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CARMEL DE JUDA


soit peu vers l’est. Elles occupent un grand espace et se développent en amphithéâtre sur le versant oriental de la montagne du même nom, autour d’une vallée appelée Ouadi Schahâdi. D’innombrables citernes creusées dans le roc, remontant à l’époque judaïque, sont dispersées au milieu des ruines et aux alentours. Plusieurs restes de constructions assez vastes, formées de belles pierres de taille, datent probablement du temps de la domination romaine. Trois églises ruinées, de grandeur médiocre, viennent sans doute de la période byzantine. Elles étaient à trois nefs, ayant chacune trois absides du côté de l’orient. Leurs colonnes gisent brisées sur.le sol. Vers le milieu des ruines et à la partie la plus élevée, se dresse un castel ruiné, de forme carrée, de douze mètres environ de côté. Le rez-de-chaussée et l’étage qui reste sont

gique de la Palestine, Judée, t. iii, p. 166-170 ; Ed. Robinson, Biblical Researches in Palestine, 3 in-8°, Boston, 1841, t. ii, p. 193-202. L. Heidet.

2. CARMEL (hébreu : Kàrmél ; Septante : Kcrp ! J.y, ).ov et xa Kâp[iï)iov), territoire dans la tribu de Juda. Il était situé dans le sud, du côté de l’Idumée, dans le voisinage de Maon. C’était une région de pâturages. 1 Reg., xv, 12 ; xxv, 7. Saint Jérôme l’appelle constamment une montagne. Comment, in Amos, c. i, 2 ; ix, 3, t. xxv, col. 993 et 1087 ; JnJsai., xxix, 17, t. xxiv, col. 335 Le même Père, In Amos, loc. cit., doute si le prophète, par les paroles « vertex Carmeli », ro’s hak - Karmél, désigne le grand Carmel ou le Cavmel de Juda. Les commentateurs l’ont plus généralement entendu, et c’est le plus probable, du

; 2. — Ruines de Carmel de Juda. D’après une photographie de M. L. Hetdet.

recouverts de grandes voûtes en ogives ; plusieurs pierres sont taillées en bossages, comme dans un certain nombre des monuments restant de l’époque des croisades. Au bas des ruines, dans la vallée, est un birket quscine) de quarante mètres de longueur et plus de vingt de largeur. Il était comblé par les terres qu’y avaient entraînées les pluies de l’hiver. Les habitants de Yetta, qui se sont mis en possession de tout le territoire de Kermel, viennent de le remettre en état de servir à son antique usage. A cinquante pas au nord, une source assez abondante sort du rocher et s’écoule, par des canaux, dans des puits creusés près de là. Les Arabes y amènent leurs troupeaux pour les abreuver et viennent de très loin y faire leurs provisions d’eau. Plusieurs tombeaux taillés dans le roc, suivant l’usage ancien, environnent les ruines. À six kilomètres au nord du Khirbet - Kermel, près de la route d’Hébron, on trouve la ruine appelée Tell ez-Zif ; le village toujours habité de Yetta est à cinq kilomètres au nord-ouest, et à moins de deux kilomètres vers le sud-est, on atteint le Kirbet-Ma’în, voisin du Tell du même nom — Voir Victor Guérin, Khirbet-Karmel, -dans Description géographique, historique et archéolo-DICT. DE LA Bit LE.

premier. — Saûl, à son retour de son expédition contre les Amalécites, arrivé au Carmel, s’y éleva un monument triomphal, et de là se rendit à Galgala. I Reg., xv, 12. — David, fuyant la jalousie de ce roi, se tint quelque temps caché au Carmel avec ses hommes. I Reg., xxv, 7. Nabal, le mari de la sage Abigaïl, y avait ses possessions et y faisait paître ses troupeaux. I Reg., xxv, 2. — Le roi Ozias, fils d’Amasias, y avait des vignobles où il entretenait des vignerons. II Par., xxvi, 10. On a fréquemment appliqué ce passage au Carmel de Galilée, ce qui est peu probable. Voir Carmel 3, col. 293. — La montagne appelée encore aujourd’hui par les populations du pn^sEl-Kermel, ou El-Karmel, « le Carmel, » est à quatorze kilomètres environ au sud d’El-Khalîl (Hébron). Sa hauteur est de 803 mètres. Le Carmel, semé d’orge au printemps, est dépouillé et nu le reste de l’année. Les Arabes de la région y font paître leurs troupeaux de chèvres et de moutons, comme au temps de Saül et de David, et y viennent quelquefois établir leurs campements. On voit çà et là d’antiques pressoirs. C’est sur les pentes orientales de la montagne que se trouve le Khirbet-Kermel, ruines de la ville du même nom. Voir Carmel i. L. Heidet.

II. — 10