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FOI — FOIRE


l’autre vie. I Cor., xiii, 8. Jusque-là, la foi est susceptible d’accroissements. Luc, xvii, 5 ; II Cor., x, 15 ; II Thess., i, 3. Quelques-uns ont la faible foi que Jésus-Christ reproche aux Apôtres, Matth., viii, 26 ; xiv, 31 ; d’autres ont la grande foi de la Samaritaine, Matth., xv, 28 ; la foi supérieure du centurion. Matth., viii, 10. Dieu en distribue les degrés comme il veut, Rom., xii, 3 ; mais il offre à tous la grâce de la foi suffisamment pour qu’ils soient justifiés, Gal., iii, 24 ; que JésusChrist habite en eux, Eph., iii, 17, et qu’ils fassent leur salut. Eph., ii, 8. C’est pourquoi celui qui ne croit pas sera damné. Marc, xvi, 16 ; Joa., v, 38, 45 ; Tit., iii, 10, 11 ; Apoc, xxi, 8. — Dans l’armement spirituel du chrétien que décrit saint Paul, la foi est appelée un bouclier, Eph., vi, 16, parce que, avec elle, on résiste victorieusement aux assauts du démon. I Petr., v, 9, et du monde. I Joa., v, 4. P. Renard.

FOIE (hébreu : kâbêd, ce qui est « lourd et inerte » ; Septante : vjitap ; Vulgate : jecur), glande volumineuse placée dans le corps de l’homme auprès de l’estomac, entre les poumons et les intestins, et contribuant aux fonctions nutritives par la formation de la bile et du sucre. Le foie a une forme assez irrégulière ; il est divisé en deux lobes inégaux, celui de droite beaucoup plus gros que celui de gauche. Il est maintenu dans sa position par des replis du péritoine qu’on appelle les ligaments du foie.

1° Foie des animaux. — 1. Dans les sacrifices, il est ] ordonné de brûler sur l’autel le yoférêt hakkâbêd, ou yotérét’al hakkâbêd, ou encore yotérét min hakkâbêd. Exod., xxix, 13, 22 ; Lev., iii, 4, 10, 15 ; iv, 9 ; vii, 4 ; vin, 16, 25 ; ix, 10, 19. Le mot yotérét signifie « ce qui j’reste ». Les Septante traduisent par tôv Xo6ôv tou ï^oto ; , I ou tôv èit’i tou ïJTioeTo ; , « le lobe du foie, » ou « le lobe qui est sur le foie » ; la Vulgate par reticulum jecoris, « le réticule du foie, » le réseau qui l’enveloppe, ou arvinam jecoris, Lev., iii, 15, et adipern jecoris, Lev., IV, 9, « la graisse du foie. » Rosenmùller, In Exod., Leipzig, 1795, p. 612, pense que le yotérét désigne ce qui dépasse, ce qui abonde dans le foie, c’est-à-dire le lobe principal, comme interprètent les Septante. Gesenius, Thésaurus, p. 646, croit que ce mot se rapporte au foie tout entier, à l’exclusion des artères et des nerfs qui s’y rattachent. Pour le P. de Hummelauer, In Exod. et Levit., Paris, 1897, p. 294, le yotérét indique ce qui est excellent, par conséquent la graisse qui adhère au foie. Comme dans les passages indiqués le législateur parle surtout de la graisse à brûler sur l’autel, graisse qui entoure les entrailles et les rognons, il est fort probable que « ce qui reste du foie s ou « ce qui est au-dessus du foie » désigne, comme la Vulgate l’a traduit deux fois, la graisse qui se trouve entre le péritoine et le foie, et par conséquent enveloppe une partie de cet organe. — 2. Le roi de Babylone examine le foie des animaux pour en tirer des présages. Ezech., xxi, 26. Sur l’hépatoscopie, voir Divination, col. 1445. Le foie, dont le tissu forme une masse compacte, renferme un grand nombre de canaux, conduits bilieux, artères et veines faisant arriver à la fois dans cette glande du sang artériel et du sang veineux. La sagacité des devins pouvait s’exercer sur la disposition et le contenu de ces vaisseaux. D’ailleurs leur science était toute chimérique. — 3. L’ange ordonne à Tobie de mettre de côté le foie du poisson qu’il a pris, et lui annonce que, quand il le brûlera, le démon sera chassé. Tob., VI, 5, 19 ; viii, 2. Le cœur et le fiel sont d’ailleurs associés au foie. Tob., vi, 5, 8. L’action commandée par l’ange ne semble pas être autre chose qu’un moyen destiné à voiler l’intervention divine. Voir Démoniaque, col. 1378.

