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BARBE — BARBIER


par un chef arabe fut également vengé par le sang : en 1764, Khérim Khan, un des trois prétendants qui se disputaient alors. l’empire de la Perse, ayant demandé avec menaces un tribut considérable à l’émir Mahehna, qui était à la tête d’une peuplade indépendante sur les bords du golfe Persique, celui-ci reçut fort mal les envoyés et leur fit couper la barbe ; il paya cher cet outrage : Kérim Khan envoya contre lui une armée qui s’empara de presque tout le pays. Th. Home, Introduction to the Holy Scriptures, 11e édit., Londres, 1860, t. III, p. 432 ;

449. — Juif rendant hommage à Sennachérib, a Laohis. D’après Layard, Monuments of Nineveh, t. ii, pi. 23.

E. F. K. ftosenmùller, ûas dite und neue Morgenland, t. m (1818), p. 136. Les idées à ce sujet sont donc les mêmes maintenant qu’autrefois en Orient. Aujourd’hui encore, chez les Maronites, si un prêtre est dégradé, une des parties du châtiment consiste à lui couper la barbe. Chez les Arabes, « c’est une plus grande marque d’infamie de couper la barbe à quelqu’un que parmi nous de donner le fouet… Il y a beaucoup de gens en ce pays-là qui préféreraient la mort à ce genre de supplice. » D’Arviéux, Voyage dans la Palestine, p. 175. Ces usages nous expliquent pourquoi Isaïe, vii, 20, compare le roi d’Assyrie à un rasoir qui rasera la tête et la barbe du peuple de Juda, et pourquoi Ézéchiel, v, 1-5, afin d’exprimer la gloire antique de Jérusalem et ensuite son humiliation profonde, compare cette ville à une barbe que l’on coupe, parce que cette action est le symbole de la dégradation et de la ruine.

3° Il n’était permis de négliger ou de couper la barbe qu’en signe de deuil ou comme marque d’une grande douleur et d’une extrême désolation. Is., xv, 2 ; Jer., xli, 5 ; xlviii, 37 ; Baruch, VI, 30 ; I Esdr., ix, 3. Cf. II Sam. (II Reg.), xix, 24 (.hébreu, 25). Cf. Hérodote, ii, 36, édit. Didot, p. 83 ; Théocrite, xiv, 3, édit. Didot, p. 27 ; Suétone, Caligula, b, édit. Lemaire, t. ii, p. 8. On rasait cependant aussi la barbe pour des raisons d’hygiène, en cas de lèpre, d’après les prescriptions de la loi. Lev., xiv, 9. C’était aussi, au moins en partie, pour cause de santé qu’on se rasait tout le corps en Egypte. Hérodote, ii, 36 ; Plutarque, De Isid., 4, édit.Parthey, p. 5. Cf. Num., viii, 7. Celui qui était atteint de la lèpre devait cacher ou voiler sa barbe. Lev., xiii, 45. Au lieu de se raser, on se contentait aussi quelquefois de couvrir sa barbe d’un voile en signe de douleur. Mich., iii, 7 ; cf. Ezech., xxiv, 17, 22. En Egypte, au contraire, on laissait pousser la barbe pendant le deuil. Hérodote, ii, 36. Les Romains faisaient de même. Tite Live, xxvii, 31.

III. Dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons aucune allusion à la barbe ; mais, d’après la tradition générale, attestée par les monuments figurés, Notre-Seigneur et ses Apôtres portaient toute leur barbe, à la manière juive ; saint Jean seul est représenté imberbe, parce qu’il avait été appelé encore jeune à l’apostolat. Le clergé, dans l’Église d’Orient, conservant cet usage, a toujours porté la barbe. Les Constitutions Apostoliques, , i, 3, 1. 1, col. 565-566, défendent de se raser et « de changer contre nature la forme de l’homme ». Cf. Clément d’Alexandrie, De pxdag., iii, 3 et 11, t. viii, col. 580-592, 636 ; S. Épiphane, Hser., lxxx, 7, t. xliii, col. 768. Encore aujourd’hui, dans l’Église maronite, un homme imberbe ; est irrégulier et ne peut être ordonné prêtre. L’Églis& latine n’a pas attaché la même importance à la barbe, et la coutume de se raser y est aujourd’hui presque universelle. Cf. J. Bingham, Origines ecclesiasticse, 1. vi, c. IV, § 14, édit. de Halle, 1725, t. ii, p. 413-415.

F. VlGOUROUX.

    1. BARBERINI Antoine##

BARBERINI Antoine, de Florence, capucin, était frère du cardinal Maffei Barberini. Celui-ci, élevé sur le trône pontifical sous le nom d’Urbain VIII, lui donna lai pourpre. Antoine Barberini, dit cardinal de Saint-Onufre même après qu’il eut résigné ce titre, fut le principal promoteur et protecteur de la Propagande, à laquelle il laissa son palais. Il mourut à Rome en 1646. L’auteur de la Bïbliotheca purpurata lui attribue un commentaire sur le psaume L, dont il n’indique pas l’édition. Sbaraglia dit que ce commentaire est celui de Savonarole, et qu’il fut imprimé à Rome en 1646. P. Apollinaire.

    1. BARBIE DU BOCAGE Alexandre-Frédéric##

BARBIE DU BOCAGE Alexandre-Frédéric, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Paris, né en 1798, mort à Pau en février 1834. Fils du célèbre géographe Jean -Denis Barbie du Bocage, il dirigea ses études dans le même sens que son père. Il composa un Dictionnaire géographique de la Bible, rédigé avec précision et exactitude. Il se trouve imprimé dans plusieurs, ouvrages : à la fin de l’édition de la Bible en 13 vol. in-8°, publiée chez Lefèvre, 1828-1834 ; dans Migne, Cursus Scripturse Sacræ, t. m (1842), col. 1261-1492 ; dans l’Encyclopédie théologique de Migne, en tête du Dictionnaire degéographie sacrée de Benoist, 3 in-4°, Paris, . 1848-1854, t. i, col. 9-240. Il a été aussi publié à part, in-4° d& 191 pages à deux colonnes, Paris, 1834 (Extrait du t. xm de la Bible de Lefèvre). E. Levesque.

    1. BARBIER##

BARBIER (hébreu : gallâb ; Septante : xoupeijç ; Vulgâte : tonsor). Le nom du barbier n’apparaît qu’une fois » dans le texte original de l’Ancien Testament : Ézéchiel 3.

450. — Barbiers égyptiens. Tombeaux de Bent -Hassan. D’après Champollion, Monument » de l’Egypte, pi. 366,

v, 1, parle du « rasoir des barbiers ». Mais il est question dans la Genèse, sans les nommer expressément, de barbiers égyptiens (fig. 450) qui rasèrent Joseph avant qu’il fut présenté au pharaon. Gen., xli, 14. Le livre des Juges,