs et professeurs d’Oxford Henri Vichingham r Guillaume Staphilart, Gualter Hunt, député par l’Angleterre aux conciles de Ferrare et de Florence ; Jules Crestoni, Monæhus Placentinus, qui nous a donné dans lepsautier grec, accompagné d’une traduction latine faite par lui, le premier de nos Saints Livres imprimé en langue grecque, et deux dictionnaires, grec-latin et latingrec, avec une grammaire grecque, pour faciliter l’intelligence de l’Écriture ; David Ésau, de la congrégation de Mantoue, docteur et professeur de Florence ; Humbert Léonard et Mathurin Courtois, docteurs et professeurs de Paris.

Parmi les commentateurs du xvie siècle, nous rencontrons l’Espagnol Albert de Farias, auteur de deux livres sur les hébraïsmes et les héllénismes de l’Écriture ; ledocteur de Paris Claude de Montmartre, professeur au collège des Carmes de la place Maubert ; J.-M. Verrati, docteur et professeur de Bologne et de Ferrare, qui connaissait le grec, l’hébreu et le chaldéen ; Alexandre Blanckart, docteur et professeur de Cologne, théologien et orateur au concile de Trente, qui fit imprimer la Bible en flamand ; J.-B. Rubeo, professeur à la Sapience, l’un dessavants appelés par saint Pie V, lorsque, pour répondre aux désirs du concile de Trente, il forma le projet, que la mort l’em pécha d’exécuter, de corriger l’Anci en Testament ; Lucrèce Tirabosco, docteur et professeur de Bologne, théologien au concile de Trente, auteur d’un ouvrage intitulé Rationes texlus liebraici, et d’un commentaire sur les-Psaurnes ; Laurent Cuper ; Laurent Lauret, professeur à la Sapience et orateur au concile de Trente ; Christophe Silvestrano Benzoni, qui a commenté saint Paul. La deuxième moitié de ce siècle voit les commencements de la réforme de sainte Thérèse. Cette réforme a fourni sur l’Écriture un grand nombre de travaux, fruits du travail solitaire ou de l’enseignement conventuel. Malheureusement beaucoup de ces travaux sont restés enfouis manuscrits dans l’ombre des bibliothèques claustrales, d’où les différentes révolutions du xviiie siècle les ont fait disparaître. Sainte Thérèse elle-même avait écrit à la lumière de ses dons surnaturels un commentaire sue