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BAGA — BACCHUS


D’après plusieurs auteurs récents et autorisés, l’idée développée dans cette strophe est celle d’un pieux pèlerinage dont le sanctuaire de Sion est le terme ; nombreux sont les obstacles, mais avec l’aide de Dieu on est sur de les surmonter. Ces « routes » que les Israélites fidèles « ont au cœur », c’est-à-dire qui sont l’objet constant de leurs pensées et de leurs affectueux désirs, ne représentent pas une marche morale ou mystique ; les « sentiers » tout court ne désignent pas ordinairement les « voies de Dieu ». Elles indiquent plutôt l’ensemble des chemins qui, de tous les points de la Palestine, conduisent à Jérusalem. Au moment venu, c’est-à-dire aux principales fêtes de l’année, les pieux pèlerins les parcourent avec courage, sans se laisser arrêter par les difficultés. Leur foi et leur saint enthousiasme transforment, pour ainsi dire, en fraîches et délicieuses oasis les endroits les plus arides qu’ils doivent traverser, — comme la vallée de Baka, — et produisent sur ces ciéserts le même effet qu’une pluie bienfaisante ou une source d’eaux vives., Cf. L. Cl. Fillion, La Sainte Bible, Paris, 1892, t. iv, p. 259-260 ; H. Lesétre, La Sainte Bible, le livre des Psaumes, Paris, 1883, p. 401 ; .J. A. van Steenkiste, Liber Psalmontm, Bruges, 1886, t. n„ p. 746-747.

En somme, on peut prendre Baka pour un nom propre avec un sens symbolique. Mais où se trouvait cette vallée ? on n’en sait rien. L’Ouadi el-Bakd, *LCJ ! ^àlj, « vallée des pleurs, » signalé par Burckhardt dans l’a contrée du Sinaï, doit son nom à une circonstance toute particulière et n’a aucun rapport avec le cantique sacré. Cf. J. L. Burckhardt, Travels in Syria and the Holy Land, Londres, 1822, p. 619. E. Renan, dans sa Vie de Jésus, Paris, 1863, p. 69, place cette localité à Ain él-Haramiyéh, à peu près à mi-chemin entre Nâplouse et Jérusalem, et, d’après lui, dernière étape des. pèlerins qui venaient du nord à la ville sainte. « La vallée est étroite et sombre ; une eau noire sort des rochers percés de tombeaux qui en forment les parois. C’est, je crois, la « vallée des pleurs », ou des eaux suintantes, chantée comme une des stations du chemin dans le délicieux psaume lxxxiv, et devenue, pour le mysticisme doux et triste du moyen âge, l’emblème de la vie. Le lendemain, de bonne heure, on sera, à Jérusalem ; une telle attente, aujourd’hui encore, soutient la caravane, rend la soirée courte et le sommeil léger. » Renan donne à baka" le sens de « suinter » ; mais Delitzsch, ouvv. cité, p. 6, fait justement remarquer que cette idée est rendue dans Job, xxym, 11, par >sa, behî,

et non par >oa, bâkâ’. Ensuite cette application ne concorde pas avec le texte sacré, qui nous représente la vallée de Baka comme une contrée aride, ce que n’est pas Aïn, élrHaramiyéh, dont l’auteur assombrit un peu le tableau.

A. Legendre.
    1. BACBACAR##

BACBACAR (hébreu : Baqbaqqar ; Septante : Bux6ax6p), lévite de la descendance d’Asaph, un des premiers habitants de Jérusalem après la captivité. I Par., ix, 15. Selon la Vulgate, il aurait été charpentier : carpentarius. Mais le texte hébreu porte hérés, dont la signification est sans doute « ouvrage d’artisan », mais qui ici est plus probablement un nom propre. Pour donner à ce mot le sens d’artisan, il faut changer les points-voyelles et lire « JjtârâS ».

    1. BACBUC##

BACBUC (hébreu : Baqbûq, abrégé de Baqbuqyâh (cf. H Esdr., xi, 17 ; xii, 9, 25, hébreu), « Jéhovah dévaste, dépeuple, » allusion à la captivité de Babylone ; Septante : Baxêoûx), Nathinéen dont les fils revinrent de la captivité avec Zorobabel. I Esdr., ii, 51 ; II Esdr., vu, 53 (hébr., 35).

    1. BACCHIDE##

BACCHIDE (Septante : Baxx’8°/1 ?> « fils deBacchus » ), un des généraux de l’armée syrienne sous AntiochusEpiphane, qui avec Timothée fut défait par Judas Machabée. II Mach., viii, 30. II devint gouverneur de Mésopotamie,

I Mach., vii, 8, et fut honoré du titre d’ami du roi (col. 480) à la cour de Démétrius Soter. Ce prince l’envoya à trois reprises différentes en Palestine à la tête d’une nombreuse armée. La première fois, ce fut pour mettre le traître Alcime en possession du souverain pontificat (col. 339). Après s’être emparé de Jérusalem, il fit mettre à mort une foule de zélateurs de la loi, et, laissant au nouveau pontife un corps de troupes syriennes capable de le défendre contre les entreprises des Machabées, il retourna à Antioche. I Mach., vii, 8-20. Mais, quelques mois après, Alcime était expulsé, et Nicanor, battu à Capharsalama, trouvait la mort dans un second combat près de Béthoron. I Mach., vii, 25-47. Bacchide dut revenir avec de nouvelles forces. Il rencontra dans la haute Galilée l’armée des Juifs, réduite à 800 hommes. Judas par sa valeur qui suppléait au nombre allait encore l’emporter, lorsqu’il se vit tourné par l’ennemi et tomba glorieusement sur le champ de bataille de Laïsa. I Mach., ix, 18. Délivré de ce redoutable ennemi, Bacchide put rétablir la domination syrienne dans le pays malgré Jonathas, qui continuait à tenir les montagnes du Sud. Celui-ci même n’échappa que grâce à son audace. I Mach., ix, 15. Maître de presque toute la Palestine, le général de Démétrius fortifia plusieurs places, y laissa des garnisons, prit des otages et s’en retourna près de son maître, qui devait avoir reçu la lettre écrite par le sénat romain en faveur des Juifs. I Mach., ix, 52-57. Deux années à peine écoulées, la faction syrienne le rappela. Le succès ne répondant pas à l’espérance, dont il s’était flatté, d’anéantir l’insurrection, il tourna sa colère contre les Juifs infidèles qui l’avaient appelé. Jonathas, voyant qu’il voulait la paix, lui envoya des ambassadeurs : les conditions furent acceptées, et Bacchide s’en revint dans son pays. I Mach., ix, 72. E. Levesque.

    1. BACCHUS##

BACCHUS (grec : AkStoito ;  ; Vulgate : Liber), II Mach., VI, 7 ; XIV, 33, fils de Jupiter et de Sémélé, d’après la

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411. — Bacchus. Peinture de Pompéi.

Real Museo Borlxiiieo, Naples, 1830, t. vi, pL 5Î.

fable (fig. 411). Bacchus (Ba’xx « Ç> de pâîw, « bavarder » ) est un surnom sous lequel fut adoré à Rome le dieu grec du viii, Dionysos. Le culte de ce dieu, étroitement lié à celui de Déméter, la terre mère ou nourrice, eut d’abord pour objet de glorifier la force génératrice que le soleil communique à la terre, et qui fait naître de son sein les deux principaux aliments de l’homme, le froment et le fruit de la vigne, le pain et le vin. Ce culte paraît