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BOISSEAU — BOITEUX


d’orge un sicle, » porte le texte original dans cette phrase, trois fois répétée dans le cours du même récit. La Vulgate traduit chaque fois : « Un modius de farine sera à un statère, et deux modii d’orge, à un statère. s> Le se’âh, étant le tiers de 1’'êfdh, contenait 12 litres 99, et par conséquent plus qu’un boisseau ou modius. — Le mot modius se lit enfin trois autres fois dans la Vulgate, Rulh, iii, 15, 17 ; Agg., ii, 17 (hébreu, 16) ; dans ces trois passages

865.

— Le dieu Sérapia avec le modius sur la tête. D’après l’original du mueée du Yatioan,

ie texte original ne donne aucun nom particulier de mesure. Dans le livre de Ruth, iii, 15, 47, Booz fait présent de six [mesures] d’orge à sa parente, et celle-ci les emporte sur sa tête. Le nom de mesure sous-entendu est probablement’êfâh. Le Targum de Ruth a mis dix se’âh, ce qui fait deux’êfâh ; mais ce poids est trop considérable pour que Ruth pût le porter. — Les Septante n’ont jamais employé le mot (idStoç.

Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ se sert de l’expression de boisseau, non à cause de sa contenance, mais parce que cette mesure de moyenne grandeur lui fournit une image très expressive, devenue proverbiale : « On ne met pas la lumière sous le boisseau. » Matth., v, 15 ; Marc, IV, 21 ; Luc, xi, 33. Les Apôtres, dit-il, ne devront pas cacher la lumière de la vérité qu’il leur apporte. Le mot boisseau est donc ici une sorte de synonyme d’un vase quelconque, comme nous le voyons dans Luc, viii, 16, où ce mot est remplacé par « rxsûo ; , vas, c’est-à-dire un objet creux, propre à cacher la lumière d’une lampe sans l’éteindre. Les petites lampes d’argile à huile, dont on se servait communément en Judée et chez les anciens, pouvaient facilement se cacher sous un boisseau, sous un vase, ou sous un meuble ; mais on les allume, dit le Sauveur, pour éclairer, et on les met, par conséquent, sur un candélabre d’où leur lumière peut plus facilement se répandre et éclairer davantage. La conquête romaine avait tait connaître dans tout l’Orient le modius latin ; de là l’image employée par Notre - Seigneur. — Les Latins ont représenté plusieurs divinités, en particulier Sérapis, avec le modius sur la tête (fig. 565). F. Vigodroux.

    1. BOISSON##

BOISSON (hébreu : maSqéh, « ce qui se boit, » Lev., XI, 34 ; et les synonymes siqquï, Ose., n ; 7 (Vulgate, 5) ; maiëtéh, Dan., i, 10 ; Septante : hgtgv, jujaiç ; Vulgate

potus, liquens), tout ce qui sert ordinairement â l’homme pour se désaltérer. Dans les pays chauds de l’Orient, le vin ; et les autres boissons tenaient une grande place dans les festins, tellement que le mot miètéh, « boisson et action de boire, » signifie un festin. Gen., xxi, 8 ; xxix, 22, etc. Voici le nom des boissons mentionnées dans l’Écriture.

1. Eau (hébreu : mayim ; Septante : ûStop ; Vulgate : aqua), la boisson ordinaire du peuple en Palestine comme en Egypte, et en général dans l’Orient.

2. Lait (hébreu : hâlâb ; Septante : yiXa ; Vulgate : lac). Le lait, si abondant en Palestine, servait de boisson, rafraîchissante, Jud., v, 25 ; Is., lv, 1, aussi bien que de nourriture.

3. ëêkâr, nom hébreu (Septante : <r ; ’xspa, oTvoç, pitivoux, |ii(h) ; Vulgate : vinuth), désigne le vin proprement dit et toute espèce de boisson fermentée, vin d’orge et d’autres céréales, en usage chez les Égyptiens, ou vin de palmier et d’autres fruits.

