Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/112

Cette page n’a pas encore été corrigée
205
200
CAPHARNAUM


grande que les deux autres, avec remarquable linteau orné de feuilles de vignes, de raisins, et une rosace. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner les arasements et les débris de l’édifice de Tell-Houm. À l’intérieur se dressèrent des colonnes monolithes pareilles, avec demicolonnes prises dans deux piliers carrés. Enfin, pour achever la ressemblance, on vient de retrouver à Telllloum, sur une plaque de marbre, une inscription hébraïque qu’on a transportée à Jérusalem, ce qui nous a privé de la lire, mais dont la teneur rappelle très probablement, d’après le peu qu’on nous en a dit, les inscriptions de Kefr-Beram : « Que Dieu donne la paix

étendue que celle du sud, n’est traversée que par l’ouadi Amoud, torrent absolument sec au temps des chaleurs. Aussi avait-on songé, de très bonne heure, à amener dans cette partie de la plaine des eaux très abondantes, venant du nord-est, à travers un petit promontoire qui limite au nord la terre de Génésareth. La large entaille pratiquée dans le roc sur la partie orientale de ce promontoire en est la preuve.

Quand nous l’examinâmes pour la première fois, en 1888, on nous assura que ce travail considérable, — il mesure 140 mètres de long sur l m 20 en moyenne de large, — avait été fait pour conduire de l’eau à quelques

G5. — Ruines de Tell-Houm. D’après une photographie de M. L. Heidet.

à ce lieu et à tous les lieux d’Israël. C’est le lévite Joseph. , fils de Lévi, qui a fait ceci. Que la bénédiction soit sur son œuvre. »

Laissant donc de côté ces indications insuffisantes, il faut, pour chercher utilement le site de Capharnaùm, en suivre de plus précises. Deux semblent particulièrement décisives : la première c’est que, d’après les Évangiles, comme d’après Josèphe, Capharnaùm fut au moins limitrophe de la terre de Génésareth ; la seconde, c’est que de cette cité partait une grande fontaine, arrosant de part en part, dans sa majeure partie, 8tâp5=7ït, la plaine fameuse. Cette plaine, espèce d’arc dont la corde, marquée par le lac, mesure six kilomètres, et la flèche, <ie l’est à l’ouest, quatre, se trouve largement pourvue d’eau, dans sa partie méridionale, par l’ouadi Hamam, la fontaine Ronde ou Aïn el-Moudaoueréh, et l’ouadi Rabâdiyéh, qui est des trois ruisseaux le plus important, puisqu’il fait marcher des moulins. La partie septentrionale de la petite plaine, deux fois plus importante comme

jardins qui environnent KhanMiniéh ( t. I, fig. 517, col. 1717), et y faire marcher un moulin. En réalité, on nous avait montré la trace d’un déversoir au-dessus de la fontaine du Figuier, Aïn et-Tîn. Toutefois, avec plus de réflexion, il nous avait paru inadmissible qu’on eût créé un si long aqueduc, contournant la colline sur un développement de trois kilomètres, et débouchant finalement à travers de grandes roches taillées, pour alimenter un moulin ou arroser quelques terres à côté de la fontaine d’Ain et-Tîn. C’était peu raisonnable, et la pensée se présenta désormais obstinément à nous que l’aqueduc ne s’arrêtait pas à KhanMiniéh, mais qu’il contournait la plaine de Génésareth. Lors donc que nous sommes revenus, en avril 1894, à Ain-Tabagha (t. i, fig. 516, col. 1715), notre première préoccupation fut d’aller constater que nos prévisions étaient fondées. Un peu au-dessus du khan en ruines, nous perdîmes la trace de l’aqueduc, mais pour la retrouver cinquante mètres plus loin, et la suivre désormais pendant très longtemps II y