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BAALATH — BAALBEK

confus que les renseignements fournis à ce sujet par le texte et les versions. L’hébreu porte : Ba’âlaf Béer. Râmaf Négéb, que la plupart des auteurs modernes expliquent ainsi : Ba’âlaf Béer, ou Râmaf du midi. Outre le changement des mots Ba’âlaf et Râmaf en BaXéx et BajiÉO, facile à comprendre par la confusion de certaines lettres en hébreu ou des fautes de copistes en grec, les Septante ont dû lire ma, bâ’é, « les venant, » au lieu de 1N3, béer, « puits. » Pour Béer Râmaf on lit Bêf Râmaf dans quelques manuscrits hébreux seulement. Cf. J. B. de Rossi, Scholia crilica in V. T. Ubros, Parme, 1798, p. 34. La version syriaque donne de même : Béer, et correspondrait à Ramôf-Négéb, Vulgate : Ramoth ad meridiem, une des villes auxquelles David envoya des présents, après sa victoire sur les Anîalécites. I Reg., xxx, 27. Baalath Béer ne saurait être confondue avec Baalath de la tribu de Dan ; voir Baalath ; mais elle est peut-être identique à Baloth (hébreu : Béalôf), située à l’extrémité méridionale de la tribu de Juda. Jos., xv, 24. Sa position est inconnue. Il est impossible de l’identifier avec Ramet el-Khalil, ocalè qui se trouve à une heure au nord d’Hébron : la tribu de Siméon ne s’étendait pas si haut. Quelques auteurs assimilent Rarr&th Négeb au Djebel Araïf, montagne qui s’élève à environ huit heures au sud de Ain Qadis (Cadès), et séparée du Djebel

[Image à insérer] 394. — Vue générale des ruines de Baalbek.

« Be’afBêf —Rama, qui est au midi. » La paraphrase

chaldaïque reproduit plus exactement le texte original : Ba’âlaf Be’êr Râmaf Ddrôma’, ce que la version latine de la Polyglotte de Walton rend et ponctue ainsi : « Baghalat, Beer-Ramath au ïnidi. » Enfin nous lisons dans l’arabe : Bâ’al-Bab et Rama du midi. La Vulgate offre autant d’incertitudes ; quelques éditions distinguent les trois mots : Baalath, Béer, Ramath ; d’autres suppriment toute ponctuation ; d’autres portent : Baalath, Béer Rameth, ou Balathbeer ramath, ou Balaad Bercameth. Cf. C. Vercellone, Varim lectiones Vulgatie latin », Rome, 1864, t. ii, p. 57.

L’interprétation la plus naturelle est, croyons —nous, celle-ci : « Baalath Béer, » c’est-à-dire « Ramath du midi ». Ba’âlaf Be’êr signifie « la maîtresse » ou « Baalath (divinité parèdre de Baal) du puits. » Dans cette contrée méridionale de la Palestine, aride et désolée, l’Écriture mentionne plus d’un puits sacré : Be’êr lahaï rô’î, « puits du Vivant qui me voit, » Gen., xvi, 14 ; Be’êr Sâba’, Gen., xxi, 31, ou Be’êr Séba’, Gen., xxvi, 33, Bersabée, « puits du Serment. » Râmat Négéb ou « la hauteur du midi » serait ainsi un autre nom de Baalath el-Makhrah par une large dépression de terrain. Cf. Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 125. Si l’on admet cette identification, on pourrait alors chercher Baalath Béer dans la vallée qui sépare les deux montagnes, près des sources appelées Biâr Mâyin, dont l’eau est réputée excellente et « douce comme les eaux du Nil ». E. H. Palmer, The désert of the Exodus, 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. ii, p. 345. Van de Velde la place à Tell el-Lekîyéh, au nord de Bersabée. Reise durch Syrien undPalâstina, Leipzig, 1856, t. ii, p. 151-152 ; Memoir to accompany the Map of the Holy Land, 1859, p. 342. Voir Ramoth Négeb.

A. Legendre.
    1. BAALBEK##

BAALBEK, ville de Syrie, située dans la partie moyenne de la grande plaine de Cœlésyrie (El-Beqâ’a des Arabes), entre le Liban et l’AntiLiban, au pied des contreforts occidentaux de cette dernière chaîne, sur le seuil de partage à peine marqué qui sépare le bassin du Léïtani et celui de l’Oronte. Elle n’appartient point directement à l’Écriture. Cependant on l’a identifiée avec plusieurs villes mentionnées dans la Bible : pour cette raison, de même que par sa position aux confins de la Terre Sainte et la splendeur de ses monuments, elle