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BETHDAGON — BÉTHEL


Exploration Fund, Quarterly Statement, 1877, p. 22. Ce n’est qu’une simple probabilité ; on peut la retenir en attendant de meilleures découvertes. — Tell Da’ouk est un tertre qui s’étend de l’est à l’ouest. « On y voit les débris d’un khan mesurant soixante-quinze pas de long sur à peu près autant de large, et dont quelques magasins, aux voûtes légèrement ogivales, sont encore debout. Près de là gisent, au bas du tell, les vestiges d’un certain nombre de maisons renversées. Un puits, où l’on descend par quelques degrés et muni de son réservoir, est encore en assez bon état. Saladin avait utilisé cette hauteur, qui n’est séparée de Tell Keisan que par la distance de deux kilomètres, pour l’assiette et pour la défense de son camp. » V. Guérin, Galilée, t. i, p. 427. — Robinson, Biblical Besearches, 1856, t. iii, p. 298, a remarqué au sud-est et à quelques milles de Naplouse un autre village du nom de Beit Dedjan. C’est probablement une Bethdagon de l’antiquité ; mais à coup sûr ce n’est ni l’une ni l’autre de celles dont nous venons de parler. M. de Saulcy, Voyage autour de la mer Morte, 2 in-8°, Paris, 1852, t. i, p. 100, est tenté d’y voir celle de I Par., x, 10 ; c’est à tort, croyons-nous. Peut-être cette ville des montagnes de la Samarie rappelaitelle les nombreuses incursions des Philistins au centre même des tribus d’Israël. I Reg.,

xiii, 5-7 ; xxix, 1 ; xxxi, 1.

A. Legendre.
    1. BETH DIBLATHAÏM##

BETH DIBLATHAÏM (hébreu : Bêt Diblâtaïm), ville de Moab dont Jérémie, XL viii, 22, annonce la ruine. La Vulgate et les Septante ont traduit le mot hébreu Bêt : Dommn Deblathaïm ; oïxoç AeëXaâa’iji. Dans les Nombres, xxxiii, 46, 47, elle est appelée Helmondéblathaïm. Voir

DEBLATHAÏM.

    1. BETH ÉDEN##

BETH ÉDEN (hébreu : Bêt’Êdén, « maison de plaisance ; » Septante : "AvSpE ; Xoeppdiv), localité inconnue que le prophète Amos, i, 5, menace de destruction. La Vulgate n’a pas conservé le mot hébreu, mais a traduit le sens des mots : domus voluptatis.

1 1° Plusieurs commentateurs croient que Beth Éden était une maison de campagne des rois de Damas. Grotius, Opéra, Amsterdam, 1679, t. i, p. 509, suppose que cette maison d’Éden est le IlapciSeujoç dont parle Plolémée, v, 15. D’après Ed. Robinson, Later Biblical Besearches, in-8°, Londres, 1856, p. 556, le Paradis, « Parc » de Ptôlémée, serait le village actuel de Djousiéh el’Kadiméh, à l’extrémité septentrionale de la Cœlésyrie, à une heure et demie au sud-est de Riblah, près de l’Oronte. On y voit des ruines considérables. Il est appelé el-Kadiméh, c’est-à-dire l’ancien, pour le distinguer d’un nouveau Djousiéh, qui est dans le voisinage. Les fondements des maisons et le tracé des rues sont encore visibles ; mais la plupart des pierres de ses édifices ont été enlevées, probablement pour construire Djousiéh la nouvelle. Il y avait une torteresse considérable avec des tours aux angles. Une des portes subsiste encore. « Robinson, dit J. L. Porter, Handbook for travellers in Syria and. Palestine, in-12, Londres, 1875, p. 537, a proposé d’identifier ces ruines avec Paradisus, ville que Ptôlémée place entre Laodicée et Djabrouda, et qui est mentionnée par Strabon (xvi, 2, 19, p. 756) et par Pline (H. N., v, 19 [23]). On ne peut guère révoquer en doute cette identification, quoiqu’il soit malaisé d’expliquer le nom de Paradis, car il serait difficile d’imaginer un site plus triste que celui du vieux Djousiéh. » Cf. J. L. Porter, dans la Bibliotheca sacra, 1854, p. 671-672.