4. Vin. La Sainte Écriture parle 1° de vin proprement dit, obtenu par la fermentation du jus de raisin, hébreu : yaïn ; Septante : otvbç, yXeûxoç ; Vulgate : vinum ; poéV tique : hémér ; chaldéen : hâmar, qui désigne spécialement du vin sans eau, comme oïvoç axpaxoç, de l’Apocalypse, xiv, 10 ; — 2° du vin doux ou moût, (iroS ; Septante : ohoç, pw|, (ié8u(j(i.a ; Nouveau Testament ; y^eûxoç, Act. r II, 13 ; Vulgate : mustum, vinum ; — 3°’âsîs s’emploie dans le même sens que le précédent, mais désigne plus précisément le vin nouveau, qu’il ait ou non commencé à fermenter, Septante : v’Sjut, (’kvaa.Gii.oi ; , olvti ; veoç, fié8° i ; Vulgate : dulcedo, rnustum. — 4° Le mésék, Ps. lxxv, 9, ou mézég, Cant., vii, 3 ; ou mimsâk, Prov., xxiii, 30, est un vin mélangé d’eau ou d’aromates ; Septante : xépa<rtta ; Vulgate : mistum. On aimait beaucoup les vins épicés, mélangés de substances aromatiques. Is., v, 22 ; Cant., vm, 2, etc. — 5° Le sôbé’est une boisson enivrante, soif vin, soit Ukâr. Is., i, 22 ; Septante : olvoi ;  ; Vulgate : vinum. On faisait aussi une boisson en faisant simplement macérer du raisin dans l’eau. Num., vi, 3. Pour toutes ces différentes sortes de viii, voir Vin.

5. Vinaigre. Le peuple faisait volontiers usage d’un mélange d’eau et de vinaigre, qui rappelle la posca des soldats et des pauvres chez les Romains. Hébreu : home} ; Septante : ô’Çoç, 0’jj.çaÇ ; Vulgate : acetum.

Des vases de contenance et de formes diverses servaient à garder et à prendre ces boissons, hébreu : kelê maSqéh, « vases à boire. » III Reg., x, 21. Parmi ces derniers, on voit mentionnés des patères, des cratères, de » coupes avec ou sans couvercles, des tasses, etc., en or, en argent, en bronze et en terre. — Le vin et les différentes boissons se conservaient dans des outres ou dans, de grands vases en terre de formes variées, etc.

Dans les cours des rois d’Egypte, d’Assyrie, d’Israël, les boissons étaient servies par des échansons. Gen., xl, 20 ; III Reg, x, 5 ; IV Reg., xviii, 18. Chez les Juifs, dans les grands banquets, le chef du festin, Eccli., xxxv, 1-2 (grec ; Vulgate, xxxil, 1-3), comme le magisler convivii des Romains, et le <ru[ « rG<riapxoi ; des Grecs, réglait la façon dont on devait boire. Ce n’est pas Yarchitriclinus, sorte d’intendant, présidant à la bonne ordonnance du repas pour les mets et la boisson. Voir Architriclinus. — L’excès dans le boire, l’ivrognerie, est un vice souvent rappelé dans les livres sapientiaux et les prophètes. Voir Ivresse. Aussi, dans le nazaréat, prescrivait-on l’abstinence complète de vin et de toute liqueur enivrante. Num., vi, 1-3. L’usage du vin et du sêkâr, et en général de toutes, les boissons enivrantes, était également interdit aux prêtres, dans l’exercice de leurs fonctions. Lev., x, 9.

E. Levesque.

BOÎTE À PARFUMS. Voir Parfums et Toilette.

    1. BOITEUX##

BOITEUX (hébreu : pissêah ; Septante : xo>X<5î > Vulgate : claudus. L’hébreu, pour exprimer l’idée de boiter » outre le verbe pâsafy, Lev., xxi, 18, etc., emploie aussi