Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome II.djvu/1039

Cette page n’a pas encore été corrigée
1999
2000
ÉTENDARD


Fillion, Allas archéologique de la Bible, 1886, pi. lxxxvi, fig. 12 et 13. D’après les rabbins, les quatre étendards du peuple juif se distinguaient par la couleur et les emblèmes dont ils étaient ornés. Les tribus de Juda, d’Issachar et de Zabulon avaient un lion pour emblème, sur un drapeau ayant la couleur de la sardoine ; celles de Ruben, Siméon et Gad, avaient un homme ou une tête d’homme sur un étendard de couleur rubis ; Éphraïm, Manassé et Benjamin, avaient le taureau pour emblème, sur un drapeau de couleur hyacinthe ; enBn Dan, Aser et Nephthali, avaient l’aigle sur un fond de saphir. Voir le Targum du

>±quiUferi. D’après Frôliner, La colonne Trajave, pi. 102.

Pseudo-Jonathan, Num., ii, 2. — Le dégel est pris au sens métaphorique, Cant., ii, 4 : l’épouse compare l’amour de son époux à un étendard sous lequel elle marche, à la bannière qu’elle suit. Gesenius, Thésaurus, t. i, p. 320-321.

2° Le’ôt (Septante : drjU.Etov ; Vulgate : signum) était un étendard plus petit que le dégel, le drapeau propre à chaque tribu et peut-être même aux portions de tribus, appelées « maisons des pères ». Num., ii, 2. Le Psalmiste, Ps. lxxiii, 4, décrivant la prise de Jérusalem par les Chaldéens, dit : « Ils ont placé leurs étendards comme étendards, » c’est-à-dire ils ont déployé leurs étendards à la place de ceux des Israélites. On ignore la nature des’ôtôf hébreux ; on peut supposer qu’ils ressemblaient à ceux que les Égyptiens et les Assyriens donnaient aux simples détachements de leurs armées. Voir Fillion, Atlas archéologique de la Bible, 1886, pi. lxxxviii, fig- 2.

3° Quant au nés (Septante : <rr, (is.îov : Vulgate : signum, vexillum), ce n’était pas un drapeau portatif, mais un objet élevé, planté en terre et destiné à être vu de loin pour servir de signal ou de point de ralliement. On le dressait le plus souvent sur une montagne ou une haute colline. Is., xiii, 2 ; xviii, 3 ; xxx, 17. En même temps les trompettes sonnaient le rappel au pied du signal. Ce signal convenu faisait connaître aux soldats du même coup

l’appel aux armes et le lieu du rassemblement. Jer., iv, 21 ; li, 27. Voir t. i, col. 980. Parfois aussi il servait à rallier les fugitifs. Jer., iv, 6 ; Ps. lix, 6. On ne connaît pas exactement la nature de ces signaux. Par analogie avec d’autres objets qui sont désignés par le même nom, on peut penser qu’ils étaient composés simplement d’un pieu ou d’une perche, qui était fichée en terre et à laquelle on attachait comme à une hampe un lambeau d’étoffe voyante, de pourpre, par exemple, ou quelque autre objet qui put être agité par le vent. — Le nés a plusieurs fois dans l’Écriture un sens métaphorique, et il désigne un emblème symbolique. Ainsi, après la victoire remportée sur les Amalécites, Moïse érigea un autel comme mémorial, et il le nomma (d’après l’hébreu) : « Jéhovah est ma bannière. » Exod., xvii, 15. La protection de Jéhovah envers son peuple fidèle est un étendard qui assure la délivrance et sauve les fugitifs, Ps. lix, 6 ; Is., xi, 12. Sa vengeance contre les Juifs coupables lui fera agiter son étendard pour appeler contre eux les armées ennemies. Is., v, 26. Le peu de Juifs qui échapperont aux Assyriens seront, comme le mât d’un vaisseau en détresse, le signal qui avertira les hommes de la justice de Dieu et de la vérité de ses menaces. Is., xxx, 17. Le rejeton de la tige de Jessé, c’est-à-dire le Messie, sera comme un étendard autour duquel se rallieront les peuples païens. Is., xi, 10. Cette image a été encore employée par lsaïe pour annoncer le Messie ou l’Église, son royaume, qui seront comme un étendard déployé, afin

d’appeler et de réunir sous ses plis toutes les nations de la terre. Is., xlix, 22 ; lxii, 10.

ii. étendards étrangers. —

1° lsaïe parle des étendards de l’armée assyrienne. Pour ranimer la confiance en Dieu chez ses contemporains, qui comptaient plutôt sur les forces égyptiennes, le prophète prédit la défaite des ennemis de son peuple, et il assure que les étendards de leur armée, loin de servir à rallier les fugitifs, précipiteront leur déroute et leur fuite. Is., xxxi, 9 (texte hébreu). Jérémie, pour rappeler les Juifs à la pénitence, leur annonce la punition qui les frappera, s’ils ne se convertissent. Il décrit les ravages causés en Judée par les armées chaldéennes, et de Jérusalem assiégée il aperçoit déjà l’étendard des ennemis et il entend le son de leurs trompettes de guerre. Jer., iv, 21. Voir Fillion, Atlas archéologique de la Bible, 1883, pi. lxvii, fig. 5. — 2° Bien que les étendards et les enseignes militaires des Romains ne soient pas nommés dans l’Écriture, les Juifs les ont vus à Jérusalem même, après la prise de cette ville par Sabinus, procurateur du légat de Syrie, et les soldats romains tenaient garnison dans la tour Antonia. Chaque légion avait pour enseigne principale une aigle d’argent ou de bronze aux ailes déployées, placée au sommet de la hampe (voir t. i, fig. 8, col. 75). Le soldat qui portait cette enseigne se nommait aquilifer. Rich, Dictionnaire des antiquités romaines, Paris, 1873, p. 43 et 44. Les étendards particuliers à chaque portion de la légion étaient désignés sous le nom commun de signa militaria, et les officiers qui les portaient étaient des signiferi. Rich, op. cit., p. 583 et 584. L’infanterie des légions était divisée en trente manipuli ou compagnies, dont chacune avait son enseigne propre, qui avait été à l’origine une poignée de foin au bout d’une perche, manipulus, et qui plus tard fut surmontée d’une main humaine. Voir t. r, col. 904. La cavalerie se divisait en dix turmse, et chaque lurma

[[File: [Image à insérer] |300px]]
616. — Manipulus.

D’après Frohner,

La colonne Trajane,

pi. 47.