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atque etiam ad temporum nécessitates congruentius dirigere jamdiu apud Nos cogitamus. Movemur nempe ac prope impellimur sollicitudine Apostolici muneris, non modo ut hunc præclarum catholicæ revelationis fontem tutius atque uberius ad utilitatem dominici gregis patere velimus, verum etiam ut eumdem ne patiamur ulla in parte violari, ab iis qui in Scripturam sanctam, sive impio ausu invehuntur aperte, sive nova quædam fallaciter imprudenterve moliuntur.

Non sumus equidem nescii, Venerabiles Fratres, haud paucos esse e catholicis, viros ingenio doctrinisque abundantes, qui ferantur alacres ad divinorum Librorum vel defensionem agendam vel cognitionem et intelligentiam parandam ampliorem. At vero, qui eorum operam atque fructus merito collaudamus, facere tamen non possumus quin ceteros etiam, quorum sollertia et doctrina et pietas optime hac in re pollicentur, ad eamdem sancti propositi laudem vehementer hortemur. Optamus nimirum et cupimus, ut plures patrocinium divinarum Litterarum rite suscipiant teneantque constanter ; utque illi potissime, quos divina gratia in sacrum ordinem vocavit, majorem in dies diligentiam industriamque iisdem legendis, meditandis, explanandis, quod aequissimum est, impendant.

Hoc enimvero studium cur tantopere commendandum videatur, præter ipsius præstantiam atque obsequium verbo Dei debitum, præcipua causa inest in multiplici utilitatum génère, quas inde novimus manaturas, sponsore certissimo Spiritu Sancto : Omnis Scriptura divinitus inspirata, utilis est ad docendum, ad arguendum, ad corripiendum, ad erudiendum in justitia, ut perfectus sit homo Dei, ad omne opus bonum instructus[1]. Tali sane consilio Scripturas a Deo esse datas hominibus, exempla ostendunt Christi Domini et Apostolorum. Ipse enim qui « miraculis conciliavit auctoritatem, auctoritate meruit fidem, fide contraxit multitudinem[2] », ad


une direction mieux appropriée aux nécessités des temps. Nous sentons, en effet, la sollicitude de Notre charge apostolique qui Nous engage, et en quelque sorte Nous pousse, non seulement à vouloir que cette précieuse source de révélation catholique s’ouvre plus sûrement et plus largement pour l’utilité du troupeau du Seigneur, mais encore à ne pas souffrir qu’elle soit altérée en aucune de ses parties, soit par ceux dont l’audace impie s’attaque ouvertement à la Sainte Écriture, soit par ceux qui introduisent dans son étude des nouveautés erronées ou imprudentes.

Certes, nous n’ignorons pas, Vénérables Frères, qu’il y a beaucoup de catholiques, éminents par l’esprit et le savoir, qui se consacrent avec ardeur, soit à défendre les Livres Saints, soit à en développer la connaissance et l’intelligence. Mais, tout en louant à bon droit leurs travaux et les résultats qu’ils obtiennent, Nous ne pouvons pourtant Nous dispenser d’adresser à tous ceux aussi dont le talent, la doctrine et la piété donneraient à cet égard de si belles espérances, l’exhortation pressante de s’appliquer à une si glorieuse tâche. Oui, c’est Notre vœu et Notre désir, de voir s’augmenter le nombre de ceux qui entreprennent comme il convient et soutiennent avec constance la cause des Saintes Lettres ; mais ce sont particulièrement ceux que la grâce divine a appelés dans les ordres sacrés que Nous voudrions voir apporter, comme il est bien naturel, à la lecture, à la méditation et à l’explication de ces Livres, un soin et un zèle de jour en jour plus grands.

Ce qui rend cette étude digne à ce point de recommandation, c’est principalement, outre son excellence et le respect dû à la parole de Dieu, la multiplicité des avantages qui en découlent et dont nous avons pour gage assuré le témoignage de l’Esprit-Saint : Toute l'Écriture, divinement inspirée, est utile pour instruire, pour convaincre, pour reprendre, pour façonner à la justice, afin que l’homme de Dieu soit parfait, armé pour toute bonne œuvre. C’est dans ce dessein que Dieu a donné aux hommes les Écritures ; les exemples de Notre-Seigneur Jésus-Christ et des Apôtres le montrent. Celui-là même, en effet, qui, « par

  1. II Tim., iii, 16-17.
  2. S. Aug., De util. cred., xiv, 32.