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BÉROTH


pression d’Eusèbe, « sous Gabaon, » ne signifie pas que Béroth était voisine de cette ville et dominée par la colline sur laquelle elle était assise. Si tel est le sens qu’y attachait saint Jérôme, il s’est trompé. Mais, en prenant un passage parallèle du saint docteur, nous verrons sans peine que, d’après les termes d’Eusèbe, Béroth est simplement déclarée l’une des trois villes qui étaient sous la dépendance de Gabaon. En effet, au mot Chafira, il traduit les mêmes mots înrô ttjv Yaëaitv par bourg « appartenant à la ville de Gabaon », appelée dans un autre endroit iiriTpiSitoXiç. Onomasticon, p. 113, 243, 302. Ce sont les justes remarques de Reland, qui cependant cherche la cité chananéenne plutôt à l’ouest qu’au nord.

milles, ou des plaines qui environnent El-Djlb. Nous aimons mieux accepter la leçon de saint Jérôme, qui a pu corriger ici son devancier, comme il l’a fait en plus d’un endroit. — 3° Mais dans ce cas-là même, dit-on, El-Biréh n’est pas à la distance marquée par Eusèbe. Seraitce donc la première fois que le savant auteur donnerait un chiffre qui ne serait pas rigoureusement exact ? Quiconque a seulement parcouru l’ouvrage de M. Guérin sur la Palestine a vii, dans plus d’une page, l’explorateur français rectifier les assertions de l’évêque de Césarée, quand celui-ci, par exemple, met Jélher, ville de Juda, à vingt milles d’Éleuthéro polis (Bèit-Djibrin), alors que Khirbet’Atlir, qui semble bien perpétuer l’ancien nom, est à

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493. — Fontaine d’El - Biréh. D’après ans photographie.

PaUestina ex monumentis veteribus illustrata, Utrecht, 1714, t. ii, p. 619. — 2° Il est vrai que le texte d’Eusèbe porte NinonoXic ; mais comment se fait-il que tous les manuscrits de saint Jérôme aient Néapolis ? Voir la note de Martianay dans l’édition de Migne, t. xxiii, col. 881, 6. Quelques critiques ont cru devoir rétablir Nicopolis sous prétexte que Béroth, Caphira, Gabaon et Cariathiarim, appartenant aux Gabaonites, devaient être voisines les unes des autres ; or Cariathiarim et Gabaon étant sur la route de Nicopolis et peu éloignées l’une de l’autre, Béroth et Caphira devaient être sur la même voie et dans les mêmes conditions de rapprochement. Cf. Reland, Palssstina, t. ii, p. 618. C’est une supposition purement gratuite. D’ailleurs, en plaçant Cariathiarim à Qariet el-’Enab, Béroth ou El-Biréh se trouve encore plus près .qu’elle de la métropole, Gabaon ou El-Djib.Voir la carte de la tribu de Benjamin. Nous ne dirons cependant pas, comme Robinson, Biblical Researches, t. i, p. 452, que la pensée d’Eusèbe est simplement d’indiquer qu’on aperçoit Béroth, en allant de Jérusalem à Nicopolis, à sept

vingt-quatre milles de Beit-Djibrin. V. Guérin, Judée, t. iii, p. 199. — 4° Enfin, de ce que les mots El-Biréh, El-Biâr, sont des noms communs, s’ensuit-il qu’ils ne puissent devenir des noms propres, pour désigner un lieu où les eaux sont abondantes ? Comparez Brunnen en allemand, et Fontaine en français. Ce que les Hébreux ont fait pour Be’êrô(, les Arabes ont pu le faire pour El-Biréh ; nous pouvons même remarquer que la tradition a gardé, non pas le pluriel direct El-Biâr, mais El-Biréh, dont la consonnance répond mieux à la forme hébraïque.

— Un autre village portant le nom à’El-Biâr se trouve à un kilomètre au nord-est d’El -Djib. Le D r Rich. von Riess, Bibel-Atlas, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1887, p. 4, propose d’y reconnaître Béroth ; mais ce khirbet, assis dans un lieu bas, de trois cents mètres de pourtour à peine, ne comprend que quelques maisons en ruines et quelques citernes, le tout de construction postérieure à l’ère chrétienne ; il ne peut donc représenter la vieille cité biblique.

II. Description. — Le village d’El-Biréh, bâti sur une