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BÉTHANITES — BÉTHARAN


    1. BÉTHANITES##

BÉTHANITES (hébreu : yoSbê Bêp-’Anât, « habitants de Béthanath » ). Jud., i, 23. Voir Béthanath.

    1. BÉTHANOTH##

BÉTHANOTH (hébreu : Bêf-’Ânôt ; Septante : B « t6avàn." Codex Alexandrinus : Ba18xvwv), ville de la tribu de Juda, mentionnée une seule fois dans l’Écriture. Jos., xv, 59. Elle fait partie du quatrième groupe des villes de la montagne. Jos., xv, 58-59. Des cinq noms qui l’accompagnent, trois sont bien identifiés et nous permettent de déterminer sa position : Halhul = Halhoul, à une heure et demie au nord d’Hébron ; Bessur ( hébreu : Bêp-Sûr) = Beit Sour, à côté de la précédente, vers le nord - ouest ; Gédor = Khirbet Djédour, plus au nord. Voir la carte de la tribu de Juda. Woleott, Excursion to Hebron, dans la Bibliotheca Sacra, 1843, p. 58, 59, a découvert au nord-est d’Hébron les ruines d’une petite ville, appelée Beit’Aînoun, /j**** < —VS > j dans le Survey of Western Palestine, Name lists, Londres, 1881, p. 397, et dans Bobinson, Biblical Researches in Palestine, Londres,

1841, t. iii, p. 204, et My**’^*£ ?i Beit’Anoun, dans V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 151. II y a correspondance exacte au point de vue du nom et de la position entre le village actuel et l’antique cité biblique. « Les ruines dont il se compose, dit M. Guérin, loc. cit., sont celles d’une petite ville, divisée en deux quartiers, l’un haut et l’autre bas. Presque au centre, et comme protégeant à la fois ces deux quartiers, s’élevait jadis un petit fort rectangulaire, qui est encore en partie debout et qui mesure trente et un pas de long sur vingt-quatre de large. Les murs, épais d’un mètre quinze centimètres, sont bâtis avec des pierres de taille de grandes dimensions, qui, aux angles principalement, sont relevées en bossage. Plusieurs fûts de colonnes antiques, engagés transversalement comme des poutres, prouvent que ce bordj date tout au plus de l’époque byzantine, si même il n’appartient pas à une époque plus récente encore. Seulement les matériaux avec lesquels il a été construit spnt pour la plupart anciens. Divisé intérieurement en deux compartiments, il était surmonté d’une voûte, depuis longtemps écroulée, et renfermait une citerne aujourd’hui comblée. Près de là est un birket maçonné qui mesure dix pas de chaque côté. Quant à la ville proprement dite, on en retrouve facilement le plan. Les rues étroites qui la sillonnaient jadis sont presque toutes encore reconnaissables. Elles étaient bordées de petites maisons voûtées à l’intérieur, dont les unes sont à moitié debout, et les autres sont renversées. Quelques souterrains creusés dans le roc sont probablement d’anciens magasins, remontant à une époque plus reculée. » On peut voir aussi Survey of Western Palestine, Memoirs, t. iii, p. 311, 351, et Robinson, Biblical Researches, Londres,

1856, t. iii, p. 280-281.

A. Legendre.

BÉTHAPHUA. Voir Betiithaphua.

    1. BÉTHARABA##

BÉTHARABA (hébreu : Bêt hâ’Ârâbâh, « maison de l’Arabah » ou « de la plaine déserte » ; Septante : BaïQàpaêa, Jos., xv, 6 ; ©apaêaâji, Jos., xviii, 22 ; Codex Alexandrinus : Br)8apix61, Jos., xv, 61 ; Ba18a6apâ, transposition probable pour Ba181pa6a, Jos., xviii, 22), ville de la tribu de Benjamin, Jos., xviii, 22, située sur la frontière nord-est de Juda, Jos., xv, 6, et probablement à cause de cela attribuée aussi à cette dernière tribu, Jos., xv, 61. Comme son nom l’indique, elle se trouvait dans l’Arabah ou la vallée du Jourdain. Voir Arabah, col. 820. D’après le tracé des limites, Jos., xv, 6 ; xviii, 18 ( les Septante, Jos., xviii, 18, mettent BaiÔâpaéa là où le texte hébreu porte simplement hâ-’Arâbâh), elle devait être placée entre Beth-Hagla et Aben-Bohen ou la « pierre de Bohan, fils de Ruben ». Cette dernière localité est inconnue (voir Aben-Bohen, col. 34) ; mais la première est généralement identifiée avec’Ain ou Qasr Hadjlâ, au sud-est de’Erihâ

