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BABYLONE


bas de la pyramide. On croit généralement que ses raines forment le Babil actuel (fig. 406). Néanmoins M. Oppert identifie la tour de Bélus avec le Birs-Nimroud (fig. 401). Le grand palais était situé également sur la rive gauche de l’Euphrate, au sud du tombeau de Bel : ses ruines forment le kasr actuel, rectangle long de 400 mètres et large de 350 ; mais le plan du palais est absolument méconnaissable. Du milieu de ces amas de décombres on a retiré l’inscription suivante : « Palais de Nabuchodonosor, roi de Babylone, restaurateur du temple E-sak-ila et du temple E-zida, qui marche dans l’adoration de Nébo et Mérodach, ses maîtres, fils de Nabopolassar, roi de Baby Babylone. À l’est de ces palais on croit voir les traces d’un vaste réservoir mentionné par Nabuchodonosor sous le nom de Iabur-sabu. Cet ensemble, qui formait la cité royale, était entouré d’un côté par l’Euphrate, de l’autre par deux lignes de remparts se rencontrant presque à angle droit du côté est, et dont la partie nord aboutissait au Babil. Autour, et, semble-t- ii, principalement au sud, se groupait l’immense population dé Babylone. Hérodote, i, 180, édit. Didot, p. 59, a remarqué leurs maisons à trois ou quatre étages, alignées en rues parallèles et perpendiculaires au cours de l’Euphrate. À Djumjumah, prèsde Hillah, on a retrouvé, en 1876, les tablettes commer 407. — Tell-Amran-Ibn Ali. D’après Rien.

lone. » Des éclats de briques couvertes d’enduit peint ou d’émail, quelques fragments de pierre sculptée, un lion colossal en basalte d’un très mauvais dessin (si toutefois ce lion est d’origine babylonienne) : tels sont les restes de la gloire de Nabuchodonosor. Un tamarisque poussé au sommet de ces ruines est, aux yeux des indigènes, le reste des jardins suspendus : M. Oppert les place au sud du kasr, au Tell-Amran-Ibn-Ali, autre ruine de forme grossièrement triangulaire, d’environ 500 mètres de base et de 400 de hauteur (fig ; 407). On peut voir par les basreliefs assyriens ce qu’étaient ces jardins, espèces de terrasses supportées par des arches et des piliers massifs, et s’étageant les uns au-dessus des autres (fig. 408), de façon à rappeler les montagnes couvertes de forêts que désirait revoir l’une des épouses de Nabuchodonosor. Mais G. Rawlinson, qui n’admet pas que 4 acres (moins d’un demi-hectare ) de jardins suspendus aient pu donner 37 acres de ruines, voit dans le Tell-Amran le palais des prédécesseurs de Nabuchodonosor, déjà mentionné par Bérose. Si l’on n’y a trouvé ni maçonnerie ni statue, on en a retiré des briques estampillées au nom de différents anciens rois de

ciales des Egibi, commerçants babyloniens, dont on peut suivre les transactions pendant environ deux siècles. Sur la rive droite de l’Euphrate, en face du Tell-Amran, des ruines encore bien visibles dessinent les contours d’un palais où les briques sont estampillées au nom de Nériglissor (Nergal-Sar-usur). Englobant Borsippa dans Babylone, M. Oppert place à cet endroit, au Birs-Nimroud, le temple et la tour de Bel dont parle Hérodote, et les identifie avec les restes de la tour de Babel (voir ce mot), tandis que H. et G. Rawlinson la confondent avec le temple de Bel -Mérodach décrit parStrabon, et la placent au Babil.

Malgré sa force et sa puissance, malgré le luxe de ses habitants, Is., xiv, 8 et suiv. ; XL vii, 1-2 ; Jer., li, 39 ; Dan., . VI, 1, malgré la vitalité dont elle fit preuve, réparant bien des fois les désastres des longs sièges qu’elle eut à subir, elle finit par succomber, et par voir se réaliser à la lettre les menaces des prophètes juifs : Is., xiii, 19-23 ; xiv, 4-12 ; xlvii ; Jer., li, 58. Voir le reste de son histoireà l’article Babylonib ; voir aussi Tour de Babel.

Dans le Nouveau Testament, le nom de Babylone esL