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FIN DU MONDE - FINNOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE


L’exhortation adressée par saint Paul aux Hébreux, X, 25, de ne pas déserter les assemblées, comme quelques-uns en ont pris l’habitude, mais de se consoler d’autant plus que le jour approche, et la leçon de patience qu’il leur donne en disant : « Encore un peu de temps, celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas, n Hebr., x, 37, peuvent être rapportées à la ruine de Jérusalem. L’Apôtre écrit aux habitants de la Palestine, et il leur montre déjà visibles les signes de la catastrophe prochaine. Drach, Épîtres de saint Paul, 2e édit., Paris, 1896, p. 769 et 772. Les commentateurs qui trouvent une allusion au second avènement du Sauveur admettent ici comme ailleurs une erreur personnelle de la part de l’Apôtre, ou bien recouvent à la théorie du double sens littéral et joignent aux derniers événements soit la ruine de la nationalité juive, soit une venue invisible de Jésus à la mort de chaque individu. Van Steenkiste, Comment, in omnes S. Pauli Epistolas, t. ii, p. 595 et 599-000. Cf. Krieger, Essai sur le dogme de l’apôtre saint Paul concernant la parousie de Jésus-Christ et la résurrection, in-4°, Strasbourg, 1836 ; R. Kabisch, Die Eschatologie des Paulus, 1893.

3. Saint Jacques, v, 7-9, donne aux chrétiens pauvres et malheureux une leçon de patience : « Soyez donc patients, mes frères, jusqu’au jour du Seigneur. » Puis il propose l’exemple du laboureur qui attend la pluie, et il conclut : « Soyez donc patients, vous aussi, et raffermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur approche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, mes frères, afin que vous ne soyez pas condamnés. Voilà que le juge est à la porte. » Cette exhortation, adressée par l’évêque de Jérusalem « aux douze tribus qui étaient dans la dispersion », Jacques, i, 1, s’appuie non pas sur le jugement dernier, qui n’était pas proche, mais plutôt sur l’avènement du Seigneur et de sa justice à l’égard des Juifs non convertis. Le châtiment qui allait fondre sur ceux-ci devait consoler au milieu des persécutions qu’ils souffraient les chrétiens sortis du judaïsme et leur donner la patience nécessaire pour supporter leur pauvreté et leur misère.

4. Saint Jean, dans sa première Épître, ii, 18, écrivait encore : « Mes petits enfants, cette heure est la dernière, et comme vous avez entendu que l’Antéchrist vient, il y a maintenant beaucoup d’Antéchrists ; d’où nous savons que c’est la dernière heure. » Jésus avait annoncé l’apparition de faux prophètes et de faux Messies dans les temps qui précéderaient la ruine de Jérusalem et la fin du monde. Matth., xxiv, Il et 24. Le disciple bien-aimé, voyant paraître de faux docteurs, I Joa., ii, 22 ; iv, 3 ; II Joa., 7, les appelle des Antéchrists, précurseurs de l’Antéchrist des derniers jours, et il en conclut qu’elle est commencée la dernière heure, c’est-à-dire la dernière période du monde. Drach, Épîtres catholiques, Paris, 1879, p. 182. De même, quand saint Jean recommande aux chrétiens de demeurer fidèles à l’enseignement du Sauveur, « afin que lorsqu’il apparaîtra nous ayons confiance et que nous ne soyons pas confondus par lui à son avènement, » I Joa., Il, 28, il fait une simple recommandation morale de vivre de façon à être favorablement jugés au dernier jour, sans aucune allusion à la proximité ou à l’éloignement de l’avènement du Sauveur. Drach, Ép. cath., p. 185. Sur l’ensemble de la doctrine des Épîtres des Apôtres à ce sujet, voir Lescœur, Le règne temporel de JésusChrist, p. 145-179. — De l’Apocalypse on ne peut rien conclure non plus touchant la proximité du second avènement de Jésus et de la fin du monde. Sans doute le Seigneur dit plusieurs fois au voyant de Patmos : « Je viendrai bientôt. » Mais étudiées dans le contexte, ces paroles ne fixent pas le temps de la venue du Sauveur. Dites à l’ange de Philadelphie, Apoc, iii, 11, elles annoncent la proximité de la tentation ou persécution dont il sera préservé, et elles sont un encouragement à persévérer pour ne point perdre la couronne qui lui est réservée. Répétées au dernier chapitre, Apoc, xxii,

