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BETHSAMÈS — BETHSAN

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4. BETHSAMÈS (Septante : ’HXtouwo’Xiç èv *QvJ Vulgate : domus solis, « maison du soleil » ), nom qu’on trouve une fois dans Jérémie, xliii, 13. Annonçant la conquête de l’Egypte par Nabuchodonosor, le prophète dit (d’après l’hébreu) : « Et il brisera les colonnes de Bêt Semés qui est dans la terre d’Egypte, et il consumera par

528. — Obélisque d’Héliopolis. D’après une photographie. Cet obélisque, le plus ancien qui nous soit connu, est en syénite rouge d’Assouan, et a été érigé par Osertôsen I er, pharaon de la xiie dynastie égyptienne (Ancien Empire).

le feu les temples des dieux de l’Egypte. » Les Septante ont traduit Bêt Semés par Héliopolis, c’est-à-dire la ville bien connue, située à la pointe d u Delta, à peu de distance au-dessus du Caire actuel. Il semble y avoir un pléonasme dans leur phrase : ’HXiouiroXe&jç « ttOXouç toù ; êv’tiv, « les colonnes d’Héliopolis qui sont dans On ; » ces deux mots, en effet, désignent ordinairement la même

ville. Cependant on peut dire que On, en égyptien i j£,

An, était le nom civil, tandis que le nom sacré était

L J 3 1 Pi-ra, « la demeure du soleil, » prototype

.exact des mots hébreu et grec, Bût Semés et’W.iovn61z ; il indiquait la partie de la cité qui contenait les temples.

Cf. J. de Rougé, Géographie ancienne de la Basse Egypte, Paris, 1891, p. 81. Les colonnes (hébreu : massébôt ; Septante : <jtû}.o-jî) qui doivent être brisées sont probablement les obélisques élevés au-devant des temples. Il n’en reste plus aujourd’hui qu’un seul debout (fig. 528) sur l’emplacement de cette grande ville, à laquelle les Arabes donnèrent le même nom qu’à la Bethsamès palestinienne, c’est-à-dire’AînSe hems. — Cependant, d’après certains commentateurs, on pourrait ne voir dans le texte prophétique qu’une allusion générale aux sanctuaires du soleil et aux statues des dieux sur la terre des Pharaons. Voici, en effet, sur le sens de Pi~Ra, les paroles de M. Brugsch, Dictionnaire géographique de l’ancienne Egypte, Leipzig, 1879, p. 409 : « Il y avait, en Egypte, un grand nombre de villes et de sanctuaires qui portaient le nom de Pi-Ra, demeure du dieu Ra, en l’honneur du dieu solaire Ra, qui y était vénéré. Il paraît même que presque chaque temple, de certaine dimension, avait une chambre ou une salle particulière désignée par le nom de Pi-Ra, où on célébrait le service divin au soleil du matin sous sa forme de Ra… Il faut bien distinguer les parties nommées Pi-Ra d’un temple, dédié à une autre divinité qu’à Ra, de ces grands sanctuaires qui ont été érigés en l’honneur du dieu Ra, et dont le nom Pi-Ra s’appliquait non seulement aux édifices religieux, mais encore aux villes qui les entouraient. » Cf. J. Knabenbauer, Comment, in Jerem., Paris,

1889, p. 494. Voir On, Héliopolis.

A. Legendre.
    1. BETHSAMITE##

BETHSAMITE (hébreu : yosbê Bêf-Sêmés, « les habitants de Bethsamès, » Jud., i, 33 ; Bêt hasSimsî, I Sam. (Reg.), vi, 14, etc.). Dans Jud., i, 33, il s’agit des habitants de Bethsamès de Nephthali ; dans 1 Reg., vi, 13-20, des habitants de la ville sacerdotale de Bethsamès, dans la tribu de Dan. Voir Bethsamès 1 et 3.

    1. BETHSAN##

BETHSAN (hébreu : Bêt èe’ân, « maison du repos, » Jos., xvii, 11, 16 ; Jud., i, 27 ; III Reg., iv, 12 ; I Par., vu, 29 ; par contraction, Bê( San, I Reg., xxxi, 10, 12, et Bêt San, Il Reg., xxi, 12 ; Septante : BaiO<râv, Jos. 1, xvii, ii, 16 ; Jud., i, 27 ; II Reg., xxi, 12 ; Brjôrav, III Reg., iv, 12 ; I Mach., v, 52 ; xii, 40, 41 ; Baitoâu ; , I Reg., xxxi, 10, 12 ; BaiO<raâv, I Par., vii, 29 ; ô oTxoç Sâv, III Reg., iv, 12 ; 2xu6wv 710X15, Judith, iii, 10 ; II Mach., xii, 29 ; la Vùlgate l’appelle toujours Bethsan, excepté dans II Mach., xii, 29, où elle la nomme : civitas Scytharum ), ville appartenant à la tribu de Manassé occidental, quoique située dans les limites d’Issachar. Jos., xvii, 11 ;

I Par., vii, 29. Elle se trouvait ainsi à l’ouest du Jourdain, I Mach., v, 52, à la pointe sud-est de la plaine de .lezraël, Jos., xvii, 16, à six cents stades de Jérusalem.

II Mach., xii, 29.

I. Nom. — Bethsan porte aussi le nom grec de Scythopolis (Josèphe, Ant. jud., "V, i, 22 ; VI, xiv, 8 ; XII, viii, 5), contraction de SxuOwv iroXiç, « ville des Scythes, » qu’on trouve dans le livre de Judith, iii, 10, et II Mach., xii, 29. L’expression des Septante, Jud., i, 27, BatOuâv -J) inxi Sxl)9ûv tioIh, est justement regardée comme une glose. Quelle est l’origine de cette appellation ? Reland, Pakestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 992, prétend qu’elle vient de Socoth (hébreu : Sukkôf), lieu célèbre dans l’histoire de Jacob, Gen., xxxiii, 17, et que le nom de SuxoOotioXiç, donné à la cité la plus importante de cette contrée, se serait ensuite changé en celui de SxuôôïroXtç. Mais, selon la remarque de Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. iii, p. 330, il n’est guère probable que la ville la plus considérable de la région ait emprunté sa dénomination à une autre relativement peu connue ; puis il n’était pas dans les habitudes des Grecs de former de ces mots hybrides, c’est-à-dire de faire entrer les mots étrangers dans leurs noms composés. Cependant la conjecture de Robinson lui-même n’est pas plus satisfaisante, à savoir : que peut-être ici le nom de Scythes ne doit pas être pris à la lettre, et qu’il faut entendre par