ou Jéricho. Bétharaba était donc entre cet endroit et le massif montagneux qui se dresse à l’ouest. Voir Benjamin, tribu et carte. Son emplacement exact n’est pas connu. Quelques auteurs l’identifient avec Qasr Hadjlâ, à une demi-heure au sud-ouest de’Aïn Hadjlâ. Mûhlau, dans Riehm’s Handwôrterbuch des Biblischen Altertums, Leipzig, 1884, t. i, p. 175. Mais y a-t-il lieu de mettre deux villes distinctes à une distance si rapprochée et dans deux sites qui semblent, d’après le nom actuel, n’avoir appartenu qu’à une même cité ? — R. von Riess, Bibel-Atlas, 2 8 édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 5, distingue la Bétharaba de Juda, Jos., xv, 61, de celle de Benjamin, Jos., xv, 6, rattachant à la première la Bêp’Arâbâh talmudique. Les Talmuds, en effet, mentionnent une localité de ce nom près de Bethléhem, où le Messie doit naître ; dans d’autres passages ils l’appellent Birath Arabah ou Birath Malka. Cf. A. Neubauer, La géographie du Xalmud, in-8°, Paris, 1868, p. 133.

A. Legendre.
    1. BÉTHARAM##

BÉTHARAM (hébreu : Bêt Hârdm ; omis ou corrompu dans le manuscrit du Vatican ; Br)8apà(i., dans celui d’Alexandrie), ville de Gad, dont le nom est ainsi orthographié, conformément à l’hébreu, dans plusieurs manuscrits et éditions de la Vulgate, au lieu de Bétliaran, Jos., xiii, 27. Cf. C. Vercellone, Variée lectiones Vulgatse latinæ, Rome, 1864, t. ii, p. 34. Saint Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum heb., t. xxiii, col. 881, la mentionne aussi sous la même dénomination. On la regarde généralement comme identique à Bétharan de Num., xxxii, 36. Voir Bétharan.

A. Legendre.
    1. BÉTHARAN##

BÉTHARAN (hébreu : Bêp hârân, Num., xxxii, 36, et Bêt hârâm, Jos., xiii, 27 ; grec : Baiôapâfj. et B/)6apà[j.), ville de Gad. Bêp-hâ-Râm, « la maison de la hauteur, » est sans doute Je vrai nom ; le ment de l’ancienne écriture hébraïque a pu facilement être confondu avec le noûn, dont la différence est peu sensible : Josèphe, en effet, transcrit Bétharamatha ou Bétharamphtha ; les Talmuds écrivent Beth Râmta’, forme chaldéenne de Râm et Râmah (Talm. Babyl., Sabbath, 26 a ; voir Neubauer, Géographie du Talmud, p. 160) ; Ramtha ou Ramphtha est le nom que nous verrons donné encore au IV siècle à la localité par la population syrienne du pays, tandis que les Arabes l’appellent aujourd’hui Râméh, identique en leur langue.

Bétharan est presque toujours nommée avec Bethnemra. Elle fut prise par les Hébreux, sous la conduite de Moïse, sur Séhon, roi amorrhéen d’Hésébon ; elle fut cédée aux Gadites, qui la relevèrent et la fortifièrent. Elle se trouvait dans la vallée (bâ-’êméq), à l’ouest des monts Abarim et du Phogor, dans l’Arabah de Moab qui touche au Jourdain, en face de Jéricho, et était par conséquent enclavée dans le camp des Hébreux. Num., xxxii, 36 ; Jos., xiii, 27. Quand la tribu de Gad eut été emmenée en captivité avec les neuf autres tribus d’Israël, elle fut occupée de nouveau par les Moabites, à qui elle avait dû appartenir avant que Séhon s’en emparât ; elle fut reprise par Alexandre Jannée, vers l’an 80 avant J. -C. Josèphe, Ant. jud., XIV, 1, 4, édit. Didot, t. i, p. 526. Au temps de Notre -Seigneur, elle entra dans la part d’Hérode Antipas, tétrarque de Galilée. II la munit de fortes murailles et la nomma du nom de la femme de l’empereur, Julias, Ant. jud., XVIII, ii, 1, p. 695, ou Livias, cf. XIV, I, 4, p. 526. Julias est peut-être une erreur des copistes, qui ont pu confondre Bétharan avec Bethsaïde, nommée Julias par Philippe. Quoi qu’il en soit, Livias n’en resta pas moins le seul nom usité dans la suite, et encore par les seuls Romains et Grecs ; car Eusèbe et saint Jérôme constatent que les Syriens l’appellent toujours Bethramphtha ou Bethramtha. Voir Lib. de situ, et nom., aux mots Betharam et Bethnimra, Bethphogor, Arabath-Moab, t. xxiii, col. 880, 881, 865. Néron la donna, avec Abila (Abel-Satim, col. 33), à Agrippa le Jeune. La guerre aa