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BALISTE — BALLART

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de guerre, mais tout emplacement destiné à les recevoir. Revue de philologie, nouv. sér., t. iii, 1879, p. 129. Le même mot grec est employé à tort par les Septante, Ezech., iv, 2, pour traduire le mot hébreu karim, que la Vulgate traduit exactement par arietes. Voir Bélier. Dans I Mach., VI, 51, le texte grec emploie le mot propre >iôoëô>a, que la Vulgate traduit par la périphrase : tormenta ad lapides jactandos.

Nous n’avons aucun renseignement sur la manière dont étaient construites les balistes des Juifs. Elles devaient ressembler à celles des Grecs et des Romains. Celles-ci ne sont représentées sur aucun monument figuré, mais les anciens nous en ont laissé plusieurs descriptions ; en particulier : Héron, BeXonouxâ, 30 ; Vitruve, x, 10-12 ;

Ammien Marcellin, xxiii, 4, 1. Quoique plusieurs de ces descriptions datent du bas empire, tout nous porte à croire que les formes des machines n’avaient pas changé. D’après ces descriptions, les savants modernes ont tenté plusieurs restitutions, dont voici la plus probable. La baliste se composait essentiellement d’un fort ressort ou bande élastique en nerf, corde, bois ou fer. Cette bande était large et en forme de sangle, de façon à pouvoir bien saisir les projectiles. Une rainure a b servait de guide au pro jectile, et un curseur mobile c d était ramené en arrière avec la bande au moyen d’un treuil. On lâchait le curseur, et le projectile était lancé avec une grande force (fîg. 428). La machine reposait donc sur le principe de l’arbalète. D’autres machines, destinées également à lancer des pierres, étaient construites d’après les principes de la fronde. On les appelait « onagres », ovafpo ; , onager. L’onagre consistait dans une tige de bois dressée comme un timon et fixée à terre par une barre ronde transversale, engagée dans les deux côtés d’une caisse formée de grosses pièces de bois. La tige était terminée par une fronde. Cette tige, fortement ramenée en arrière à l’aide d’un treuil, et subitement relâchée, allait frapper sur un coussin de matières molles destiné à amortir le coup. La pierre, détachée de la fronde par ie choc, était projetée au loin avec violence (fig. 429). Ammien Marcellin, Réf. gest., xxiii, 4. Certaines de ces balistes étaient d’une grande puissance et pouvaient lancer des blocs énormes. Selon Josèphe, Rell. jud., V, ii, 3, les balistes

qu’employèrent les Romains au siège de Jérusalem, sous Titus, envoyaient des projectiles pesant deux talents (environ soixante kilos) à plus de deux stades ou quatrecents mètres. On transportait les balistes et les onagres sur des chariots. La figure 430 représente un onagretransporté de la sorte.

Voir A. de Rochas d’Aiglon, L’artillerie chez les an us. — Onagre.

Musée de Saint -Germain. D’après un essai de restauration du général de Reflye.

tiens, dans le Bulletin monumental, 1882, n os 2 et 3, et in-8°, Tours, 1882 ; Id., Coup d’œilsur la balistique et la fortification dans l’antiquité, dans l’Annuaire de l’association pour l’encouragement des études grecques, 1877, p. 272-285 : K.ochly et Rùstow, Geschichte des griechischen Kriegswesens, in-8°, Argovie, 1852 ; Grie 480. — Onagre porté sur un chariot.

Colonne de Marc-Aurèle. D’après Bartoll, Golwnna Cochlis M. Aurélia Antonlno dlcata, ln-fo, Rome, 1704, pi. 14, n° 2.

chische Kriegschriftsteller, griechisch und deutsch, mit kritischen und erklârenden Anmerkungen von Kbchly und Rûstow, part, i, in-8°, Leipzig, 1853 ; C. Wescher, Poliorcétique des Grecs, Paris, 1867, in-4° ; H. Droysen, Heerwesen und Kriegfûhrung der Griechen, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1889, p. 199 et suiv. ; Th. Mommsen et Joach. Marquardt, Manuel des antiquités romaines, trad. franc., t. xi, p. 257 et suiv. E. Beurlier.

    1. BALLART d’Inville##

BALLART d’Inville (Charles-François), né à Besançon vers 1711, mort au monastère de Notre-Dame de Nogent le 21 avril 1771. Il entra de bonne heure dans la congrégation des Bénédictins de Saint -Maur, et fit profession à Saint-Remy de Reims, le 15 juin 1729. Ses études terminées, il fut, avec dom Vincent de la Rue, donné comme collaborateur à dom Pierre Sabbatier, qui préparait depuis de longues années l’édition de la version italique. Déjà avancé en âge, Sabbatier put croire que l’activité de ses jeunes compagnons lui permettrait de mener à bonne fin son entreprise ; mais il mourut au cours de l’impression du deuxième volume. Ses deux disciples, aidés de dom Clémencet, achevèrent le travail, Ballart et de la Rue