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CAPPADOCE — CAPPEL


mèrent deux royaumes vassaux, dont l’un s’appela le royaume de Cappadoce et l’autre le royaume du Pont. Strabon, xii, 1, 4. Mais ce dernier royaume conserva encore le nom de Cappadoce ; on le voit par une inscription d’Éphèse, où Mithridate est appelé KaititaSox ; [aç paat).e-Jî]. Lebas -Waddington, Voyage archéologique, t. iii, n° 136 a ; cf. ibid., p. 59. — La Cappadoce comprenait donc plusieurs peuples et changea souvent d’étendue et de divisions ; mais ces peuples parlaient une même langue, le cappadocien. Strabon, xii, 3, 25. Ils occupaient la portion de terre comprise entre le Taurus de Cilicie, au sud ; l’Arménie et la Colchide, à l’est ; le Pont-Euxin jusqu’à l’embouchure de l’Halys, au nord ; et par la Paphlagonie

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69. — Carte de Cappadoce.

et la partie de la Phrygie qu’occupaient les Galates, à l’ouest. Strabon, xii, 1, 1. Voir la carte (fig. 69).

Les rois de Cappadoce se rendirent complètement indépendants des Grecs à la mort de Séleucus I" Nicator, en 281. L’un d’eux, Ariarathe V, est mentionné dans I Mach., xv, 22. Voir Ariarathe. En l’an 17 après J.-C, à la mort d’Archélaùs le dernier roi, Tibère résolut de faire de la Cappadoce une province romaine. Tacite, Annal., ii, 42 ; Strabon, xii, 1, 4. La province de Cappadoce eut pour limites : au nord, le Pont et la petile Arménie ; à l’est, l’Euphrate la séparait de la grande Arménie ; au sud, l’Amunus et le Taurus la séparaient de la Commagène et de la Cilicie, et enfin, à l’ouest, elle confinait à la Galatie. La division du pays en onze stratégies fut conservée telle qu’elle existait sous le dernier roi, Archélaùs. Strabon, xii, 1, 4. Cette division subsistait encore au temps d’Antonin le Pieux. Plolémée, v, 6 et 7. — Auguste avait placé un procurateur romain auprès d’Archélaùs. Dion Cassius, lvii, 16. Ce fut également un procurateur, et par conséquent un chevalier, qui gouverna la province une fois organisée. Dion Cassius, lvii, 17 ; Tacite, Annal., xii, 49. Comme le procurateur de Judée, il était protégé par le légat pro-préteur de Syrie. En 70, Vespasien changea cet état de choses et confia la Cappadoce à un légat propréteur de rang consulaire. Suétone, Vespasien, vin. Cf. Josèphe, Bell, jud., Yll, i, 3. Ce changement fut nécessité par les fréquentes incursions des Barbares voisins.

La Cappadoce, quoique située au sud du Pont, est plus froide que cette contrée ; l’hiver certaines parties sont même couvertes de neige. Aussi n’y a-t-il que très peu d’arbres fruitiers. Le pays produit cependant du blé. On y rencontre de nombreux troupeaux de chèvres. Les moutons, qui y sont aujourd’hui très nombreux, y étaient autrefois inconnus. Les habitants se livraient aussi à l’éle vage des chevaux et à celui des mulets, grâce à la présence de nombreux troupeaux d’onagres. Les mulets de Cappadoce sont encore aujourd’hui célèbres en Orient. Les rois de Perse s’étaient réservé une partie du pays pour en faire des parcs de chasse. Parmi les richesses de la Cappadoce, il faut encore signaler les mines de sel, la terre de Sinope, qui contient beaucoup de minium, et enfin des mines de cristal, d’onyx et de minéraux de tous genres. Strabon, xii, 2, 10 ; cf. iii, 5, 10.

Le pays est traversé du nord-est au sud-ouest par l’Anti-Taurus. A 1 ouest de la chaîne se trouve la vallée de l’Halys, à l’est celle du Mêlas, affluent de l’Euphrate et celle du Karamelas, affluent du Pyramus. Entre les deux chaînes parallèles de l’AntiTaurus coule le Sarus. Les villes y étaient peu nombreuses et peu importantes. Les principales sont : Mélitène, Comana, près de laquelle était le célèbre sanctuaire de la déesse Ma, dont subsistent encore des ruines importantes. Strabon, xii, 2, 3, Mazaca, qui devint plus tard Césarée et qui était située près de l’Argœus, volcan éteint et point culminant de la Cappadoce ; Garsaura ou Archélais ; Tyane, patrie d’Apollonius, dont on tenta, au IIe siècle après J.-C, d’opposer la personne à celle du Sauveur, et Nysse, dans la vallée de l’Halys.

Les habitants avaient très mauvaise réputation. Un proverbe grec, cité par Suidas, Lexicon, au mot xâitita, fait allusion aux trois peuples détestables dont le nom commence par un cappa : Tpi’a xâitita xâxcaTa, c’est-à-dire les Cappadociens, les Ciliciens et les Cretois. Cf. Plaute, Curculio, ii, 1, 18. Ce fut seulement au IVe siècle après J.-C. que saint Grégoire de Nazianze, saint Grégoire de Nysse et saint Basile de Césarée donnèrent meilleur renom à la Cappadoce. Les Cappadociens habitaient dans des grottes et se revêtaient de poils de chèvres. On trouve encore aujourd’hui un grand nombre de ces grottes, mais il n’est resté aucun monument de la langue cappadocienne. Voir, sur la Cappadoce, Ch. Texier, Asie Mineure, dans VUnivers pittoresque, Paris, 1863, t. ii, 1. vii, p. 500 ; Hamilton, Researches in Asia Minor, in-8°, Londres, 1842, t. i et ii, p. 100 ; Mommsen et Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. franc., t. ix, Organisation de l’empire, in-8°, Paris, 1892, t. ii, p. 288 ; H. Kiepert, Manuel de géographie ancienne, trad. franc., in-8°, Paris, 1887, p. 57 ; Mommsen, Histoire romaine, trad. franc. ; t. x, Paris, 1888, p. 105.

E. Beurlieh.

    1. CAPPADOCIENS##

CAPPADOCIENS, traduction dans la Vulgate, Deut., il, 23, du nom du peuple appelé en hébreu Kaftôrïm. Dans les deux autres endroits de l’Écriture où les Caphtorim sont nommés, Gen., x, 14, et I Par., i, 12, notre version latine a conservé la forme hébraïque ; Voir Capiitorim.

1. CAPPEL Jacques, théologien protestant, né à Rennes en mars 1570, mort à Sedan le 7 septembre 1624. Il était fils d’un conseiller au parlement de Rennes, qui, ayant dû abandonner sa charge à cause de la Réforme qu’il avait embrassée, vint se réfugier près de Sedan. Jacques Cappel étudia la théologie en cette ville et y exerça ensuite les fonctions de pasteur et de professeur de langue hébraïque. Ses explications sur les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament ont été imprimées avec les œuvres de son frère, Louis Cappel, par les soins de son neveu, et également dans les Critici sacri, 13 in-f°, Amsterdam,

1698-1732. Voir Cappel 2.

B. Heurtebize.

2. CAPPEL Louis, théologien protestant, frère du précédent, né à Saint-Élier, à quelques lieues de Sedan, le 15 octobre 1585, mort à Saumur le 18 juin 1658. Il étudia à Sedan, et à vingt-quatre ans était ministre de l’église réformée de Bordeaux, qui lui fournit les moyens de parcourir les principales universités étrangères. Il resta deux ans à Oxford, et après avoir visité l’Allemagne et la Hol-