6, 7, 20, elles concerner) l toutes les prédictions contenues dans ce livre mystérieux. Or ces prédictions, qu’elles regardent la vie présente ou la vie future, s’accompliront prochainement, car la durée du monde actuel, comparée à l’éternité, est peu de chose. Le temps de leur réalisation est proche, Apoc, xxii, 10 ; elle est commencée depuis l’époque de la composition de l’Apocalypse, elle est accomplie déjà partiellement et elle s’achèvera graduellement. Aussi le voyant clôt-il son livre par cet ardent souhait : « Venez, Seigneur Jésus. » Apoc, xxii, 20. Drach, Apocalypse de saint Jean, Paris, 1879, p. 167-168. Cf. Atzberger, Die christliche Eschatologie, p. 327-333 ; Stentrup, Prxlectiones dogmalicse de Verbo incarnato, Soteriologia, t. ii, Inspruck, 1889, p. 914-924.

De cette discussion des textes scripturaires, il ressort clairement que la Bible ne contient pas un enseignement précis et certain sur l’époque de la seconde venue de Jésus-Christ et par conséquent de la fin du monde. Non seulement le jour et l’heure ont toujours été incertains et inconnus ; mais la date elle-même n’a jamais été fixée avec précision et exactitude. Si parfois NotreSeigneur et ses Apôtres se sont exprimés comme s’ils avaient la persuasion que la fin du monde est proche, leurs discours et leurs paroles ont reçu tant d’interprétations diverses et même si divergentes, que le désaccord des interprètes prouve à lui seul qu’ils n’étaient pas clairs et concluants. Autrement ces explications presque contradictoires n’eussent pas pu se produire. Si des Pères et des écrivains ecclésiastiques ont pensé reconnaître à leur époque des signes précurseurs de la fin du monde, voir B. Iungmann, Tractatus de novissimis, 3e édit., Ratisbonne, 1885, p. 203-207, Léon X, au cinquième concile de Latran (sess. xi, const. De modo prœdicandi), a sagement interdit, sous peine d’excommunication réservée au pape, d’annoncer en chaire l’époque fixe de l’Antéchrist et du jugement dernier. Labbe et Cossart, Concilia, Paris, 1672, t. xiv, p. 290 et 291. Cf. Thomas, Le règne du Christ, l’Église militante et les derniers temps, Paris, 1893 ; Id., La fin du monde d’après la foi et la science, in-12, Paris, 1898 ; P. E. Briët, Die Eschatologie nach dem N. T., 1857-1858 ; J. S. Russel, The Parousia, 2e édit., 1887. L. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vomicànischen Zeit, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1896 ; E. YVadstein, Die eschatologische Ideengruppe… in den Hauptmomenten ihrer christlich-mittelalterlichen Gcsamtentioickelung, in-8°, Leipzig, 1890. E. Mangenot.

    1. FINNOISES##

FINNOISES (VERSIONS) DE LA BIBLE. —

Les langues finnoises sont un rameau de la famille des langues ouralo-altaïques ou tartares. Elles comprennent 1° le finlandais ou finnois proprement dit, parlé par les Finlandais, qui s’appellent eux-mêmes Suomalaines et portent le nom de Tchoudes dans les chroniques russes, 2° l’esthonien, et 3° le lapon.

1° Finnois. — Le Nouveau Testament fut traduit sur le grec en finnois et publié, in-4°, à Stockholm, en 1548, par Michel Agricola, élève de Luther, qui devint dans la suite évêque d’Abo (mort en 1557). La Bible complète fut publiée, in-f », en 1042, à Stockholm, sous les auspices de la reine Christine de Suède. On en donna deux nouvelles éditions in-4°, en 1758 et 1776. Cette traduction avait été faite sur les textes originaux par jEschillus Petrœus, qui devint dans la suite évêque d’Abo, par Martin Stodius, professeur de langues orientales à l’université d’Abo, par Grégoire Mathæi, pasteur de Poken, et par Henri Hoffmann, pasteur de Maschoen. Une autre version, également d’après les textes originaux, fut l’œuvre de Henri Florin (mort en 1705), pasteur de Pæmaren. Elle parut à Abo en 1685, mais eut peu de succès. — Le Nouveau Testament de la reine Christine fut réédité séparément en 1732, 1740, 1774, 1776. Voir V. Vasenius, Suomalainen Kirjallisus [La littérature finnoise), 1544-1877 (dans