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BABYLONIE


568, 570-571 ; Eb. Sehrader, dans Riehm, Handwôrterbuch des biblischen AUertums, 1884, t. i, p 109-110, 135 ; et Schrader-Whitehouse, The cuneiforni Inscriptions and the Old Testament, 1885, t. i, p. Il ; Fr. Delitzsch, Wo lag das’Parodies, p 164 et 165 ; Fr. Lenormant, Les Origines de l’histoire, t. i, appendice, p. 525-526.

Ainsi qu’en Assyrie, le culte se pratiquait dans les temples proprement dits et sur des tours ou pyramides à étages. Daniel, xiv, 2-25, et Baruch (lettre de Jérémie, VI, 9-42) ont exactement décrit les cérémonies, les processions et les offrandes en aliments et en parfums. Hérodote, i, 183. La littérature religieuse et les légendes, les différents récits de la création, celui de Cutha, analogue à celui de Bérose, Historicorum grsecorum. Fragmenta, t. ii, p. 497, et celui d’Assurbanipal, analogue à celui de Damascius ; la légende d’Izdubar-Gilgamès avec le récit du Déluge ; la lutte de Mardouk et Tiarnat : tous ces textes, que nous ont conservés les scribes ninivites, étaient originaires de la Babylonie. Sayce, Lectures on the religion of the ancient Babylonians, p. 367^412 ; Records of the past, new ser., t. i, p. 122-153 ; t. vi, p. 107-114 ; Smith-Delitzsch, Chaldàische Genesis, 1876, p. 252-255.

IV. Histoire. — L’histoire de la Babylonie est moins bien documentée et moins suivie que celle de l’Assyrie ; néanmoins nous avons sur l’empire babylonien un grand nombre de données certaines.

1° Données bibliques. — La Genèse nous montre la fondation de Babylone et les commencements de son empire, ainsi que la colonisation de l’Assyrie par les tribus du Sennaar, Gen., xi, 2-9 ; x, 8-13 ; elle nous représente également Abraham sortante la Chaldée, de la ville d’Ur, Gen., xi, 31 ; puis bientôt nous apprenons que ce pays tombe sous le joug élamite à l’époque de Chodorlahomor. Gen., xiv, 1-2. À cette époque les relations cessent totalement entre les deux peuples, et l’Écriture, à part l’allusion au manteau de Sennaar, Jos., vii, 21 (hébreu), ne nous parle plus de Babylone qu’après la destruction de Samarie : c’était l’époque où la Babylonie était tombée sous le joug de son ancienne colonie, et nous apprenons que Sargon transféra en Samarie des captifs babyloniens, originaires de Babylone, Cutha, Avah et Sépharvaïm. IV Reg-, xvii, 24. Sous Ézéchias, les envoyés du roi de Babylone viennent faire alliance avec lui contre l’Assyrie et Sennachérib, toujours menaçants : Isaïe nous apprend avec quelles attentions Ézéchias reçut ces envoyés de Mérodach-Baladan, IV Reg., xx, 12-18 ; Is., xxxix, 1-7 ; c’est alors qu’il prédit la captivité à Babylone, au moment même où le royaume babylonien était dans la situation la plus critique par le fait de l’Assyrie, qui semblait aussi être l’ennemi le plus redoutable de Jérusalem. Dès le règne de Joram ( ?), Abdias avait annoncé la ruine d’Édom, qui fut accomplie, en partie du moins, par Nabuchodonosor ; Abdias, 1-9, ne nous dit pas qui se chargera d’exécuter les châtiments qu’il annonce. On peut en dire autant des deux premiers chapitres d’Amos, quoique ces deux prophètes paraissent s’occuper plutôt des conquêtes assyriennes. Michée, qui prophétisait du règne de Joatham à celui d’Ézéchias, annonce sans plus d’explication que Jérusalem sera détruite, iii, 12 ; vii, 13 ; mais, iv, 10, il déclare que c’est à Babylone que la fille de Sion sera captive, et que là cependant Dieu la rachètera des mains de ses ennemis ; Jérusalem sera même rebâtie, vii, 11. Isaïe, qui commença à prophétiser vers la même époque, est plus explicite. Il annonce, outre la captivité à Babylone, xxxix, 1-7, la fin de cette captivité et la délivrance par Cyrus, xi.iv, 26-28, xlv, 1-15 ; la reconstruction de Jérusalem et du temple, xliv, 26-28 ; la destruction de Babylone,-xlvi, xlvii, etc. ; xm, 1-xiv, 23 ; xxi, 1-10. De plus il annonce la ruine des Philistins, de l’Egypte, de Tyr, xxiii, à laquelle les Babyloniens contribuèrent pour leur part. Nahum, qui prophétisa sous Manassé et sous Assurbanipal, peu après

