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FLOT — FLUTE


sa prière au Seigneur. Jon., ii, 3, 4. — 3° C’est sur les flots terribles de la mer que le navigateur risque son vaisseau, qui les fend sans laisser de trace. Sap., v, 10 ; xiv, 1. Ces Ilots secouent ceux qui sont dans le vaisseau. Eccli., xxix, 24. — 5° La tempête soulève les flots de la mer de Galilée pendant que les Apôtres sont en barque, et le péril est extrême. Matth., viii, 24 ; xiv, 24 ; Marc, IV, 37.

II. Au sens figuré. — 1° Les flots sont l’image de l’épreuve qui passe et repasse pour accabler le malheureux. II Reg., xxii, 4 ; Ps. xli, 8 ; lxxxvii, 8 ; I Mach., vi, 11. — 2° La multitude des Ilots qui couvrent Babylone, Jer., li, 42, et qui montent à l’assaut de Tyr, Ezech., xxvi, 3, représentent les armées ennemies qui viendront châtier ces deux villes. Dieu peut maîtriser ces Ilots aussi bien que ceux de la mer, et il le fera en faveur d’Israël repentant. Zach., x, 11. — 3° Les flots figurent encore la mobilité et l’inconstance qui régnent dans les idées des adversaires de la foi..Tac, i, 6 ; Jude, 13. — 4° Par leur abondance, ils sont l’image d’un grand bonheur, Is., xlviii, 18, et de la libéralité avec laquelle Dieu a désaltéré son peuple au désert. Ps. lxxvii (lxxviii), 15.

— Dans ce dernier texte, comme dans quelques autres, les versions traduisent par ctë-jtruo ; , abyssins, <c abîme, » le mot tehôm, tehomôt, qui signifie une grande masse

d’eau ou la grande mer.

H. Lesêtre.

FLOTTE de Salomon et de Josaphat. Voir Navigation.

    1. FLUTE##

FLUTE (hébreu : hâlîl, nehîlâh, ’ûrjâb ; Septante : a-jXôç, â’pyavov ; Vulgate : tibia), instrument à vent formé d’un tube creux et percé de trous pour varier les sons.

I. Noms. — Des noms hébreux qui désignent la flûte, deux, hâlîl et nehîlâh, sont pris de la nature de l’instrument lui-même : un « tuyau percé de Irous », bbn,

( J^-, halal, « percer. » Le troisième terme s’applique au mode d’emploi : 31y, ’âgab, « respirer, souffler. » L’équivalent de hâlîl dans les Septanle, aù), <5 ; , est, comme tibia chez les Latins, une appellation générique, qui comprenait pour les anciens aussi bien les instruments à anches (clarinettes et hautbois) que les flûtes proprement dites, chalumeau, llûte à bec et ilùte traversière. Nehîlôl esl un pluriel qui peut indiquer la double flûte,

Gen., iv, 21 ; Job, xxi, 12, ou >j>oc>jj.ôç. Job, xxx, 31. Dans les Talmuds et l’hébreu rabbinique, ’ûgàb est rendu par 3ï3N, ~v~~ 3 7 3N, « flûte de berger. » L’équivalent arabe

est ( j vO, « roseau, tige, tuyau, partie de roseau

entre deux nœuds. » — Les anciens possédèrent aussi diverses espèces de sifflets ou syrinx et la flûte de Pan, composée de plusieurs tuyaux réunis par un lien ou collés avec de la cire et que l’on joue en les faisant glisser le long de la lèvre inférieure. Il faut rapporter à ces désignations le terme de masrôqîtâ", dans le texte chaldéen de Daniel, iii, 5, 7, 10, 15 ; Septante, Théodotion : (r-ifiyl ; Vulgate : fistula. On ne trouve pas en Egypte de traces certaines de cet instrument. Voir V. Loret, Journ. asiat., 1889, p. 130, 131. La racine sémitique est sâraq, « siffler. » Is., v, 26 ; vii, 18 ; Job, xxvii, 23. Cf. Jud., v, 16. — Le mot néqeb, qui signifie « trou », Ezech., xxviii, 13, et est associé à (ôf, « tympanum, » dans la description de la gloire du roi de Tyr, désignerait aussi la flûte d’après quelques interprètes, mais ce n’est pas le nom d’un instrument de musique. Il serait question dans ce passage de la monture des pierres précieuses, et nèqabîm désignerait la sertissure de métal : mësaq’ân bizëhâb. Targum de Jonathan, sur Ezech., xxviii, 13.

IL Origine et description des flûtes antiques. — Les types de ces instruments remontent à l’origine de l’humanité. Il en est fait mention au début de la Genèse : il Jubal fut le père de tous ceux qui touchent de la harpe et de la flûte. » ’ûgâb. Gen., iv, 21. En Egypte, les tombeaux de Ghizéh en offrent des représentations remontant à la IVe et à la ve dynasties. Lepsius, Denkmâler, Abth. ii, pi. 36, 74 ; et la légende, qui consacre la lyre à Mercure, met aux mains d’Osiris la flûte de roseau. Voir Pollux, Onomasticon, iv, 10, 77, Berlin, 1846, p. 138. Lucrèce, v, 1381, 1405, édit. Panckoucke, Paris, 1832, p. 212, 214, en décrit l’invention faite par des bergers. Historiquement, c’est aux Phrygiens, peuple pasteur et agriculteur, rapproché anciennement de la culture syro-phénicienne, que les Grecs attribuaient l’invention de la flûte. Pollux, Onomasticon, iv, 75. Il se pourrait même que l’ancien nom

phrygien, analogue sans doute à l’arménien bq^i^b

(yê’èkn= élègn), « roseau, » nous donnât l’étymologie du mot « élégie », que les grammairiens grecs n’ont

071, — Flûtes égyptiennes représentées sur les monuments. — rve dynastie. Ghizéh. D’après Lepsius, Denlcmàier, Abth. ii, Bl. 36.

— Flûte double, — BeuiHassan. D’après Champolllon, Monuments de V Egypte, iii, 377 ter.

J. Weiss, Die musikalischen Instrumente in den heiligen Schriften, Grâtz, 1895, p. 82, ou bien représenter, comme neginot dans la catégorie des harpes, le nom collectif des flûtes et des hautbois.’Ugâb est traduit par opyavov, Ps. cl, 4, terme d’un sens très général, qui peut étymologiquement s’appliquer à un instrument quelconque (cf. kelè sir, opysevs, I Par., xv, 15 ; xvi, 5, 42 ; II Par., xxix, 26, 27), et ailleurs fautivement par xifiôpa,

jamais expliqué. Voir Bulletin critique, 1890, p. 1C3. Au IXe siècle avant Jésus-Christ, les Grecs avaient déjà dre ?sé les règles de l’aulétique. Gevaërt, Histoire et théorie de la musique dans l’antiquité, Gand, 1881, t. ii, p. 80. Parmi les spécimens de flûtes et hautbois des anciens, les uns ne sont pas perforés latéralement ; les autres, a-J).oî i : o).uç60yyoi, sont pourvus de trous, mais en petit nombre. Cf. Horace, foramine pauco, Art. poet., 203.