2° D’autres géographes placent Beth Éden à Beit el-Djaune, « la maison du paradis, » gros village qu’on rencontre sur la route de Banias à Damas, après avoir passé Medjdel esch-Schems, sur le versant oriental de l’Hermon, au débouché de deux vallées, entre des parois de rochers percés de grottes sépulcrales. Il est arrosé par le Nahr el-Djennani, une des sources du Nahr el-Aouadj, J’aneien Pharphar, sur les rives duquel croissent de beaux

peupliers. On objecte contre cette identification que ce lieu s’appelle réellement Beit Djenn, « maison des démons, ou des idoles. »

3° Quelques commentateurs modernes croient que le Beth Éden d’Amos n’est pas différent de l’Éden de Mésopotamie dont parle Ézéchiel, xxvii, 23, qui énumère cette ville (avec Haran, nommée par les Septante au lieu de Beth Éden dans Amos) parmi celles qui faisaient un commerce important avec Tyr. Les Assyriens s’en étaient emparés. IV Reg., xix, 12 ; Is., xxxvii, 12. D’après cette interprétation, le prophète annoncerait au roi de Damas, Bénadad, Am., i, 4, que les crimes d’Azaë) ne causeraient pas seulement la ruine de son royaume, mais aussi celle de tout le pays d’Aram (Syrie), dont Éden, le Bit’Adini actuel, sur l’Euphrate, entre Balis et Béredjik, faisait partie. Cf. E. Schrader, Die Keilinschriften und dos Alte Testament, 2= édit, p. 327 ; Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies, in-12, Leipzig, 1881, p. 263-265. Voir

ÉDEN 2.

4° Une quatrième opinion, qui place Beth Éden au village d’Ehden, près du bois de cèdres du Liban, est généralement rejetée par les savants modernes, parce que le nom est complètement différent. Ehden est situé à l’extrémité de l’amphithéâtre des montagnes du Nahr el-Qadischa, « la vallée sainte, » à deux heures à l’est du couvent maronite de Qanobîn, lieu de sépulture des patriarches maronites. Le plateau d’Ehden s’élève à 1500 mètres au - dessus du niveau de la rner ; le village de ce nom est dominé par une haute paroi de rochers. Tous ses’alentours sont plantés de pins, de noyers, de mûriers, et couverts de vergers et de vignes, arrosés par des ruisseaux tombant en cascades. La vue s’étend au loin ; on aperçoit de là la mer et le port de Tripoli de Syrie. F. Vigouroux.

BÉTHÉKED. Voir Béthacad.

BÉTHEL. Hébreu : BêtEl, « maison de Dieu ; » Septante : Bcaû^X. Nom de deux villes et d’une montagne de Palestine.

1. BÉTHEL (Septante : Bacô^X, partout, excepté dans certains passages où on lit : Bn^X, II Esdr., xi, 31 ; Bricravà, Jos., xviii, 22 ; olxoç ©soO, Gen., xxviii, 19 ; tduoç @soi, Gen., xxxi, 13 ; t<Stcoç Bouâ^X, Gen., xxxv, 1 ; oïxoç toû’IupariX, Ose., x, 15 ; Am., v, 6 ; olxoç T ûv, Ose., xii, 4 ; la Vulgate traduit de même, dans quelques endroits, par domus Dei, Gen., xxxv, 7 ; Jud., zx, 18, 26 ; xxi, 2), ancienne ville chananéenne, Jos., viii, 17, primitivement appelée Luza. Gen., xxviii, 19 ; xxxv, 6 ; Jos., xviii, 13 ; Jud., i, 23.

I. Nom ; SON origine. — Il est assez singulier de voir ce nom si connu, sans variantes dans l’hébreu, avec quelques-unes seulement dans le grec, écrit de laçons différentes par Josèphe : Br^X, Ant. jud., i, xix, 2, B^Xâ, Ant. jud., i, xxi, 2, Be6Y]Xà, Ant. jud., V, ii, 6, 10, BtôïjXY]-, Ant. jud., VIII, viii, 4 ; xi, 3 ; Bs6° ]XXâ, XIII, i, 3 ; Br^Xâ, Bell, jud., IV, ix, 9. Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 637, pour ne pas accuser l’historien juif d’inconstance, rejette la faute sur les copistes. On trouve également dans Eusèbe, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 201, 209, 230, Br^X, B^X, BatfiiiX. Quoi qu’il en soit, on connaît l’origine de Béthel ou du premier sanctuaire de la Palestine. Jacob, s’en allant de Bersabée en Mésopotamie, pour y chercher une épouse, s’arrêta un soir près de la vieille cité de Luza. Prenant une des pierres dont le terrain est encore aujourd’hui parsemé, et la mettant sous sa tête, il s’endormit. Pendant son sommeil, il vit en songe une échelle, dont les pieds s’appuyaient sur la terre, dont le sommet touchait le ciel, et sur laquelle montaient et descendaient les anges de Dieu : symbole admirable de la Providence ou du commerce incessant établi entre Dieu et l’homme par