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FEU — FÈVE


Eschyle, Prometh., 3, etc. Les Romains adoraient Vulcain, fils de Jupiter et de Junon et dieu du feu. Cicéron, Nat. deor., III, xxii, 55 ; Ovide, Metam., vii, 437, etc. Yesta partageait les honneurs divins comme déesse du foyer, Cicéron, Nat. deor., II, xxvii, 67, et les vestales entretenaient en son honneur le feu sacré. En un mot, l’on peut dire qu’au moment où écrivait l’auteur de la Sagesse, il n’était presque pas un seul peuple au monde, en dehors des Juifs, qui ne considérât le feu comme une divinité.

— Le feu qui brûlait sans cesse dans le Temple de Jérusalem n’eut jamais aux yeux des Hébreux la signification que lui donnaient les idolâtres. Le feu de l’autel mosaïque n’était ni un dieu, ni même une représentation quelconque de la divinité, mais un simple agent physique mis au service du vrai Dieu pour brûler les parfums et consume ! » les victimes. Les Juifs ne sont jamais, sous ce rapport, tombés dans l’idolâtrie des autres peuples. Cf. Bàhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1837, t. i, p. 456.

VIII. Le feu dans le sens métaphorique et symbolique. — Les différentes propriétés du feu, son éclat, son activité, sa lumière, sa chaleur et aussi ses dangers, l’ont fait employer comme terme de comparaison pour désigner des choses souvent fort opposées : 1° En Dieu, sa gloire et sa majesté, éclatantes comme le feu. Exod., iii, 2 ; xix, 18 ; xxiv, 17 ; Deut., iv, 12, 24 ; ix, 3, etc. Dieu est ordinairement représenté comme environné du feu et des éclairs, Exod., xix, 16 ; Ps. xxviii (xxix), 7 ; xlix (l), 3, etc. ; — sa colère, qui détruit tout comme un feu dévorant, Num., xi, 1, 3 ; Deut., xxxii, 22 ; Ps. xvii (xviii), 9 ; Lxxxviii (lxxxix), 47 ; Sap., xvi, 16-18 ; Eccli., xxxix, 35 ; Jer., xv, 14, etc. ; — sa grâce surnaturelle, destinée à produire dans les âmes la lumière de lu foi et’l’ardeur de l’amour. Notre-Seigneur vient jeter ce feu sur la terre et tout son désir est qu’il s’embrase. Luc, xii, 49. L’Esprit-Saint prend l’apparence de langues de l’eu pour se donner aux Apôtres à la Pentecôte. Act., ii, 3 ; cf. Matth., iii, 11.

— 2° Dans les anges. — Les chérubins du paradis ont un glaive de feu, vraisemblablement la foudre. Gen., iii, 24. Voir Épée, col. 1824. Les anges sont des flammes de feu, ou les flammes de feu deviennent les serviteurs de Dieu, Ps. cm (civ), 4, ce qui marque l’empressement et la force irrésistible des esprits célestes quand ils exécutent les ordres de Dieu. — 3° Dans l’homme, le feu désigne le zèle ardent, qui anime Élie, Eccli., xlviii, 1 ; saint Jean-Baptiste, Joa., v, 35 ; saint Paul, Il Cor., xi, 29 ; — le malheur, qui ravage eomme le feu, Job, xv, 34 ; xx, 26 ; Is., i, 30 ; xxx, 30 ; Lam., ii, 3, etc. ;

— la maladie qui consume, Judith, xvi, 21 ; Eccli., vii, 19 ;

— la discorde, Eccli., xxiii, 23 ; xxviii, 11, 13 ; — la guerre, Num., xxi, 28 ; — les passions ardentes qui sont au cœur de l’homme. Eccli., ix, 9, 11 ; Job, xxxi, 12 ; I Cor., vii, 9. — 4° Proverbialement, passer par l’eau et par le feu, c’est courir des périls de toute nature. Ps. lxv (lxvi), 12 ; Is., xliii, 2. Avoir devant soi l’eau et le feu, c’est avoir le choix entre des choses contraires, le bien

et le mal. Eccli., xv, 17.

H. Lesêtre.
    1. FEU ARDENT François##

FEU ARDENT François, ne à Bayeux vers l’an 1541, mort le 7 janvier 1612. Après avoir étudié les humanités à Coutances, il y embrassa la vie franciscaine, et de là fut envoyé à l’Université de Paris, où ses talents, comme disciple et comme maître, brillèrent du plus grand éclat ; puis il parcourut les principales villes de France, prêchant et controversant avec un succès peu commun, jusqu’à ce que, brisé par ses travaux, il se retira à Bayeux afin d’y passer en paix les dernières années de sa vie. Bien qu’il eût été en relations avec les plus grands et les plus savants hommes de son temps, il n’avait jamais voulu accepter aucune dignité ni dans ion ordre ni au dehors. Son œuvre imprimée a été très considérable et très variée ; les parties qui nous intéressent ici sont les suivantes : 1. In totius Sacras Scrnturse Glossam ordi nariam et Postulas Lyrani commentarii. Il avait longtemps travaillé à cet ouvrage, avec l’aide de quelques docteurs de Paris, et il le dédia à Sixte V. L’impression en fut commencée à Lyon et à Venise, et se trouva empêchée par les troubles qui désolaient la France au temps de la Ligue ; aussi nos bibliographes ne nous en donnen ;-ils aucune description. — 2. In librum Rulh commentarii, in-8°, Paris, 1582, 1585 ; Anvers, 1585. — 3. la librum Esther commentarii prsecipue concionatoribus accommodât i, in-8°, Paris, 1585 ; Cologne, 1594, 1595.

