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BORITH — BORNES

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deux fois dans l’Ancien Testament, Jer., ii, 22 et Mal., m, 2. Dans le premier passage, la Vulgate, faute d’un mol latin correspondant, a conservé le nom hébreu ; dans le second, elle traduit : herba fullonum, « herbe des foulons. » Les Septante, n’ayant pas non plus de mot propre pour rendre bôrit, se sont contentés du terme généra] iroca, « herbe, » en ajoutant seulement dans la version de Malachie le mot itXwovtwv, « herbe de ceux qui lavent, » S. Jérôme, dans son commentaire de Jérémie, ii, 22, t. xxiv, col. 693, dit : « Nous avons conservé le mot borith tel qu’il est dans l’hébreu… [Il désigne] l’herbe des foulons qui croit, dans la province de Palestine, dans

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668. — Borne chaldéenne. Colonnes i et B.

les lieux verdoyants et humides, et a pour laver la même vertu que le nitre. » Quelques modernes ont voulu voir dans le bôrit un produit minéral, mais l’opinion des anciens traducteurs paraît mieux fondée, la matière minérale qui servait à laver et à purifier s’appelait népér, « nitre ; » le bôrit était une espèce de savon végétal. Il est cependant possible que le terme hébreu désigne, non la plante elle-même, mais ses cendres, dont on pouvait faire usage pour le lessivage du linge. On ne sait pas, d’ailleurs, d’une manière certaine, quelle est la plante ainsi nommée. D’après les uns, c’est une espèce de saponaire, servant à laver et produisant, quand elle est frottée dans l’eau, une mousse savonneuse. D’après d’autres, c’est, soit la salsola Kali, soit la salicorne. Voir Salsola kali et Salicorne. Cf, ii, Tristram, Natural History of

the Bible, 1889, p. 480 ; Chr. B. Michælis, Epist. ad Fr* Hoffmannum de herba Borilh, in-4°, Halle, 1728.

F. Vigouroux.

BORNES. Chez les Hébreux, comme chez tous les peuples sédentaires, on plaçait de grosses pierres à la limite des propriétés, pour servir de points de repère et de bornes aux lignes de démarcation entre les héritages » On a retrouvé un certain nombre de bornes chaidéennes. Trois sont reproduites dans les Cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. iii, pi. 45 ; t. v, pi. 57. Cf. Proceedings of the Society of Biblical Archœology, novembre 1890, t. xiii, p. 55, 57. On y voit représentés

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569. — Borne chaldéenne. Colonnes in et rv.

des êtres divins chargés de protéger le champ et d’empêcher qu’on n’enlève la borne protectrice. Des imprécalionssont prononcées contre ceux qui commettraient ce crime. Le cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale en possède une, avec une longue inscription, connue sous lenom de Caillou Michaux (fig. 568 et 569). H est du temps, de Marduk-nadin-alji, dont on place le règne environ 1100 avant J.-C. Un botaniste, François Michaux, voyageant pour ses études, le découvrit, en 1782, au-dessous, de Bagdad. Magasin encyclopédique, t. iii, 1800, p. 86. Les Hébreux trouvèrent aussi l’emploi des bornes des champs chez les Égyptiens, pour qui les inondations périodiques du Nil le rendaient indispensable. Comme ces bornes étaient dans bien des cas les seuls témoins authentiques de la limite des propriétés, les lois positives.