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BEELEN — BÉELPHÉGOR


2e édit., in-8°, Louvain, 1864, sans les textes grec et latin.

— Commentarius in Epistolam S. Pauli ad Romanos. Accedunt textus grsecus atque latinus et continua tothcs Epistolx paraphrasis, in-4°, Louvain, 1854. — Grammatica grxcitatis Novi Testamenti, in-8°, Louvain, 1857.

— Beelen a, en outre, composé ou traduit en flamand : Grondregels voor het verværdigen eener nederduitsche vertaling van het Nieuwe Testament, ten gebruike der katholieken, in-8°, Louvain, 1858. (Règles suivies pour la traduction en flamand du Nouveau Testament.) — Het Nieuwe Testament onzen Heeren Jesus-Christus, volgens den latijnschen tekst der Vulgaat in het nederduitsch vertaalden in doorloopende aanleekeningen nitgelegd, 3 in-8°, Louvain, 1859-1869. (Nouveau Testament traduit en’plat allemand, d’après le texte de la Vulgate.) — De Epistels en Evangelien op aile de zondagen en op de voornaamste feestdagen van het kerkelijk jaar, naar den latijnschen tekst van het romeinsche missaal, op nieuivs in het nederduitsch vertaald en in doorloopende aanteekeningen nitgelegd, in-8°, Louvain, 1870. (Épîtres et évangiles pour tous les jours de l’année liturgique.) — Het boek der Psalmen, naar den latijnschen tekst der Vulgaat in het nederduitsch vertaald en in doorloopende aanteekeningen nitgelegd, 2 in-8°, Louvain, 1877-1878. ( Traduction des Psaumes d’après le texte de la Vulgate.)

— Enfin Beelen a aussi traduit en flamand, d’après la Vulgate : les Proverbes, De Sprenken van Salomon, in-8°, Louvain, 1879, et l’Ecclésiaste, Het boek genaamd de prediker, in-8°, Louvain, 1879. — Voir Bibliographie nationale, Bruxelles, 1866, t. i, p. 75 et 76. 0. Ret.

    1. BÉELMÉON##

BÉELMÉON, nom, dans la Vulgate, I Par., y, 8 ; Ezech., xxv, 9, de la ville qu’elle appelle Baalméon, Num., xxxii, 38. Voir Baalméon.

    1. BÉELPHÉGOR##

BÉELPHÉGOR (hébreu : Ba’al Pe’ôr, « le Baal de Peôr ; » Septante : BeeXçÉycûp), nom d’une divinité moabite à laquelle rendirent un culte impur un grand nombre d’Israélites séduits par les filles de Moab, ce qui leur attira de la part de Dieu un châtiment sévère. Nam., xxv, 1-9, 18 ; xxxi, 16. Cf. Deut, iv, 3 ; Jos., xxii, 17 ; Ps. cv, 28 ; Ose., ix, 10. Le nom de ce dieu renferme d’abord l’élément Ba’al (Béel), « maître, » dieu des Phéniciens et des peuples voisins, puis l’élément Pe’ôr (Phégor). Baal prenait des titres divers selon les lieux où il était adoré, Ba’al-$ur ou Baal de Tyr, Ba’al-Çidôn ou Baal de Sidon, etc. Voir col. 1316. D’autres divinités peu connues dérivaient leur nom de Baal, comme le Deus Belatucadrus (Selden, De diis syris, ii, 1, dans Ugolini, Thésaurus antiq. sacr., t. xxm (1760), col. cxu), le Jupiter Belmarchodes (Renan, Mission de Phénicie, p. 355), le 0EOC ZBEPQOTPAOC d’une inscription romaine (Bullettino di archeologia comunale, 1880, p. 12), et le ©EŒ BEEAMAP dont le nom se lit sur une lampe du Musée Britannique. A. ces dieux on peut joindre le Sol Alagabalus vénéré en Syrie, et d’où tira son nom un des empereurs romains du me siècle, ainsi que les dieux Aglibol et Malacbei, nommés sur le célèbre autel palmyrénien du Campidoglio. (Corpus Inscriptionum lalinarum, t. VI, n° 710.) Le nom du Béelphégor moabite est formé d’une manière analogue, en unissant au titre générique de Baal ou Béel le nom du lieu où il était honoré, c’est-à-dire le mont Phégor ou Phogor, comme l’appelle ordinairement la Vulgate. « Béelphégor fut une idole des Moabites sur le mont Phégor, » dit saint Isidore de Séville, Etymol., viii, t. lxxxii, col. 316. Cf. Gaisford, Elymologicum magnum, col. 557. L’étymologie imaginée par les anciens Juifs, qui voyaient dans le nom du dieu-une allusion au culte licencieux qu’on lui rendait, Jonathas, Ad Num., xxv, 1, dans Walton, Polygl., t. iv, p. 290, est aujourd’hui universellement abandonnée.