— 4. In Jonam prophetam commentarii, ex veterum Patrum hebrœorum, gnecorum, latinorum scriptis collecti, et chrisiianis mijsteriis ac concionibus aptati, in-8°, Cologne, 1595. — 5. In Epislolam. ad Romanos, in-8°, Paris, 1599. — 6. In Epistolam D. Pauli apostoli ad Philemonem, Paris, 1587. — 7. In utramque Epistolam D. Pétri, in-8°, Paris, 1598, 1600 et 1611. —

8. In D. Jacobi Epistolam. Cet ouvrage fut d’abord le simple résultat des notes prises par les auditeurs de Feuardent ; par la suite, il le revit, compléta et publia. Paris, 1599. — 9. In D. Judse Epistolam, Cologne, 1595. L’auteur prend occasion de ce commentaire pour décrire savamment et comparer les mœurs des hérésiarques de tous les temps. — 10. Super duo Lucas prima capita, in-8°, Paris, 1605. Cet ouvrage est plutôt une suite d’homélies qu’un commentaire proprement dit.

P. Apollinaire.

    1. FEUILLE##

FEUILLE (hébreu : ’àléh, de’âlâh, « monter, croître, » et une fois têréf, la feuille récente, Ezech., xvii, 9 ; Septante : ç-jX), ov ; Vulgate : folittm, frons), organe du végétal, qui pousse le long des rameaux ou à leur extrémité, est de couleur verte, de mince épaisseur, mais de contours très variables suivant les plantes, et le plus souvent est caduque, c’est-à-dire tombe de l’arbre à la fin de la saison, se dessèche et devient alors facilement le jouet du vent. — 1° La Sainte Écriture mentionne les feuilles de figuier dont Adam et Eve firent leur premier vêtement, Gen., iii, 7 ; la feuille d’olivier que la colombe rapporta dans l’arche, Gen., viii, 11 ; les belles feuilles de l’arbre que Nabuchodonosor vit en songe, Dan., iv,

9, 11 ; les premières feuilles du figuier qui annoncent l’approche de l’été, Matth., xxiv, 32 ; Marc, xiii, 28 ; les feuillages sous lesquels les Israélites devaient habiter durant la fête des Tabernacles, Lev., xxiii, 40 ; II Esdr., vm, 15, et ceux qui servaient d’abris aux cultes idolâ— triques, Deut., xii, 2 ; 1Il Rcg., xiv, 23 ; le feuillage (’ôfâ’im ; Septante : r.i-ptx :  ; Vulgate : pétrie., traductions qui supposenten hébreu kéfim) au milieu duquel chantent les oiseaux, Ps. cm (civ), 12, etc. Voir Bois sacré, 1. 1, col. 1839. — 2° La feuille verte et fixée à la branche est le symbole de la vie et de la prospérité spirituelle. Ps. i, 3 ; Prov., xi, 28 ; Jer., xvii, 8 ; Ezech., xlvii, 12 ; Apoc, xxii, 2. — 3° La feuille tombée et desséchée est l’image de l’impuissance, Lev., xxvi. 36 : Is., liv, C ; de la faiblesse sans défense, Job, xiii, 25 ; Eccli., xiv, 16 ; de l’état, misérable dans lequel on tombe par suite de l’orgueil, Eccli., vi, 3, et de l’infidélité à Dieu. Is., i, 30 ; lxiv, G ; Jer., viii, 13 ; Ezech., xvii, 9. Isaïe, xxxiv, 4, dit qu’au jour du jugement les astres tomberont comme les feuilles

de la vigne et du figuier. — Sur le figuier qui n’a que des feuilles et point de fruits, Matth., xxi, 19 ; Marc,

xi, 13, voir Figuier.

H. Lesêtre.

FÈVE. Hébreu : pûl ; Septante : x-Jajio ;  ; Vulgate : faha.

I. Description. — Herbe annuelle, de la famille des Papilionacées, tribu des Viciées, qui se distingue de tous les autres genres voisins par sa tige droite, entièrement dépourvue de vrilles accrochantes, et par ses graines volumineuses, oblongues-comprimées ifig. 652. La plante entière est glabre, simple ou peu rameuse ; le rachis des feuilles, terminé en arête sétacée, porte de une à trois paires de folioles elliptiques, entières ou mueronées, avec des stipules basilaires très amples, semi-sagittées