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FIGUIER


voit représenté sur les bas-reliefs de la prise de Lachis par Sennachérib (fig. 655). Layard, Monuments, t. ii, pi. 14. On le rencontrait même auprès de la plupart des demeures, la vigne mariant ses rameaux à son feuillage. Aussi « habiter sous la vigne et son figuier » étaitil devenu une expression proverbiale pour marquer la jouissance paisible des biens, des productions de la terre, représentés par le figuier et la vigne, les meilleurs arbres du pays (fig. 656). 1Il Reg., iv, 25 ; Mich., iv, 4 ; I Mach., xiv, 12. C’est pour cela que les prophètes peignent la paix des temps messianiques par cette image, Mich., IV, 4 ; Zach., iii, 10, ou par une autre semblable : chacun mangera de sa vigne et de son figuier. IV Reg., xviii, 31 ; Is., xxxvi, 16. De même les deux noms de la vigne et du figuier se trouvent associés dans les promesses de Dieu à Israël : s’il est fidèle, le figuier et la vigne pousseront

feuilles vers le temps de Pâques, il semblait qu’un arbre si précoce dût avoir au moins quelques figues printanières, bikkurâh. Mais il n’avait qu’une apparence trompeuse. Le Sauveur, en le maudissant, veut donner à ses Apôtres un enseignement moral. W. M. Thomson, The Land and the Book, in-8°, Londres, 1885, p. 349.

II. fruit. — 1° Noms. — Le nom du fruit n’est pas habituellement différent de celui de l’arbre ; cependant quand ils se rencontrent dans la même phrase, on trouve le nom de la figue au pluriel, te’ênim. Jer., viii, 13. Pour désigner les premières figues, qui mûrissent à la fin du printemps ou au commencement de l’été, les Hébreux emploient souvent un nom particulier, bikkurâh (de bâkar, « venir le premier » ), « la précoce, » Is., xxviii, 4 ; Mich., vii, 1 ; Ose., ix, 10 ; cf. Jer., xxiv, 2, mot que les j Septante rendent par aûxov, et la Vulgate par tempora 655.

Figuiers et vigne, aux environs de Lachis. British Muséum. D’après Layard, Monuments o/ Nineveh, t. ii, pi. 22.

avec vigueur. Joël, ii, 22. C’est également par l’association des deux noms que sont dépeints les ravages de l’invasion, châtiment divin : l’ennemi détruira les vignes et les figuiers, Jer., v, 17 ; il n’y aura plus de raisins à la vigne ni de figues au figuier, Jer., viii, 13 ; le figuier ne fleurira pas et la vigne ne produira rien. Hab., iii, 17 ; cf. Ps. civ, 33 ; Ose., ii, 14 ; Joël, i, 7, 12 ; Agg., ii, 19.

— Cet arbre, si connu en Israël, est employé dans la littérature sacrée pour marquer d’autres idées, et sert de parabole. Quand le figuier est bien cultivé, il donne du fruit ; de là une image des avantages qu’assure la fidélité pour le serviteur à l’égard de son maître. Prov., xxvii, 18. Quand le figuier pousse ses premiers fruits, c’est le signe du printemps, Cant., ii, 13 ; quand il se couvre de feuilles, c’est l’annonce de l’été. Matth., xxiv, 32 ; Marc, xiii, 28 ; Luc, xxi, 29. C’est un figuier, planté dans la vigne et stérile malgré les soins du vigneron, qui sert de parabole au Sauveur pour exprimer l’inutilité de ses efforts auprès d’Israël. Luc, xiii, 6-9. C’est encore un figuier, auquel il espérait trouver du fruit, qu’il maudit pour donner par une parabole en action une leçon à ses Apôtres dans la dernière semaine de sa vie. Matth., xxi, 19-20 ; Marc, xi, 13. Ce n’était pas la saison des figues, remarque le dernier Évangéliste. De là, on s’est demandé pourquoi le divin Maître le maudit. On sait que le figuier émet ses fruits avant de produire son feuillage. Pline, H. N., xvi, 49. Comme cet arbre était couvert de

neum, dans Ose., IX, 10 ; 71pMT0Y ovae’pt’secoquas ficus, dans Mich., vii, 1 ; 71p68pou.oç gùy.o-j et temporaneum, dans Is., xxviii, 4. La figue verte qui n’a pas mûri et est restée suspendue à l’arbre durant l’hiver se dit pag, Cant., ii, 13 (Septante : ô’X’jvOot ; Vulgate : ficus). Ce mot entre dans la composition du nom d’un village situé sur le mont des Oliviers, Bethphagé, Br^çpa-f’iî, « maison des figues vertes. » Voir t. i, col. 1706. Quant au mot debêlâh ( Septante : îtaXâOr]), il ne désigne pas une espèce de figues, mais une masse ou un gâteau de figues sèches. I Reg., xxv, 18 ; xxx, 12 ; IV Reg., xx, 7 ; I Par., xii, 40. Cf. P. de Lagarde, Ueber die semitischen Namen des Feigenbaumes und der Feige, dans les Nachrichten der Gesellschaft de>' Wissenschaflen zu Gôttingen, 3 décembre 1881 ; J. Halévy, Mélanges de critique, xi, in-8°, Paris, 1883, p. 197-203 ; I. Lôw, Aramâische Pflanzennamen, in-8° : Leipzig, 1881, p. 390-392.

2° Mention dans l’Écriture et usages. — En Orient, la figue entre comme partie importante dans la nourriture quotidienne. Aussi les Hébreux dans le désert de Cadès regrettent l’Egypte en face de ces lieux arides, qui ne produisent ni figues, ni grenades, ni raisins. Num., xx, 5. Pour marquer la fertilité de la Terre Promise, les espions d’Israël qui pénétrèrent dans la vallée d’Escol, au nord d’Hébron, en rapportèrent du raisin, des grenades et des figues. Cf. Deut., viii, 8. Après la captivité, le commerce en apportait à Jérusalem, non seulement des