Il n’est guère douteux, d’après le récit des Nombres, qu’on rendait à Béelphégor un culte infâme. S. Jérôme,

In Osée, iv, 14, t. xxv, col. 851. Cf. Origène, In Num., Hom. xx, t. xii, col. 727. Plusieurs Pères latins, peur cette raison, l’ont assimilé à Priape. « Phégor est le nom hébreu de Priape, » dit saint Jérôme, Lib. de situ et nom., t. xxiii, col. 879. Ct Id., In Osée, îx, 10, t. xxv, col. 896. Voir Selden, De diis syris, i, 5, loc. cit., col. cvii-cxii. Selden conteste d’ailleurs l’exactitude du rapprochement, et plusieurs écrivains modernes pensent, comme lui, que le crime commis par les Israélites avec les femmes moabites et madianites n’avait aucun rapport avec le culte rendu à cette divinité. W. Baudissin, dans Herzqg, Real-Encyklopàdia, 2e édit., t. ii, p. 33. L’ancienne opinion, qui est la plus générale, est la mieux fondée. Voir Frd. Creuzer, Religions de l’antiquité, trad. Guigniaut, t. ii, 1829, p. 20. Nous ne savons, du reste, sur la nature de cette divinité rien autre chose que ce que nous en apprend la Bible. Saint Jérôme, dans son Commentaire d’Isaïe, 1. v, c. XV, 2, t. xxiv, col. 168, dit que le dieu de Moab, « Chamos, s’appelait d’un autre nom Béelphégor. » Que Chamos et Béelphégor fussent au fond la même divinité, cela est probable ; mais les. Moabites ne devaient cependant pas confondre l’un avec l’autre. Quant à la forme sous laquelle on représentait le Baal adoré sur le mont Phogor, Rufin, In Osée, ix, 10, 1. iii, t. xxi, col. 1008, rapporte une opinion d’après laquelle on l’aurait figuré de la même manière que les Latins figuraient Priape, mais en réalité on ne sait absolument rien là- dessus. L’Écriture ne nous apprend plus qu’une chose, c’est qu’il y avait une localité appelée Bethphogor, Jos., xiii, 20 ; Deut., iii, 29 ; iv, 46 ; xxxiv, 6, ou « temple de Phogor », comme traduit la Vulgate en plusieurs endroits. Deut., iii, 29 ; iv, 46. Cette ville ne pouvait être ainsi nommée que parce qu’on y adorait Béelphégor. Voir Bethphogor.

Le culte de ce dieu dut se conserver longtemps sur le mont Phogor, même après que les Moabites, à la suite des conquêtes de Nabuchodonosor, furent devenus les sujets des Chaldéens, puis des Perses, des Grecs et des Romains. Jusque sous la domination de Rome, quand l’ancien pays de Moab fut devenu par ordre de l’empereur Trajan, en 106, une province romaine, comme l’atteste Dion Cassius, lxviii, 14, le culte de l’antique Béelphégor se continua, je crois, sous le nom de Jupiter Beellepharus. C’est ainsi du moins que j’ai pensé, en 1886, qu’on pouvait expliquer une inscription alors récemment découverte, à Rome, au milieu de plusieurs autres, dans les casernes des équités singulares, près du Latran. Voir Bulletlino délia Commissione archeologica comunale, 1886, p. 143 et suiv. Celte inscription, du milieu du IIe siècle environ, est ainsi conçue :

DIS DEABVSQVE

IOVI BEELLEFARO

SACRVM PRO SALVT

T AVR ROMANI ET

IVLIANI ET DIOFANTI _

FRATRES EQ SING IMP N

V S L M

(Equités singulares imperatorh nostri, votuni solverunt libentes merilo.)

Les équités singulares étaient les gardes à cheval des empereurs romains, et on les choisissait parmi toutes les nations soumises à l’empire. De fait, dans la caserne découverte près du Latran, outre cette inscription, on en a trouvé beaucoup d’autres analogues, dédiées à des dieux étrangers, c’est-à-dire aux divinités des pays dont les cavaliers eux-mêmes étaient originaires ; quelques-unes d’entre elles en particulier étaient consacrées à des divinités orientales. Il est donc très vraisemblable que les cavaliers mentionnés dans notre inscription étaient originaires de la province de l’Arabie septentrionale correspondant à une partie de l’ancien pays de Moab, et que ce fut « pour leur salut » que leurs compagnons et compatriotes (fratres) dédièrent à Rome, aux dieux de leur patrie,