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BÉNÉDICTION — BENÉJAACAN


de la vocation à la foi, I Petr., iii, 9 ; Rom, , xv, 29 ; Eph., I, 3 ; Gal., iii, 14 ; cf. Gen., xii, 3. — 5. Par analogie, il désigne aussi les bienfaits, les dons des hommes envers leurs semblables, les aumônes. II Cor., ix, 5 ; voir col. 1250.

— 6. EùXoYia est employé une fois par saint Paul, Rom., xvi, 18, dans un sens exclusivement grec, et unique dans l’Écriture, celui de « discours bien composé, élégant ». — Pour le « calice ou coupe de bénédiction », I Cor., x, 16, voir Calice.

3° Du verbe eiloytîv est venu le mot purement biblique et ecclésiastique eOio-j-titô ; (Vulgate : benedictus), qui, dans les Septante, traduit bârûk, participe de bârak. Dieu est appelé par excellence : 6 sûXoyrJToç, Marc, xiv, 61, et cette épithète lui est exclusivement appliquée, Luc, i, 68 ; Rom., i, 25 ; ix, 5 ; II Cor., i, 3 ; xi, 31 ; Eph., i, 3 ; 1 Petr., i, 3.

III. Rites de la bénédiction. — La bénédiction sacerdotale est accompagnée d’une cérémonie ou signe extérieur. Jacob avait béni les fils de Joseph, Éphraïm et Manassé, en posant ses mains sur leur tête. Gen., xlviii, 13-14. Les prêtres de l’ancienne Loi bénissaient les fidèles en élevant les mains. Mischna, Sota, vii, G ; Talmud Babli, Sota, ꝟ. 38 a. Jésus-Christ bénit ses Apôtres de la même manière. Luc, xxiv, 30. Cf. Matth., xix, 13, 15 ; Marc, x, 16. Ce rite est passé ainsi dans la Loi nouvelle. Cf. Smith, Dictionary of Christian antiquities, 1. 1, 1875, p. 198. Les monuments des premiers siècles chrétiens représentent le Sauveur bénissant d’ordinaire la main étendue. C’est ainsi que sur un sarcophage de Vérone, reproduit par Maffei, Verona ïllustrata, in-f°, Vérone, 1732, part, iii, col. 53, nous voyons Jésus bénissant de la main un démoniaque (fig. 483). Dès le commencement même du christianisme, les prêtres bénirent semblablement les fidèles. « L’imposition de la main, dit saint Augustin, De bapt., m, 16, t. xliii, col. 149, …est une prière sur l’homme. » Et Tertullien explique cette cérémonie en disant : « La main est imposée par la bénédiction, invoquant et invitant l’Esprit -Saint. » De bapt., 8, t. i, col. 1207. Pour les variantes des gestes de bénédiction, voir Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 2e édit., 1877, p. 99-100. F. Vigouroux.

2. BÉNÉDICTION (VALLÉE DE LA) (hébreu : ’Êméq berâkâh ; Septante : aùXàv tîjç sùXofi’aç ; KotXà ; E-jXoyioc ; ), vallée dans laquelle Josaphat et son peuple se rassemblèrent pour « bénir Dieu », c’est-à-dire le remercier de les avoir miraculeusement délivrés de leurs ennemis, les Moabites, les Ammonites et les montagnards de Séir : c’est en raison même de cette solennelle action de grâces qu’elle fut ainsi appelée. II Par., xx, 26. Le nom de ïRns, Berâkàh, revit encore aujourd’hui dans celui de

i^jjX) ^, Breikût, village ruiné, situé sur un monticule,

à cinq kilomètres à l’ouest de Teqou’a. (Thécué), près de la grande route qui va de Jérusalem à Hébron. On y voit encore, en partie debout, de nombreuses petites maisons consistant en une seule pièce dont la voûte est légèrement ogivale, et bâties avec des matériaux irréguliers et de faibles dimensions. On remarque également plusieurs citernes, une dizaine de caveaux pratiqués dans le roc, et une enceinte composée de blocs grossièrement taillés en bossage, mesurant vingt - quatre pas de long sur quinze de large. C’est, d’après beaucoup d’auteurs, dans une vallée des environs que se serait passée la scène signalée par le livre des Paralipomènes. Cf. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. i, p. 491 ; t. iii, p. 275 ; The Survey of Western Palestine, Memoirs, t. iii, p. 311 ; Van de Velde, Memoir to accompany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. 292. Quelques-uns indiquent, dans ce cas, VOuadi Arroub, au sud de Breikût et de Teqou’a. G. Armstrong, W. "Wilson et Conder, Names and places in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 26. C’est une vallée fertile,

où, de distance en distance, on aperçoit des puits antiques, quelques-uns bouchés, d’autres ouverts, et où l’eau affleure. On y remarque encore les traces d’un ancien canal recouvert horizontalement par de gros blocs et amenant les eaux de ces sources à un vaste birket, actuellement hors d’usage et à sec