la prise de Thébes, en Egypte, au temps de l’apogée de la puissance ninivite, prédit la chute de Ninive, sans ajouter toutefois que Babylone y aura la grande part. Sophonie, sous Josias, fait la même menace, ii, 13, annonçant aussi en termes généraux la désolation de Jérusalem et de Juda, i, 1-18. Vers la même époque ou un peu plus tard, Habacuc, dans sa première partie, s’occupe exclusivement de Babylone et de l’empire chaldéen, dont il décrit en termes généraux les succès, 1, 1-11, et la chute, r, 12-n, 20. Jérémie, au contraire, s’occupe en détail des Babyloniens ; il assistait du reste à l’agonie du royaume de Juda, rappelant vainement à ses compatriotes la soumission aux décrets de Dieu et à ses châtiments, et cherchant à les prémunir contre la politique désastreuse, et toujours en faveur à Jérusalem, qui consistait à s’appuyer sur l’Egypte pour lutter contre Babylone, comme, au temps d’isaïe, on croyait aussi devoir s’appuyer sur l’Egypte pour lutter contre Ninive. Il annonce donc la prise de Jérusalem par les Chaldéens, iv, 5-vi, 30 ; xxi, 1-10, etc., et la captivité, x, 13 ; xx, 3-6, etc ; il ajoute que cette captivité ne durera que soixante-dix ans, xxv, 8-14 ; xxix, 10-14 ; xxx, 1-xxxi, 40 ; xxxii-xxxin ; il annonce aussi la chute de Babylone, l-li, avec le secours des Mèdes, Li, 11, et leurs alliés les rois d’Ararat, de Menni et d’Ascénez, li, 27. Comme dans Isaïe, les peuples circonvoisins sont également menacés, principalement l’Egypte, xliii, 8-13 ; xliv, 29-30 ; xlvi, 13-28, où les Juifs se réfugiaient, et dont le prophète annonce la conquête par Nabuchodonosor. La partie historique de Jérémie constate l’accomplissement de la partie prophétique relative au royaume juif, xxviii, xxta, xxxiv, 6-7 ; xxxix, 1-xli, 13 ; lu. — Baruch répète les idées de Jérémie : les captifs juifs sont châtiés, i-m ; mais bientôt ce sera le tour de leurs ennemis, iv-v. Le chapitre vi est une lettre de Jérémie décrivant fort exactement l’idolâtrie babylonienne. — Ézéchiel est le prophète de la période babylonienne par la forme comme par le fond : sa vision des chérubins rappelle un motif des plus fréquemment répétés dans l’art assyrobabylonien ; la vision des ossements desséchés nous transporte dans un de ces cimetières chaldéens, comme il s’en trouvait, avec des proportions tout à fait extraordinaires, autour des grandes villes de la basse Babylonie, Arach (Warka), Ur, etc. Quant au fond, de i-xxiv, il ne fuit guère qu’annoncer la prise et la destruction finale de Jérusalem par Nabuchodonosor, avec ses diverses circonstances : famine, iv, 9-17 ; incendie, x ; fuite du roi Sédécias, xii, 3-16, etc. ; de xxv-xxxii, il annonce les conquêtes étrangères de Nabuchodonosor, principalement celle des villes phéniciennes et de Tyr, xxvi-xxviii, et celle dé l’Egypte, xxix. Toute la suite est consacrée à annoncer la fin de la captivité, le retour de Babylone et le rétablissement du royaume juif. — Daniel fut à la fois le prophète et l’historien de la chute de la monarchie babylonienne. Lés quatre premiers chapitres ont trait au règne de Nabuchodonosor, à sa gloire, ses superstitions, ses cruautés, l’orgueil avec lequel il contemple cet empire et cette capitale magnifique, dont l’étendue et l’éclat sont l’œuvre de ses mains ; le chapitre v nous transporte brusquement au règne de Nabonide, avec Balthasar pour viceroi, et nous fait assister à la prise de Babylone par Darius le Mède (voir ce nom) ; puis Cyrus monte personnellement sur le trône de Babylone. Les prophéties qui suivent, vii-xii, annoncent les dominations perse, grecque, romaine et messianique, qui succéderont à l’empire babylonien.

2° Renseignements de sources profanes. — Les textes cunéiformes complètent où expliquent ces renseignements fournis par la Bible. Les auteurs classiques, Hérodote, Ctésias, Diodore de Sicile, etc., sont peu utiles pour l’histoire babylonienne. Les renseignements fournis par Bérose le sont beaucoup plus ; malheureusement son ouvrage est en grande partie perdu. Historicorum grsecorum fragmenta, t. ii, p. 496-509. Les textes cunéiformes, provenant soit de