2° Foie de l’homme. — Les anciens regardaient le foie comme le siège des passions violentes, surtout de la colère et de l’amour. Odys., i, 25, 15 ; Eschyle, Aqam.,

432 ; Eum., 135 ; Sophocle, Ajax, 937 ; Euripide, Rhes., 422 ; Horace, Ep. I, xviii, 72 ; Od., i, xiii, 14. Plaute, Cure, II, i, 24, donne à l’amour le nom de morbus hepatarius, « maladie de foie. » Les Arabes attribuaient au foie, kild, la même fonction, et les Juifs partageaient cette croyance. Berachot, 60 a. Cf. Fr. Delitzsch, System der biblischen Psychologie, Leipzig, 1861, p. 268. La Sainte Écriture parle de cet organe dans le même sens. La courtisane qui séduit le jeune homme est comparée à une flèche qui lui perce le foie. Prov., vii, 23. Jérémie, en proie à la vive douleur que lui cause la ruine de Jérusalem, dit que son foie se répand sur la terre, c’est-à-dire qu’il est comme fondu par le chagrin et qu’il s’échappe. Lam., ii, 11. Ces idées des anciens sur le rôle du foie s’appuient sur cette observation générale que les organes du corps, même ceux qui concentrent leur action sur la digestion, exercent une influence sur le moral suivant leur bon ou mauvais fonctionnement. Comme le foie sécrète la bile, on a cru que le tempérament appelé bilieux était dû à une action prépondérante du foie. Aujourd’hui, « on s’accorde à reconnaître que le tempérament bilieux n’est pas dû à la bile, mais à l’exubérance de la vie nerveuse et au soulèvement des passions. Si les anciens ont invoqué l’action du foie, c’est que les émotions violentes, colère, frayeur, etc., retentissent sur cet organe et provoquent la jaunisse : ils ont pris l’effet pour la cause. » D r Surbled, Le tempérament, dans la Revue des questions scientifiques, Louvain, avril 1897, p. 404. En parlant du foie comme ils le font, l’auteur des Proverbes et Jérémie se conforment aux idées de leur temps, ainsi qu’ils l’ont fait pour le cœur, sans rien enseigner quant aux fonctions particulières de cet

organe.

H. Lesêtre.

FOIN (hébreu : hâSaS ; Septante : àveijxévTiç ; Vulgate : calor), herbe qu’on fait sécher, après l’avoir fauchée, pour servir de nourriture au bétail.

La plupart des interprètes croient que dans la Palestine, comme maintenant en Orient, on ne faisait pas de foin : on se contentait de faucher au fur et à mesure l’herbe nécessaire au bétail, ou bien on laissait celui-ci pallre dans les champs. Cependant plusieurs autres, comme Michælis, Supplementa ad lexica hebraica, in-8°, Gottingue, t. i, p. 982, donnent le sens d’herbe séchée, de foin au mot hâs’as’, Is., v, 24 ; xxxiii, 11, que les premiers traduisent par paille. Il faut dire qu’en rapprochant le mot de l’arabe, comme le fait Michælis, on a plutôt le sens d’herbe séchée, de foin par opposition à l’herbe verte et non précisément le sens de paille. (Les Septante et la Vulgate n’ont pas saisi la signification de ce mot.) Un passage du livre des Proverbes, xxvii, 25, paraît favoriser cette opinion et faire allusion à la fenaison :

L’herbe se découvre et apparaît,

Et les herbes des montagnes sont recueillies.

Les Septante sont plus explicites : « Aie soin de l’herbe verte qui est dans la plaine, coupe le gazon et amasse le foin de l’été. » On distingue d’un côté l’herbe verte et de l’autre l’herbe fauchée qu’on amasse, c’est-à-dire le foin. Un passage d’Amos, vii, 1, donne également à entendre que la fenaison se faisait en Israël. « Voici que l’herbe tardive venait après la fenaison royale. » Il semble que le roi avait un droit sur la fenaison de certaines prairies et il laissait le regain, léqés, aux Israélites. Le fœnum de la Vulgate, Is., XL, 6, etc., signifie simplement c< herbe ». Voir Herbe. E. Levesque.

    1. FOIRE##

FOIRE (Vulgate : nundinse), grand marché public qui se tient à des jours déterminés de l’année. Ézéchiel, décrivant le commerce de Tyr, emploie sept fois, xxvii, 12, 14, 16, 19, 22, 27, 33, le mot’izbônîm. Les Septante le rendent par ir{op£, j place publique où l’on vend, »