Cependant M. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. iii, p. 153-157, place la vallée de Bénédiction dans les environs de Béni Na’im, village situé à quelque distance à l’est d’Hébron, et qui s’appelait autrefois

iiijy} jÀJ, Kefr Bereik, nom traditionnel conservé d’âge

en âge concurremment avec celui de Beni-Na’îm, de date plus récente. Cet endroit est bien, de l’avis des autres voyageurs, celui que saint Jérôme, Epist. cviii, t. xxii, col. 886, appelle Capliar Barucha, c’est-à-dire « village ; de la Bénédiction », le lieu où Abraham implora la miséricorde divine en faveur de Sodome coupable, Gen., xviii T 16-22 ; et d’où, le lendemain de ce colloque mystérieux, il assista de loin à l’incendie des villes maudites. Gen., xix r 27, 28. Mais le savant explorateur français admet avec Reland, Palsestina, Utrecht, 1714, t. ii, p. 685, que cette ville de Caphar Barucha, la KaSapêapt^â ou plutôt KaçapSapi ^â de saint Épiphane, « avait été peut-être dénommée de la sorte à cause du voisinage de la vallée de la Bénédiction, » mentionnée au livre des Paralipomènes. « Plusieurs critiques, je le sais, ajoute- 1- ii, placent à Bereikout la susdite vallée ; mais comme les ennemis qu’allait combattre Josaphat avaient réuni leurs forces près d’Engaddi, et que la Bible nous apprend que ce prince s’avança au-devant d’eux dans le désert de Thekoa’, il me semble naturel de chercher entre Engaddi et Thekoa’, par conséquent au sud ou au sud-est de cette dernière ville, et non à l’ouest, l’emplacement de 1’'Émek Berakah ou vallée de la Bénédiction. »

Nous croyons que la première opinion est plus conforme aux données scripturaires. Examinons, en effet, les principaux points topographiques indiqués II Par., xx r 1-27, et la marche des deux armées. Les ennemis sont campés à Asasonthamar, c’est-à-dire Engaddi, aujourd’hui’Aïn Djidi, sur le bord occidental de la mer Morte, . à égale distance de » ses deux extrémités, ꝟ. 2. De là ils se proposent de monter vers Jérusalem, ce qui provoque la frayeur de Josaphat et lui fait chercher un secours dans le jeune et la prière, ꝟ. 3-13. Ils montent, en effet, « par le coteau appelé Sis » (hébreu : ma’âlêh Hassis, « la montée de Hassis ; » Septante : ài/oëasts’A.a<mXi), dont le nom se retrouve assez bien dans celui de VOuadi el-Hasâsa, situé au nord-ouest d’Engaddi, et traversé par la route qui va de cette dernière ville à Teqou’a. Sis indique donc une des passes assez difficiles qui conduisent à la vallée d’El-Hasasa, « à l’extrémité » de laquelle Josaphat rencontra les envahisseurs, ꝟ. 16. Celui-ci, en effet, en quittant Jérusalem, était venu « par le désert de Thécué », ꝟ. 20, c’est-à-dire à l’est de la roule d’Hébron. Les deux armées, marchant ainsi, en sens opposé, dans la même direction, devaient se rencontrer en un point peu éloigné de Thécué, « entre Jérusalem et Engaddi, dans le désert qui est au - dessous de Thécoa, » comme le dit expressément Josèphe, Ant. jud., IX’, i, 2, 3. L’Ouadi el-’Arroub et Breikût se trouvent donc mieux dans la position voulue que Kefr Bereik. C’est là, en ligne droite vers la ville sainte, et non pas dans une direction triangulaire, que le peuple de Dieu fut témoin du rsiraculeux anéantissement de ses ennemis et se rassembla pour rendre

grâce au divin libérateur.

A. Legendre.
    1. BENÊ’ÊLOHÎM##

BENÊ’ÊLOHÎM, expression qui se lit dans la Genèse, , vi, 2, 4, et dans Job, i, 6 ; ii, 1 ; xxxviii, 7. La Vulgate traduit partout : « fils de Dieu, » de même que pour benê’élîm, Ps. lxxxviii (lxxxix), 7. Voir Fils de Dieu.

    1. BENÉJAACAN##

BENÉJAACAN (hébreu : Benê Ya’âqân, « les fils de.